Alors là, je crois que mon cas est irrécupérable. Oui, docteur, je replonge en enfance. Quoi? Pourquoi? Parce que j'en ai marre de toutes ces productions américaines qui se ressemblent toutes, qui ne laissent presque plus place à la surprise et à l'enchantement, à l'émerveillement le plus basique, celui qui nous rappelle notre enfance et nous fait nous plonger dans une nostalgie des plus profondes et des plus délectables. Bon, ma jeunesse, elle n'est pas encore passée, puisque je n'ai que 16 ans, mais bon, ça me rappelle quand même beaucoup de souvenirs. Et ce film là, ce dessin-animé sans dessins, fait d'autant d'images de synthèse que de brics de légo, bourré à cracs de héros et de vilains, et ce jusqu'à ce que le boitier du DVD en déborde, avec encore plus d'humour que de références, il est génial. Et des références, crois moi, cher psychiatre, qu'il y en a énoooormément, tellement que, j'en suis sûr, tu ne pourras pas toutes les reconnaître. Quoi, je te sous-estime? Peut-être, peut-être pas, je ne sais pas, je ne suis pas dans ta tête, bien que tu essaies de t'incruster dans la mienne. Je paye pour ça? Non, je ne te paye pas, ce n'est pas moi. Ouais, bref, essaie de plus me déranger pendant que je te raconte pourquoi je suis redevenu, le temps d'une soirée, un enfant. Parce que ce film, bon Dieu, il réunit tout ce que je voulais voir, des références subtiles à l'univers du chevalier noir aux différents personnages qui viennent pointer le bout de leur nez dans sa vie peu commune. Mais il y a aussi cet humour là, complètement inattendu et que je n'ai pu voir qu'à un unique autre endroit dans ma vie, lorsque je jouais aux jeux-vidéos "Lego Star Wars" ( seulement les deux premiers ), que de bons souvenirs remontent de ces deux jeux. Sauf que là, il est encore plus poussé, complètement barré et assurément taré, comme le sont les scénaristes et les deux bad guys. Alors là, quand tu le verras... Quoi, pourquoi je vous tutoie depuis tout à l'heure? Je pensais que ça affirmerait la bonne ambiance qui règne entre nous alors que je vous raconte tout ça... Merci. Bon, tu vois, cet humour, comme je te le disais, il est vraiment spécial, très déstabilisant, presque original ( pas tellement en fait, parce qu'il existait déja dans les jeux du même nom ), mais surtout, ce que je peux te confier, et surtout t'affirmer, c'est qu'il est complètement hilarant! SANS déconner, je n'ai jamais autant rit devant une production DC Comics ( version animée ) ou Marvel, peu importe. Là, c'est carrément de l'art, et surtout, c'est énormément varié! Ca ira du nounours à Robin ( marrante, l'idée ) à l’enlisement de Batman dans son propre bat-grappin ( qui sert de filet ), pour continuer jusqu'à la scène futurement culte de la discussion avec la secrétaire, qui m'a littéralement faîte exploser de rire ( je déconne pas, les voisins auraient appeler les flics si je ne m'étais pas montré à la fenêtre pour m'en allumer une petite ), séquence géniale et littéralement hilarante, c'était le meilleur moment de tout le film, et jusqu'à celle dans l'ascenseur, avec le thème principal de Superman ( réellement culte ) qui y résonne, et les deux super-héros qui se demandent où ils l'ont déja entendu. GÉNIAL! C'est vraiment génial! Et là, bien sur, si tu suis ce que je te dis depuis le début, tu devrais comprendre que cette scène dans l'ascenseur va nous en conduire à un autre point, les multiples références à l'univers DC Comics, dont j'ai déja brièvement parlé. Et il n'y a pas que ce thème de Superman qui revient, il y a aussi celui du "Batman" de Burton ( immense hommage au début, lors du générique ), enfin du premier quoi, un autre du troisième des quatre des années 80/90 ( parce qu'il y en avait déja un dans les années 60. Et bien sur, tu dois t'en douter, ils ne sont pas arrêter là dans leur délire de clins d'oeil et d'autres références. Et donc, là, on va plutôt entrer dans le cadre des mecs pointilleux et des vrais fans du chevalier noir ( cinématographiquement je l'entends ), alors je sais pas si t'en es, mais moi oui, alors je vais essayer de t'initier pour un ou deux éléments qui se trouvent dans ce film, parce que clairement, c'est bien plus qu'un dessin animé. Déja, tu vois, dans le tout premier film "Batman" de l'histoire du cinéma, une catastrophe, j'entends bien, d'ailleurs, je reviendrai te voir quand je l'aurai revu, bref, il y avait ce moment magique, d'une subtilité de dingue, qui t'en ferait jalouser, toi, Christopher Nolan, avec ton "Dark Knight", ce passage inoubliable où l'on voyait ce brave Batman franchir tous les obstacles, héroïque et courageux, fier et élancer comme un véritable chevalier en armure blanche, tout ça pour se battre avec un requin en plastoque et, au final, l'atomiser à grands renforts de spray anti-requin ( parce que bien entendu, il en a toujours un dans son hélico, on sait jamais, les ailes des requins peuvent se déployer à chaque instant ). Ouf, j'ai plus de souffle là, j'ai trop parlé. J'ai pas avancé? Si tu pouvais éviter de me couper, je pense que j'irai un peu plus vite, quand même. Ouais, donc, je vais faire vite, dans le film, il y a une référence à ce requin justement, une référence vraiment bien placée qui ne pourra que nous réjouir, nous, les fans. Bon, y'en a d'autres, mais j'avoue qu'entre le trajet de chez moi à chez vous, j'en ai beaucoup oublié. Ouais, donc je me suis carrément régalé devant ce film, j'ai adoré les images fluides et la réalisation étonnement bonne du truc. Pardon? Ce n'est rien, rien de bien grave? Vous essayez d'écourter la séance? Ok, je reviendrai vous voir pour le prochain "Batman". Ou avant, en fait, je sais pas trop. En même temps, qui sait ce que la vie nous réserve?