Au risque de choquer, j’avoue que j’en ai un peu ma claque des films sur la Shoah. Ce n’est pas le thème qui me dérange en soi mais bien ce qui en est fait la plupart du temps. J’ai l’impression qu’au cinéma, surtout ces derniers temps, parler de Shoah c’est vouloir se cacher derrière une cause qu’on juge intouchable pour mieux se dispenser des efforts indispensables à la réalisation d’un bon film. En tout cas, c’est ce que je me suis dit en regardant cette « Origine de la violence » tant sa fadeur m’a vite sauté aux yeux. Pourtant, le début pouvait augurer de bonnes choses. La mise en scène, par son montage, son propos elliptique, et sa musique, suggéraient un film potentiellement énigmatique ; un thriller de bon ton où « secrets d’Après-guerre » se mêleraient avec « séquelles sulfureuses de famille ». Seulement voilà, l’annonce n’a malheureusement pas été suivie d’effets et cette « Origine de la violence » a très rapidement sombré dans toutes les convenances déjà vues des dizaines de fois dans le cinéma français. L’intrigue s’avère finalement n’être qu’une vieille resucée d’un vieil Arcady mou du genou, avec les mêmes personnages et les mêmes ressorts. La réalisation est elle aussi d’un classicisme froid, sans aucune originalité, reprenant tous les stéréotypes visuels de l’époque. Et puis surtout, l’interprétation est d’une incroyable absence de conviction. En même temps, vu la qualité plus que passable des dialogues qui se contentent souvent de simplement décrire les situations et les sentiments de chacun et rien de plus, on peut du coup trouver des circonstances atténuantes aux acteurs. Alors non, franchement, je ne vois vraiment pas l’intérêt de ce genre de films lourds, pas créatifs pour un sou, et remuant une fois de plus le sujet de la Shoah sans parvenir à en dire quoi que ce soit de nouveau. Franchement, quand j’ai vu ce film là, j’ai plus eu l’impression que c’était juste un prétexte trouvé par l’ami Chouraqui pour faire bosser sa famille et ses potes plutôt que pour exprimer quoi que ce soit de vraiment intéressant. Alors après, certains diront qu’il n’est jamais inintéressant – et inutile – de parler de sujets graves comme la Shoah. Ainsi la solennité de la chose imposerait au moins de louer la démarche. Seulement voilà, pour un spectateur qui, comme moi, ne considère pas que certains sujets transforment automatiquement les films qui les traitent en œuvres estimables et de qualité (Rose Bosch si tu me lis…) j’ai très vite trouvé ce film vain, inutile et presque arrogant. Qu’importe la cause, face à cette « Origine de la violence » je n’ai retenu que la puissance de mon ennui. Or, avouons-le, il y a mieux que l’ennui pour convaincre de l’utilité d’une cause ou d’un message ... A bon entendeur...