Attention, à ceux qui n'aurai pas vu le film, je vous déconseille de lire les spoilers, pour que vous puissiez l'apprécier totalement vierge de tous évènements.
"Bunny Lake is missing" est un de mes gros coup de coeur. Ce film est pour moi le parfait exemple du film "noir". Otto Preminger réussi un tour de force en jouant habilement avec nos nerfs et comme il le disait lui-même dans la bande d'annonce "Peut-être aurais-je du intituler ce film: Bunny Lake existe t-elle réellement ?" Parce qu'il entretient le doute jusqu'à la toute dernière scène. Début du film: Ann Lake, qui vient d'emménager chez son frère Steven, à Londres, emmène sa petite fille Bunny dans sa nouvelle école. Mais en allant la chercher, personne ne sais où se trouve l'enfant. Et tout le monde commence à douter de l'existence même de Bunny et à se questionner sur la santé mentale d'Ann ... L'intrigue est menée d'une main de maître, les personnages Ann et Steven sont profonds
Ann, qui de par son instinct de mère ne va jamais douter de l'existence de Bunny, se battant seule pendant que tout le monde la soupçonne de folie et Steven qui, de prime abord est attentionné, bienveillant alors qu'il subsiste des zones d'ombre dans son enfance et l'inspecteur Newhouse, médiateur au beau milieu, qui lui est impartiale et analyse la situation avec recul et calme, ne négligeant aucun aspect des choses.
Cinématographiquement c'est très abouti, à noter pour commencer la très jolie introduction. On commence le film en lumière dans la belle ville de Londres éclairée et on passe petit à petit à la nuit noire, tourmentée autant que l'esprit des protagonistes avec des lieu sinistres
l'hôpital, le magasin de poupées, le jardin
Le casting est magistral; Carol Lynley, Keir Dullea (que j'adore) et le grand Laurence Olivier livrent tous des interprétations très justes et subtiles. Le scénario est très bien construit, l'étau se resserrant au fur et à mesure, je ne vais pas en rajouter.
J'évoquerai juste la dernière scène de la balançoire qui est je trouve très ingénieuse et marquante, on retrouve Steven et Ann comme retombés en enfance. Keir Dullea y interprète magistralement la folie et l'amour incestueux pour sa soeur dont certains indices nous avaient été brillamment distillés tout au long du film.
Et pour finir je parlerai de la musique titre des Zombies, très 60's, en direct lien avec l'intrigue. Je conseille donc au moins deux visions pour ce film car évidemment lorsque l'on connaît le fin mot de l'histoire, on redécouvre à la deuxième vision des réactions, des évènements, des paroles, des détails qui nous avaient échappés où dont nous avions sous-estimé l'importance. Une perle.