La musique comme seul lien avec le passé ?
En guise de retour, après quelques années d’exil politique, le réalisateur serbe Goran Paskaljevic, décide de s’attaquer à un sujet délicat, que le cinéma local a peu traité (hormis l’incontournable Underground d’Emir Kusturica): celui de l’holocauste dans l’ex-Yougoslavie. Réalisé en 2012, ce film aura mis du temps à arriver sur le sol français, pour finalement n’être diffusé que dans une poignée de petites salles.
Le récit de Misa Brankov, un ancien professeur de musique à la retraite interprété par Mustafa Nadarević, se découvrant adopté et natif de parents juifs victimes de la déportation, est surtout le support d’une réflexion sur le devoir de mémoire. En effet, plus que la première partie, assez descriptive, où le vieil homme se fait apprendre, par le rabbin local, l’établissement tragique, en plein cœur du Belgrade des années 30, d’un camp de la mort, puis les témoignages maussades des habitants actuels de la zone, l’intérêt du film réside dans la seconde partie. C’est là que, après avoir découvert et complété une partition musicale rédigée par son père, ce musicien décide de la faire jouer à l’occasion d’une cérémonie commémorative du drame organisée par les derniers survivants.