Un thriller, de la science-fiction, bref, ça faisait bien un peu plus d'un mois que j'attendais Transcendance. Réalisé par Wally Pfister, il s'agit de son premier film, bien qu'il ait été directeur de la photographie de pas mal de films que j'adore, Inception, la saga The Dark Knight ou Le Stratège vu récemment, pour ne citer que ceux-là. En effet, ça se ressens, c'est très beau, les décors sont sublimes, très esthétisés, rien à redire là-dessus. En revanche, la 3D est absolument pourrie. Enfin pardon, elle n'est pas pourrie, puisqu'il n'y a pas de 3D. Je me suis amusé, comme souvent en ce moment, à ôter mes lunettes au milieu de la projection, et bien qu'ayant une mauvaise vue qui aurait pu fausser la donne, je n'ai pas ressenti de différence. Le seul plan vraiment en 3D du long-métrage m'a donné envie de vomir, mais soit... Au niveau du reste du film, la musique, composée par Mychael Danna, qui avait déjà fait une bande originale de qualité dans Le Stratège, pour le re-citer, est encore une fois très agréable. Les acteurs sont de plus très convaincants, et ça fait plaisir de voir Johnny Depp dans un registre différent de d'habitude... ça fait tout du moins plaisir de le voir sans maquillage noir et blanc sur la face. Et à partir de là, il y'a quelques soucis. Premièrement, qu'on nous présente une scène au début , pour faire ensuite un retour en arrière et y revenir plus tard, comme dans American Bluff par exemple, ce n'est pas gênant,
mais qu'on me spoile la fin du film dans les trois premières minutes
, ça m'embête un peu plus, mais admettons qu'il s'agisse d'un parti pris de réalisation. Deuxièmement, le scénario est un peu confus. C'est chose dommage, car le film a un beau message sur les risques technologiques de manière globale, sur l'éthique, les sentiments humains, et la manière d'avancer dans la science tout en gardant une certaine morale. Certaines remarques nous le font d'ailleurs très bien comprendre, et la fin du film, avec l'idée du personnage de Rebecca Hall est plutôt pertinente. Néanmoins, tout dans cette manière d'arriver à ce but est exagéré et légèrement poussif. Il y'aura toujours des anti-technologie par exemple, c'est évident, tant que certains sujets, comme ici les Intelligences Artificielles, feront peur, mais de là à vouloir tuer un scientifique
avec une balle radioactive au polonium et à fonder une association qui, pour se faire comprendre, met des smartphones dans des mixeurs
, il y'a un problème. Je pense qu'il faut tout de même trouver un juste milieu entre boycotter totalement la technologie et faire comme dans le film, une révolution dans le monde
des IA et des nanotechnologies en l'espace de deux ans
. C'est très paradoxal et c'est un des problèmes majeurs du long-métrage. Afin d'ajouter à cela, il y'a une vague tentative d'explication pour ces
petites nanoparticules qui volent de partout, mais enfin le mec est à la base connecté par un réseau Internet, il marche par données cryptées, il ne contrôle pas la planète entière, alors pour faire sortir des nanoparticules du sol et de l'eau afin d'obtenir un monde pur où tout le monde pourrait guérir instantanément, il y'a eu quelques étapes franchies un peu vite. Puis enfin merde, le mec a accès à tous les comptes de Wall Street et en deux ans, personne ne s'est posé de questions ou n'a voulu intervenir?
C'est plutôt dommage au final. Le film a énormément de choses à offrir, c'est plutôt beau, c'est bien interprété, mais il manque pas mal d'explications dans l'histoire pour que ce soit très bon. Ceci est d'ailleurs étonnant quand on s'aperçoit que l'un des producteurs n'est autre que mon Dieu vivant, j'ai nommé Christopher Nolan. Un film à découvrir donc, sans s'attendre à des merveilles ni à des sauts d'action exceptionnels, car oui, pour ajouter au tableau, le rythme du film est relativement lent. Peut-être en attendais-jet trop...