Seconde réalisation des soeurs Soska, Jen et Sylvia, American Mary est dédié à Eli Roth (Cabin Fever, Hostel), et annonce ainsi la couleur. Véritable film de genre à l'humour noir prégnant mais discret, véritable plongée saignante dans l'art de la modification corporelle et production dans la veine d'un Excision, American Mary se pose comme un métrage à apprécier au second degré. Une bouffée d'air amer qui fait plaisir.
Mary est une étudiante en médecine qui a du mal à joindre les deux bouts. Sa situation financière est mauvaise et son prof légèrement stressant. En voulant se faire un peu d'argent, elle force le destin. On a besoin d'elle pour une opération, c'est le début d'une carrière particulière...
American Mary, d'abord, c'est un thriller et un film d'horreur, dans ce dernier genre, la bobine s'engouffre dans le torture porn et le rape and revenge. C'est cette association disparate qui donne à la pellicule une sorte d'abondance. On est face à une oeuvre qui marrie les styles et qui accouche d'une étude psychologique intéressante, d'une analyse sociologique qui ne l'est pas moins. Jen et Sylvia parviennent à donner à leur bébé un véritable sens, lequel atténue une certaine crudité. En effet, American Mary est parfois dur, certaines séquences sont violentes ou gênantes. Les maquillages, traditionnels, la brutalité graphique et une sorte d'amoralité ambiante concourent à faire de ce film une réussite. Et ce, au même titre que les dialogues, bien écrits, la direction d'acteurs, convaincante et le souci constant de désamorcer la véhémence par des touches d'humour. Un métrage, pas toujours accessible, souvent délicieux, un peu arythmique mais définitivement cinglant. Filmé en scope (2.35 : 1), joliment cadré avec un montage rarement déficient. 3,5/5
NB : Katharine Isabelle (Ginger Snaps), je reste à ta disposition pour perfectionner ton art ^^