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Estonius
3 305 abonnés
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2,5
Publiée le 24 août 2014
Formellement c'est très bien réalisé, le cadrage, les éclairages et la photo, tout cela est parfait. Michel Simon joue très bien et on apprécie le rôle de la mystérieuse Sévérine Lerczinska dans le rôle de la petite bonne délurée. Sinon, la mise en scène comprend des lourdeurs et des maladresses spoiler: (Quand Boudu met une pagaille monstre dans l'appartement sous prétexte de cirer ses chaussures, était-ce la peine de force le trait à ce point que ça en devient ridicule ? Lestingois qui ne réagit pas quand Boudu lui barre l'accès à la chambre de la bonne). Maintenant parlons du propos, on nous répète à foison qu'il s'agit d'une satire de la bourgeoisie, si cela était bien l'intention de l'auteur, c'est complétement raté. Après nous avoir expliqué en version gros sabots que la société était injuste spoiler: parce que personne n'aidait Boudu à retrouver son chien alors que tout le monde se met en quatre pour retrouver le pékinois d'une bourgeoise, on s'intéresse aux Lestingois dont le mari vient de sauver Boudu de la noyade . Qu'est-ce qu'on leur reproche à ces bourgeois là ? D'être conformistes parce qu'ils ont un piano pour épater la galerie (tu parles d'une critique !) De s'époumoner parce qu'un j'menfoutiste et fier de l'être fout la pagaille chez eux ? D'avoir des relations extra-conjugales ? Mais à ce propos Renoir se plante complétement : spoiler: La scène où chacun s'aperçoit des coucheries de l'autre se termine de façon abrupte et absurde par le mariage de la bonne et de Boudu (Renoir veut sans doute nous dire que les petits bourgeois sont hypocrites) et à la finspoiler: quand Boudu a disparu on voit Lestingois tenir dans ses bras à la fois sa femme et sa bonne, prémices d'un ménage à trois que Renoir semble critiquer. Ce film correspond à une vision anarchiste désuète de la société, par laquelle les bourgeois seraient tous des parasites, même quand ils se montrent libéraux, et ceux qui agacent les bourgeois seraient forcément des gens admirables ! Finalement dans ce film les Lestingois et leur bonne me paraissent bien sympathiques, tandis que Boudu m'apparaît comme un parfait imbécile ! Je ne pense pas que c'est ce que voulait nous dire Renoir !
La confrontation d'un clochard effronté et ingrat avec la famille de son sauveur, des bourgeois avides de bonne conscience, souhaitant formater Boudu à leur mode de vie. Renoir étant ce qu'il est, il évite les éccueil et nous offre un Boudu odieux, d'une vulgarité assumée, et même teintée de cruauté. Mais c'est bien sûr à sa famille d'accueil qu'il s'intéresse (comme sa "version bas de gamme", Chabrol), dont il dépeint les travers de raisonnement, et l'absence de convictions réelles. Le film reste assez mineur toutefois, surtout au regard de la filmo du grand Renoir, qui fera infiniment mieux sur des sujets nettement plus ambitieux (La grande illusion, La règle du jeu, La bête humaine...).
Sentiment partagé sur ce film : En positif, l’aspect cinématographique. Renoir démontre une fois de plus son immense savoir-faire en matière de cadrage, de composition des plans, de travail de caméra (panoramiques, remarquable utilisation de la profondeur de champ) et son génie à filmer la nature, l’eau et les promenades en barque (digne fils de son père) En négatif, le Scénario n’est pas très crédible : on a du mal à croire que ce gentil bourgeois, même libéral, tolère aussi longtemps sans rien dire, les frasques de ce clochard qui met à sac son appartement et dont la présence perturbe son petit jeu amoureux avec la bonne. Et que sa limite de tolérance se situe lorsque Boudu crache sur « la Physiologie du mariage » de Balzac. Certes il s’agit d’une satire de la morale petite bourgeoise, et d’une opposition entre la sauvagerie naturelle de Boudu et le vernis culturel et social des bourgeois, mais tout cela est très caricatural, outrancier, et le jeu de Michel Simon est vraiment forcé dans le grotesque.
Boudu sauvé des eaux est un film très moyen.Le scénario est inconsistant, répétitif et sans relief.La mise en scène conjugue classicisme suranné et naturalisme outrée.Le rythme du film est assez lent et l'intrigue étant peu prenante,l'ennui arrive rapidement.Prestation mitigé de Michel Simon qui interprète un personnage peu attachant et caricatural.Les autres acteurs sont guère plus convaincants forçant un peu trop le trait.Au niveau du cadrage,Jean Renoir démontre une fois de plus son savoir faire avec de beaux panoramiques et de nombreux mouvement de caméras fluides et élégants à la fois.Les dialogues ne sont pas d'une grande finesse.Quand aux thèmes,il sont comme les personnages,trop limité.Boudu est donc un film mineur dans la filmographie de Jean Renoir qui est quand même l'un des plus grands réalisateurs français de tous les temps.
J'adore le cinéma de Jean Renoir (La règle du jeu, La grande illusion). Mais pas cette fois, chose rare, son film a mal vieilli et se trouve aujourd'hui très daté.
13 657 abonnés
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4,0
Publiée le 12 avril 2011
Dans ce classique libertaire de 1932 dont l'èclat n'a pas terni au fil des annèes, Michel Simon y reprend le rôle qu'il avait crèè sur scène sept ans plus tôt, un clochard dèsespèrè par la perte de son chien qui va s'installer chez le libraire bourgeois qu'il a sauvè alors qu'il se jetait dans la Seine! Le Boudu de Jean Renoir - l'exclu des annèes 30 - exprime la lutte des classes dans ce qu'il y a de plus direct! Interprètè par un inoubliable Michel Simon (il faut le voir manger des sardines avec ses doigts), ce clochard au comportement incontrôlable - il ira même jusqu'à coucher sans remords avec la femme de son sauveur - va faire imploser la petite vie tranquille du notable qui la recueilli! Et pire encore, Renoir montre que Boudu, devenu riche, dècide de tout laisser tomber et de retourner à la nature! "Vaut mieux être pauvre et dehors que riche et enfermè!" Cinglante satire du conformisme petit bourgeois, "Boudu" ètait donc à contre-courant de la pensèe dominante de son èpoque et connut un èchec commerciale et critique lors de sa sortie en salles! Mais avec le temps, le film a ètè rèhabilitè et il est aujourd'hui considèrè comme l'un des grands classiques du cinèma français! il a même eu droit à deux remakes: l'un amèricain ("Le clochard de Beverly Hills" avec Nick Nolte en Boudu) et l'autre français ("Boudu" de Gèrard Jugnot avec Gèrard Depardieu dans le rôle titre). Un incontournable...
« Boudu sauvé des eaux » est un film étonnant, inclassable. Sorte de fable sociale anarchiste, c'est un bel écrin pour le jeu totalement imprévisible (et très physique) de Michel Simon. Un clochard, Boudu, se jette dans la Seine après avoir perdu son chien. Un bourgeois le voit dans l'eau depuis son appartement parisien, et décide de sauter dans le fleuve pour lui venir en secours. Il le ramène chez lui, et l'habille comme l'un des siens. Mais la nature anticonformiste de Boudu ne s'adapte guère à la bienséance (toute relative) des mœurs de la famille Lestingois. Ce dernier est en effet un bourgeois libéral et généreux, qui entretien une liaison avec sa bonne, à l'insu de sa femme. Comme dans une pièce de vaudeville, l'arrivée de Boudu dans la famille vient rebattre les cartes des liaisons amoureuses et tout faire voler en éclat, engendrant de savoureux quiproquos. Il vient surtout remettre en cause les principes de Lestingois : l'hospitalité, la générosité, la croyance dans la bonté humaine. La séquence finale est extraordinaire : complètement inattendue, elle révèle toute l'ambivalence de la nature de Boudu, qui décidément, ne veut se raccrocher à rien d'autre qu'à sa liberté. Notons que la mise en scène de Renoir est d'une grande qualité, nous avons droit à de beaux travellings, et surtout à de magnifiques prises de vue en extérieur, notamment sur les bords de Seine. Un film assez déroutant, mais typique de l'art conjugué de Jean Renoir et Michel Simon, et à ce titre qui mérite largement le coup d’œil.
Déjà en 1932, les pièces de théâtre transposées au cinéma faisaient rarement un tabac. Boudu n'a pas échappé à la règle. Michel Simon qui avait déjà joué ce rôle sur les planches, avait su convaincre Jean Renoir d'en faire un film.Le comédien en est d'ailleurs aussi producteur. Ce fut un bide et il n'y eut plus de collaboration ultérieure entre les deux hommes. Bide mérité : le scénario est nul, et pour meubler, Michel Simon ne cesse de faire le pitre à la manière Chaplin mais il en fait trop. Ce qui séduit au théâtre ne marche pas forcément sur le petit écran.Ce n'est plus du burlesque : ça devient ridicule. Renoir montre déjà son goût pour la campagne, les promenades en barque, et on retrouve Jacques Becker comme premier assistant . Il aime aussi se délecter de la frivolité féminine ! On regarde avec bienveillance à moins que ce ne soit du respect, ce film restauré. Pathé prévient qu'il y a encore des flous non artistiques et non retravaillés par respect pour l'oeuvre de l'auteur, et des bruits parasites subsistent dans la bande son. On regarde cette histoire avec une bienveillance comme on pourrait en avoir avec des voitures anciennes ou autres, mais on n'ose imaginer qu'un tel film puisse encore sortir de nos jours. Pour les amateurs de choses anciennes... willycopresto
Même si c'est un grand classique, je n'ai pas beaucoup aimé ce film. La mise en scène de Renoir est moins bonne que d'habitude, et les personnages ne sont vraiment pas attachants. Même si la satyre est bonne, on ne prend pas grand plaisir à suivre ce film. Malgré la belle interprétation de Michel Simon, je dois reconnaitre que j'ai trouvé ca assez moyen.
Une comédie réussie à l'interprétation globale excellente. Mais au delà de son important potentiel comique, le film réussit à développer une satire de la petite bourgeoisie avec une certaine subtilité. Réjouissant !!!
Un film génial. Drôle, émouvant et encore mieux à voir des dizaines d'années après, la façon de parler, le genre, la dégaine de Michel Simon. Les petits dialogues savoureux. Et la scène avec le vin et le sel à table. Hilarant
Convaincu par Michel Simon d’adapter la pièce théâtre « Boudu sauvé des eaux » de René Fauchois, Jean Renoir réalise un film irréverencieux au possible. Dépassant totalement les intentions du dramaturge, il place la lubricité et la vulgarité au fondement même de son film. Déjà dans le discours il y avait largement de quoi faire frémir critiques et spectateurs de 1932, mais la réalisation, où aucun plan gratuit ne vient ralentir ou affadir l’ensemble, a du en estomaquer plus d’un. La qualité des extérieurs, comme des intérieurs, doivent beaucoup à une mise en scène souvent innovante, pour aller à l’essentiel. Par exemple le zoom pour traverser une chambre et se fixer sur la petite bonne (excellente Séverine Lerczinska) dans l’encadrement de la fenêtre de l’autre côté de la cour, résume à la fois la topographie et la volonté de la petite délurée à toujours rechercher le positif dans ses actes (seul Keaton aux USA avait eut ce genre de préoccupation sur l’efficacité visuelle). Ce plan qui se meut inspira des années plus tard bien des cinéastes et trouva une apothéose chez Antonioni dans « Profession Reporter ». Vilipendé à sa sortie, le film connaîtra un véritable triomphe dans les années soixante, où sa modernité et sa glorification de l’anarchie, le plaçait au sommet de la tendance libertaire, De plus, rétrospectivement, Boudu offre à Michel Simon un de ses plus grand rôle à l’écran. De nos jours, nihilisme, conflits et cruautés ont remplacé cette bande de « bourgeois et leur clochard » pour paraphraser Disney, les rangeant au rayon des bisounours, la critique sociale se limitant à quelques piques comme la différence de traitement quant à la recherche des chiens. Un coup de vieux, quoi. Mais pas sur que nous ayons gagné au change. Les remakes avec Nick Nolte et Gérard Depardieu jouent clairement dans la division inférieure.
Un beau film de Jean Renoir avec un Michel Simon magistral dans le rôle de Boudu, un clochard loufoque. L'arrivée de ce personnage plutôt oublieux des codes de bonnes conduites dans une famille bourgeoise va servir de révélateur : situations cocasses et dialogues savoureux dans un film qui mêle habilement satire sociale et comique de boulevard.
Comédie sociale arrosée de vitriol, Boudu sauvé des eaux est un magnifique hymne à la liberté et à l’anarchie. Le charme de Boudu, c'est la glorification de la vulgarité. C'est la mise en forme civilisée et nonchalante de la plus franche lubricité. Boudu est un film magnifiquement obscène.
Film populaire du cinéma français d'avant-guerre, Boudu est d'abord et avant-tout une excellente comédie dans laquelle l'immense talent de Michel Simon – qui s'en donne à cœur joie, enchaînant pitrerie sur pitrerie – explose. Mais cette transposition d'une pièce de théâtre constitue aussi une belle réflexion sur la valeur des êtres humains – considérés différemment selon qu'ils sont riches ou pauvres – sur la générosité et sur le droit à la différence. Surtout, ce film est une magnifique ode à la liberté, que l'argent et les conventions sociales ne font qu'entraver.