Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas fait un petit DeCoteau, le réalisateur qui tourne plus vite que son ombre, et qui avant de devenir le chantre d’un certain érotisme gay (puis de thrillers plus ou moins foireux avec de vieilles stars oubliées) s’est livré à des films d’horreur ou fantastiques souvent pourvus d’un érotisme soft. C’est le cas ici avec Ma prof est une extraterrestre. Faut être franc, ça vole pas très haut, mais le film s’avère plutôt efficace et divertissant. Déjà le rythme est convaincant. Le film dure 80 mn, l’humour est plutôt sympa, bon enfant, légèrement coquin, et d’ailleurs on pourra peut-être regretter que DeCoteau n’assume pas plus clairement son côté sexy. Des scènes musicales dynamiques émaillent le métrage et il y a pas mal de moments loufoques rigolo, notamment lorsque l’extraterrestre révèle son vraie visage. Franchement, le film est bien emballé, sans temps mort, et il divertit, avec même une petite touche d’émotion à la fin.
Formellement, le film ne vole pas très haut ! C’est du David DeCoteau, et donc faut pas s’attendre à une mise en scène particulièrement marquante, à un montage très fluide, ni à des décors et une photo recherchés. On notera néanmoins un réel effort sur le visage de l’alien, qui est drôlement expressif (et on saluera aussi la performance de l’actrice de fait) et aurait mérité d’apparaître davantage. On notera aussi un effort sur les costumes, en particulier ceux, hilarants, du groupe de métal du héros ! Ca donne lieu à une scène très amusante. On notera enfin un soin particulier à choisir des actrices aux poitrines exemplaires !
Le film en effet enquille les poitrines nues, et ce sera tout ce qu’on aura en matière d’érotisme, ce qui, vous voyez, laisse le métrage dans le rang des comédies gentiment érotiques. Les actrices composent un arrière-plan essentiel du film et comme elles ont visiblement l’habitude de la chose (il y a d’ailleurs une ancienne actrice X dans le lot), il se dégage de leurs prestations un naturel rigolo. Dans les premiers rôles, on a une Olivia Barash qui tranche radicalement avec les bimbos environnantes avec son visage de gamine mutine et son look à la Petite Maison dans la prairie. Elle est plutôt convaincante, tout comme Billy Jacoby, sorte de Sam Gamegie un peu rondelet qui correspond bien à ce rôle de séducteur malgré lui ! Il y a d’honorables seconds rôles, notamment Judy Landers, étonamment plus convaincante avec un masque d’alien que sans !
La bande son rock est très ancrée dans son époque, amène du dynamisme et convient très bien à ce genre de films, même si c’est pas la meilleure du monde !
En clair, Dr. Alien, le titre original de ce film, est une petite série B fauchée qui appartient clairement au meilleur du cinéma de DeCoteau. Léger, rigolo, bien rythmé, frais et coquin, c’est une comédie pour grands ados sans prétention qui remplit le contrat de divertir avec peu de choses. Une curiosité distrayante. 3