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    Dangers, everything can happen
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    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 10 mars 2013
    Avant de te donner mon avis détaillé sur ton long-métrage, je tiens à préciser qu'à mes yeux, il n'y a aucun fossé entre le film "professionnel" et le film "amateur". Tout comme il n'y a aucun fossé entre le film dit "d'auteur" et le film dit "commercial". En fait, le seul critère qui m'interpelle est celui d'ordre artistique - le film raconte-t-il quelque chose ou non ? En vertu de quoi je ne tiendrai pas compte du manque de budget ni des conditions de tournage de ton œuvre. Voilà pour la petite précision.

    Je t'avais déjà donné mon sentiment sur les dix premières minutes de Danger - visionnées il y a plusieurs mois -, maintenant, je suis à même d'appréhender ton bébé dans sa globalité. Je vais commencer par le point le plus négatif : le manque de rythme. La première heure m'a semblé durer une éternité. Entre les cours à la Fac (interminables et itératifs), les coups de sang du père d'Aimy (un cliché sur pattes celui-là), les petites virées de Florian au supermarché, les pauses-détentes d'Aimy et les tête-à-tête du duo Florian/Aimy, c'est peu dire que les enjeux dramatiques ne se bousculent pas au portillon. Je dois t'avouer que j'ai failli capituler à plusieurs reprises. Je me suis même demandé pourquoi tu avais baptisé ton film Dangers, everything can happen... Parce que, sincèrement, le noeud de l'intrigue repose sur des fondations aussi claires que de l'eau de roche. Un étudiant qui tente de décrocher ses partiels, une jeune femme qui désire avoir un bébé, un ex qui revient brutalement à la surface, des parents aussi réacs que peu compassionnels : on nage vraiment dans le classique. Voir le super-classique.

    Côté acteurs, mon verdict sera sans appel : tu es celui qui s'en sort le mieux. Et haut la main. Et ce, même si ton jeu mérite encore d'être travaillé. Plusieurs scènes sont littéralement torpillées par le jeu approximatif des acteurs te donnant la réplique - mention spéciale au comédien incarnant le papa d'Aimy, hilarant d'incompétence. Résultat : je n'ai jamais pu m'intéresser au sort des personnages. Mais les acteurs ne sont pas les seuls fautifs. Il y aurait également beaucoup à redire sur les dialogues, au choix basiques ou déplacés. Prenons le couple Florian/Aimy. Je n'ai jamais vu des jeunes de notre époque s'appeler "chéris" ou parler d'une manière aussi ampoulée - on dirait des quadras embourgeoisés. Même remarque concernant les autres dialogues. Que ce soit les discussions relatives au divorce des parents de Louise (dignes de deux jeunes enfants découvrant la vie), le vocabulaire de la prof de lettres (excessivement lyrique et donc peu naturel), les face-à-face en entreprise (la convocation d'Erwan passe par tous les stéréotypes de l'entretien d'embauche), ou bien encore les métaphores surprenantes de l'"amie" de Louise ("couille sèche" te lance-t-elle à un moment), j'ai trouvé que le texte était rarement à la hauteur. Petit hic, ton film est très bavard et donc presque entièrement tributaire de ses dialogues.

    Conséquence, j'ai failli déclarer forfait au bout de la première heure. Par chance, les choses se sont un peu améliorées par la suite. Je ne sais pas si vous avez tourné les séquences dans l'ordre chronologique (pour moi, cela ne fait aucun doute), mais j'ai senti une petite amélioration du jeu des comédiens dans les dernières bobines. Jusque-là incapable d'insuffler la moindre émotion à son personnage, Coralie m'a semblé beaucoup plus sûre d'elle à partir du moment où elle se retrouve condamnée à jouer la partition de la future mère abandonnée. Même constat concernant Élodie Brossard, un peu plus à l'aise qu'au début - pas bien difficile en même temps. Sans aller jusqu'à devenir intéressant, le scénario m'est lui aussi apparu un peu moins léthargique dès lors que votre rupture est consommée. Par contre, une caractéristique m'a vraiment étonné - dans le mauvais sens du terme. Pourquoi les scènes de "cuite" sont-elles aussi soft ? Pourquoi ne pas avoir poussé plus loin la descente aux enfers de Florian ? Je n'ai jamais vraiment ressenti le danger planer au-dessus de la tête de ton personnage. Tout juste se laisse-t-il aller à siroter une Vodka ou un cocktail dans un bar. N'est-ce pas un peu juste pour un héros censé nous entraîner dans une spirale vers les enfers ? Sa manière brutale de revenir à la surface a quelque chose d'angélique qui m'a même un peu agacée. Bref, tu m'as compris, tu aurais dû durcir le ton pour que le spectateur ressente vraiment ce fameux danger. Cela dit, la fin du long-métrage est largement plus convaincante que le reste. Exception faite de la bagarre finale dans le HLM (l'ex d'Aimy n'aurait jamais dû avoir le loisir de tuer quelqu'un, surtout pas après avoir balafré aussi violemment l'un de ses interlocuteurs), j'avoue avoir trouvé la scène dans le cimetière et l'ultime plan sur le livre assez poétiques, voire touchants. Malheureusement, ce dernier soubresaut se révèle insuffisant pour rattraper tout ce qui a précédé. Ton scénario n'est pas mauvais, il est juste trop académique, trop simple. Des centaines et des centaines de films, téléfilms, séries, voire soaps ont déjà traité de thématiques voisines à la tienne. Finalement, ton pitch se résume à une seule interrogation : Florian et Aimy vont-ils réussir à se remettre ensemble malgré leurs divergences ? En choisissant l'angle d'attaque le plus conservateur (Florian culpabilise tellement qu'il finit par mettre de côté ses propres attentes), tu as fini par te mettre en porte à faux avec le léger parfum de "subversion" qui entourait le développement de ton film - je me souviens de discussions où tu promettais beaucoup de rebondissements tordus et de surprises, rebondissements et surprises que j'attends toujours ; exception faite de la fin bien sûr.

    Niveau technique, si j'ai trouvé que la photo et les cadrages étaient plutôt de bon aloi (le réalisateur se fait plaisir avec des décadrages et des plans d'ensemble du Mans réussis), j'ai parfois été gêné par le manque de fluidité du montage. Certains points de raccord sont pour le moins contestables - les coupes sont souvent très brutales, pénalisant la cohésion de nombreuses scènes. Côté son, j'ai ressenti quelques problèmes de "balance" durant mon visionnage. Je ne sais pas si cela provient du Divx ou du mixage final, mais c'est assez pénible sur la durée. Par chance, les dialogues restent très compréhensibles et les musiques assez agréables et variées.

    Si ton film n'a pas su me toucher, j'avoue éprouver un certain respect pour la manière dont tu as manoeuvré ta barque durant plusieurs années. Tu es persévérant. C'est tout à ton honneur. En revanche, il va falloir que tu améliores de nombreux paramètres, notamment les dialogues et le scénario, lesquels ne tranchent pas vraiment sur le tout-venant.
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