Julius Avery parvient à nous captiver durant tout un film. C'est un exploit car, dans ses réalisations qui ont succédé, il ne nous captivait pas du tout, ou au mieux, comme c'est le cas de "Overlord", il ne parvenait qu'à faire illusion durant la 1ère heure. Puis après que le suspense ait bien été mis sur les rails, il avait eu du mal à le faire vivre car le pécher mignon du cinéaste Australien semble être celui de céder à la facilité dans les dernières lignes droites. Si dans "Son Of A Gun", l'intrigue reste complexe de bout en bout, quelques éléments d'explication sont distillés de manière très rapide et obscure, ne laissant au spectateur que très peu de latitude pour tout comprendre. Ainsi le livre, ou l'article dont la publication est mentionnée dans une scène de la fin, semble être un élément déterminant le choix d'un des principaux protagonistes. Or, il y a si peu d'informations sur cette publication, qu'elle nous embrouille plus qu'elle n'éclaire sur le pourquoi et le comment des actes du protagoniste. Autre flottement dans l'intrigue, les causes de l'arrestation. Acte délibéré du complice? La faute à pas de chance? Encore un autre problème avec le film : le manque de professionnalisme du ou des conseillers techniques qui ne sont parvenus à rendre crédible la moindre scène de baston, la moindre baffe, ou la moindre arquebusade. Bref, de gros accrocs à un tricotage qui, au départ, avait du potentiel scénaristique, de très bons acteurs et quelques bonnes répliques. La cerise sur le gâteau de l'inadéquation reste tout de même le titre. "Son Of A Gun", est en anglais l'euphémisme poli pour ne pas utiliser le gros mot "son of a bitch". On le traduirait en français par un "sale empaffé", ou un feutré "sale racaille", bref, tout ce que n'est pas le truand du film, en réalité, et encore moins son disciple.