Cinquième « Paranormal Activity » mais pas le même succès que les précédents (ce volet ne s’est pas remboursé en un week-end comme les quatre autres). Les producteurs, gardant précieusement le fruit de la richesse de leur produit, préserve bien sûr le concept du huis clos et de sa pression qui nous envahit en même temps que les personnages joués par des amateurs. Et si la liste des producteurs a bien grandi depuis le premier épisode, celle des scénaristes aussi, ce qui est plutôt étonnant vu le manque de substance et d’originalité contenu dans celui-ci. Le problème est que cette saga, sous principe d’offrir une tranche de peur à une bonne partie de son public, est toujours aussi médiocre concernant sa mise en scène et son script. Alors on est effrayé, ça oui, une heure durant laquelle un esprit ressemblant à un puits de pétrole s’étend dans une belle maison de province américaine, remplie d’interprètes médiocres comme dans la plupart des films d’épouvante produits par Jason Blum. Tout commence mal, sauf que le changement de réalisateur donne un plus au film. En effet, Plotkin, qui servait de monteur dans la saga, possède d’assez bonnes idées qu’il met en oeuvre dans ce cinquième volet. Un dessein de créer quelque chose de nouveau, de frais et de vrai dans le domaine du cinéma d’horreur, comme ce zoom de deux faces en un seul temps, provoquant un gros plan futé et efficace. Bon, il y a aussi cette utilisation des caméras, l’une après l’autre, pour faire un champ après champ stylisé et utile… Enfin c’est loin d’être une invention, cette technique étant déjà utilisée dans les années trente : le studio géré par Jason Blum s’était servi de ce procédé pour « Lazarus Effect », sorti la même année. Bon, malgré ça, cette marchandise est loin de dépasser l’entendement, tout simplement à cause de son manque d’intérêt artistique et (surtout) scénaristique. C’est une aventure tout à fait banale, qu’on pourrait nommer un pauvre apocryphe lassant, qui traîne ses dialogues abrutissants entre pantins aux jeux négligés, et plus sûrement ses nuits, car comme toujours, c’est durant la sorgue que les démons du crépuscule mordent… Les mêmes qu’on nous avait déjà servis plus d’une fois lors de discussions explicatives barbantes, car elles se répètent sans fin. Encore une fabrication Blum-Blum, qui n’accédera jamais au bling-bling car le maître absolu, celui qui possède la caisse de billets, l’interdit fermement, de peur de perdre un minimum d’argent. Ah oui, et bien sûr, qui dit long-métrage peu recherché, dit final quelconque, avec son « jump scare » en carton, juste fait pour le fun de faire peur aux petits garçons et aux petites filles déjà préparés à quitter la salle. Une suite conventionnelle, comme toutes les autres. Le public commence à se lasser de ces copies avec leur 3D identique faisant juste transparaître quelques grains de poussière à l’écran… Blum est déjà en train de réfléchir à une nouvelle machine à piécettes qui marchera autant que les premiers exemplaires, aucune inquiétude.