Un film moyen et décevant, malgré quelques bons points du film. Côté acteurs, il n'y a pas de performance de folie, mais le casting est plutôt convaincant (en particulier Johnny Depp, Rebeca Hall et Kate Mara), même si Cillian Murphy était trop transparent. Deuxième bon point, la réalisation et tout l'aspect technique, mais on n'en attendait pas moins de Wally Pfister, directeur de la photographie de Nolan, n'est-ce pas ? Justement, sur le plan artistique, j'ai trouvé qu'on ne sentait pas assez la patte du réalisateur, que ça manquait un peu de personnalité. Trop proche de ce que fait Nolan en fait. Idem pour la musique, les compositions sont plutôt sympathiques mais pas mémorables. Passons maintenant à la raison principale de ma déception, qui est avant tout scénaristique. Le thème du film est vraiment alléchant du fait des potentielles questions qu'il soulève (qu'est-ce que la conscience, qu'est-ce qui différencie vraiment l'homme d'une ia, l'homme doit-il confier son destin à une ia infaillible ou garder son libre-arbitre quitte à ne pas faire les choix optimaux... ?). Hélas, le film élude tous ces sujets, comme si le réalisateur avait soudainement pris conscience de leur complexité et avait pris peur. Au final, la SF n'est qu'un prétexte, un simple background dans lequel viennent s'insérer d'autres intrigues, somme toute assez classiques : une romance, un thriller, un drame. Mais le film évite le manichéisme ce qui est très appréciable. Subsidiairement, on peut reprocher à Transcendance les quelques facilités scénaristiques un peu grossières qu'il se permet. Deux exemples rapides : les nanotechnologies qui peuvent aussi bien soigner les hommes que réparer les machines, le virus organique-informatique. Il y en a quelques autres, mais ce serait trop long et pas forcément très intéressant à détailler. Voilà, Transcendance déçoit donc par son académisme un peu fade et son refus de la prise de risque. Si vous voulez voir un film qui n'a pas peur de traiter véritablement du sujet des ia, il y a par exemple Ghost in the shell de Mamoru Oshii.