Avis sur Les Enquêtes du Département V : Miséricorde

Un film scandinave qui constitue le premier volet d’une saga adaptée d’une série de romans policiers danois à succès. La réalisation nous plonge au cœur du « Département V », spécialisé dans les crimes non résolus, aux côtés de l’inspecteur Carl Mørck et de son assistant d’origine syrienne, Assad ; un duo de personnages bien travaillés et charismatiques, aux caractères forts et diamétralement opposés. Un thriller implacable qui bénéficie d’un scénario sombre, captivant et surprenant et d’une ambiance et mise en scène nordiques, froides et âpres. Un polar noir haletant et bien rythmé qui nous livre une enquête des plus prenantes !

Premier opus d’une série de cinq romans scandinaves, le réalisateur danois Mikkel Nørgaard marche allègrement sur les pas de Stieg Larsson, sans pour autant retrouver toute la noirceur de son modèle. Difficile d’accrocher au faux rythme de Miséricorde, qui met en place les deux personnages principaux, l’inspecteur Carl Mørck, tête brulée dépressive mais acteur mono-expressif et Assad, assistant au passé tristement plat ou peu évoqué, qui apporte un peu de bonne humeur dans le Département V. Ces deux anti-héros mis au placard que l’on retrouvera dans "Profanation" et, peut-être plus tard, dans trois autres aventures issus des romans de Jussi Adler-Olsen, apportent un peu d’humanité à l’intrigue brouillonne et particulièrement sordide, aux rebondissements improbables. "Miséricorde" se concentre donc sur la disparition d’une femme, personnalité politique en vue, puis la découverte des raisons de sa captivité sur plusieurs années par un inconnu, bien décidé à la torturer. Axé sur le ressenti de la claustrophobie, le résultat n’est que partiellement atteint car les scènes sont longues et répétitives. La dernière demi-heure s’avère néanmoins palpitante.

Attention ce n'est pas au cinéma que sort Miséricorde la première Enquête du Département V mais dans votre salon. A la suite du succès de Welcome To New York, le distributeur Wild Bunch a décidé de poursuivre son expérience de distribution alternative appelé E-Cinéma en proposant pendant une durée limitée ce premier volet en téléchargement légal sur une majorité de plateformes. Leur but est de permettre au plus grand nombre de spectateurs de découvrir tranquillement chez soi le premier volet de cette saga de thrillers danois qui a connu un immense succès dans son pays d'origine. Vous laisserez-vous tenter ?

Encore inconnu en France, Miséricorde était pourtant le second plus gros succès au cinéma au Danemark en 2013 derrière le deuxième volet de la trilogie du Hobbit. L'adaptation du premier tome d'une saga littéraire signée par Jussi Andler et qui devrait comprendre au final dix romans. Cinq d'entre eux sont déjà disponible en France et l'adaptation du second tome Profanation est déjà prévue cette fois ci au cinéma le 8 avril 2015.

Le Département V c'est un peu l'équivalent danois de la série Cold Case ou comme cela est si bien dit dans le titre anglais : les gardiens des causes perdues (Keeper Of Lost Causes). Une mise au placard pour l'inspecteur Carl Morck qui aurait normalement dû se contenter de relire et tamponer chacune des enquêtes qui y sont stockées sans chercher à en savoir plus. Une punition dont l'enquêteur n'a que faire et qui ne vas pas hésiter à défier l'autorité de son supérieur en ré-ouvrant à juste titre une affaire loin d'être finie.

Le scénariste de Miséricorde est Nikolaj Arcel, réalisateur de Royal Affairs, mais surtout scénariste de la série Millenium d'après les romans de Stieg Larsson. Cela pourra vous donner un bon aperçu de ce qui vous attend si vous vous laissez tenter par ce long métrage. Une histoire sombre et parfois violente qui prend aux tripes pour vous libérez uniquement lors de son dénouement grâce à une intrigue à tiroirs. Il faudra cependant fermer les yeux sur quelques incohérences dont une lors d'une scène de violence purement gratuite qui semble avoir insérée là juste pour choquer.

Le duo de flics du Département V fonctionne à la manière classique du méchant et du bon flic. Deux personnages dans la lignée de ceux souvent utilisés en France par Jean Christophe Grangé notamment dans Les Rivières Pourpres. Les deux hommes doivent apprendre dans ce premier film à s'apprivoiser. Marqué par l'incident et le départ de sa femme, Karl est plutôt du genre aigri et préfère la manière forte. Hafez est plutôt adepte de psychologie utilisant la manière douce pour débloquer les situations.

Même si ils restent peu connu par chez nous, les deux acteurs principaux ont pu déjà être vu régulièrement sur les écrans en France. Nikolaj Lie Kaas qui joue Karl était déjà dans Les Idiots de Lars Von Trier, Les Bouchers Verts et même Anges & Démons de Ron Howard. Fares Fares est régulier depuis 2010 dans le cinéma hollywoodien notamment dans Zero Dark Thirty et Sécurité Rapprochée. Désormais reconnus par leur rôle dans les deux films des Enquêtes du Département V, ils seront tout deux prochainement à l'affiche d'Enfant 44. La politicienne disparue est interprétée par Sonja Richter vue récemment dans The Homesman.

Malgré quelques incohérences, ce premier volet des Enquêtes du Département V est une très bonne surprise. Un thriller intense qui n'a pas grand chose à envier aux meilleures productions hollywoodiennes du genre. Une ambiance sombre magnifié par une superbe photo et une intrigue solide qui peut ouvrir le débat entres spectateurs font de Miséricorde, un film que tous les fans du genre se doivent de découvrir. Nul doute qu'une fois ce premier épisode vu, vous aurez forcement envie d'en découvrir la suite.

Premier opus d'une nouvelle saga de polars scandinaves, ce "Miséricorde" constitue une très bonne surprise en marchant allégrement sur les traces de "Millénium". On y retrouve cette atmosphère sombre et froide, propre aux polars nordistes, en plongeant tête bêche dans la toute première enquête du département V avec un duo d'acteurs qui fonctionne parfaitement. Leurs interactions sont de plus souvent drôles, un peu pince-sans-rire, mais surtout ils se complètent à merveille. La réalisation est superbe, très propre à l'image de sa photographie et la mise en scène très bien gérée dans un faux rythme qui fait monter la tension en maintenant une intrigue passionnante. Les rebondissements font leur petit effet également et on n'en lâche pas une miette jusqu'à un final haletant. Ce même final qui m'a pourtant paru un petit peu facile et prévisible, mais ça ne gâte en rien un polar très bien mené et aux personnages attachants, un bon point pour la suite ...

enfin un polar qui déboite juste je sais pas comment on fait pour pas aimer. le deuxième est encore mieux hâte de voir ce troisième épisode. les deux acteurs principaux et l'ambiance sont géniaux. ça ressemble a la série the killing

À l'instar de Millénium, ce ne sont pas les rebondissement qui vont nous coller au siège. Le film, aux références assumées, se contentent juste de suivre nos deux inspecteurs dans une investigation somme toute routinière. Pas de grands tueurs en série ou de sectes diaboliques au rendez-vous. Le spectateur étant placé en position de subalterne plutôt qu'en enquêteur parallèle, essayant de résoudre le mystère avant nos deux policiers, l'impact émotionnel en est quelque peu amoindri.

Heureusement le reste du film est pétri d'autres qualités indéniables. Des personnages parfaitement ciselés qui évitent de tomber dans les archétypes faciles (la tête d'un coté, les jambes de l'autre). Le duo fonctionne à merveille, en alternant passages comiques et plus intimistes.

De même, le thème central du récit sur l’apprêté du deuil et la façon dont on s'en relève est parfaitement mis en scène dans le parallèle entre l'inspecteur Morck et l'antagoniste du film... Mais chut, pas de savonnage !

À travers de nombreux décors rarement vus auparavant, Mikkel Norgaard nous entraine dans un ascenseur émotionnel des plus intense, le tout renforcé par le compte à rebours omniprésent pour retrouver la victime à temps. Diablement efficace.

Bref, Les Enquêtes du Departement V : Miséricorde constitue un polar de fort bonne facture.

Un polar très classique : une belle ambiance, de bons acteurs mais un script assez faible et des personnages sans surprise.

Intrigue et ambiance de qualité, sombres comme on peut les aimer. Toutefois, le film ne parvient pas à se démarquer, manque d'originalité peut-être.

comment 2 policiers mis sur la touche pour classer des vieux dossiers vont rouvrir une enquête et trouver des approximations dans l'instruction préliminaire. une recherche studieuse, sans approximation, une réalisation solide pour une intrigue maintenue tout le long. pas besoin d'effets spéciaux ou de cascades pour donner un intérêt à 2 flics intelligents.

Alors certes, on n'évite pas les poncifs du genre avec le flic bougon qui ne supporte plus personne depuis qu'il a perdu son coéquipier et qui se voit affublé d'un nouvel équipier empathique, mais il faut avouer que cet ersatz de "Millénium" se laisse suivre sans déplaisir grâce à son enquête intrigante et rondement menée. Du bon divertissement.

C'est reparti pour la saga nordique incroyable ! Oui, en 2014, 2 films ont été un succès incroyable au Danemark, et toute 2 adaptés d'une saga de romans policier exactement comme Millenium. Le premier étant Miséricorde (notre présent film) et le 2e étant Profanation...que j'ai vu en avant - première alors que ce film n'est disponible qu'en VOD. C'est parti pour Miséricorde !

Ce film est excellent, il n'y a pas d'autres mots. Mais comme sa suite, il n'est pas à la hauteur d'un Seven qui reste au-dessus. Ceci dit, la réalisation est classique et conventionnelle. Ceci dit la mise en scène est quand même intelligente à certains plans et même inventive. Il y a un énorme travail sur l'aspect film noir de l'ensemble, le clair-obscur et l'utilisation de flash-back est bien fait au début de la série (mais la suite est bien mieux maîtrisée de ce point de vue là). Dans tout le film on raconte comment le département V est mise en place (mais on ignore ce qu'est vraiment l'initial V). Beaucoup le rapproche avec la plutôt bonne série Cold Case, et je ne peux pas leur donner tort vu que la série et le film est assez similaire. Mais il y a une différence de taille : la série Cold Case raconte l'histoire d'agents spécialisés à rouvrir les dossiers classé sans suite. Ici on a pas vraiment cet aspect là dans la mesure où les inspecteurs Carl Mørck et Assad ne sont là que sur la contrainte; plus du coté de Carl sur cet aspect-là. Ceci dit nos 2 héros ont un problèmes de tailles. Ils sont trop statiques.

Carl Mørck (joué par Nikolaj Lie Kaas) est assez intéressant, même s'il reste assez ennuyant. Il est très mis en avant, de part son histoire et sa famille, mais il reste du début à la fin le même flic dur de chez dur, qui ne vit que pour son travail. Ceci dit il est bien écrit et bien interprété et son évolution vient plus de sa perception du nouveau travail (dont son tempérament va quelque peu influencé son mode d'action). D'ailleurs son moteur est le fait qu'il soit en partie tourmentée par les événements qui ont laissé son coéquipier sur un lit d’hôpital. Il est même fascinant avec son aspect Sherlock Holmes.

Assad est vraiment mystérieux, il a une caractère plus tranché mais à part qu'il a eu une sorte de "promotion", on ne sait rien de lui. Il est un flic à la cool qui prend tout avec plus de légèreté et de tact mais il n'a pas de passé évoqué. spoiler: Il a quand même parmi les scènes les plus fun celle où il débranche la radio du fils de Carl, personnage le plus inutile de la sage (pour l'instant)


Il est globalement sympathique et n'est pas le Docteur Watson de service. Il apporte aussi son aide précieuse à l'affaire et son sens de contact humain font qu'il est un parfait complément à Carl (en plus d'avoir une forme de bromance pas très entamé. C'est un personnage vraiment fun de part certaines habitudes (la musique) et le fait qu'il ne prend pas le travail comme une punition au contraire de Carl

Ceci dit la victime Merete Lynggaard (jouée par Sonja Richter) est plus intéressante. En effet, présumée mort 5 ans plus tôt, elle a été séquestrée par Larsson (on y vient) qui est vraiment bien exploitée dans le film. On se sent investi par elle et d'un point de vue émotionnelle ça marche.

Larsson est le grand méchant du film et un personnage très sadique. Il n'est dévoilé qu'à partir de film est un antagoniste complexe dans ces raisons et tordus mais très unidimensionnel et c'est un peu dommage. Il essaye vers la fin d'être plus subtile mais non. spoiler: Même son moment de gloire où il tente de tuer Carl n'est pas très reluisant.


Quant aux autres personnages, ils sont juste des fonctions à l'histoire. Le seul personnage vraiment exploité n'est autre que Uffe (joué par Mikkel Boe Følsgaard) qui est bien d'un point de vue émotionnel, et constitue une bonne clef à l'enquête. Il faut reconnaître que Laesson était un sacré sadique envers lui.

Niveau histoire, c'est là sa plus grande qualité. Il tient beaucoup plus d'un aspect Sherlock Holmes qui marche bien. Il n'y a pas d'aspect théâtral comme la saga de Guy Richie mais cela est quand même fun. Malgré son manque de tact, Carl est fascinant par son sens de déduction aiguisé. Même Assad, qui est un peu en retrait et fun avec son sens de l'enquête, même si ce n'est pas très exploité. Même si l'enquête est le cœur du film, c'est surtout l'univers de Carl qui est exploité. Et même s'il n'a pas de développement, on sent que les scénaristes ont misé sur l'évolution de l'univers de Carl, passé de l'inspecteur de terrain, au "buraliste des affaires classée" du département V. Ce film construit l'Univers même du département V, à savoir des flics relégués sous la contrainte (sauf peut être pour Assad) dans l'équivalent d'une mise au placard et qui vont de suite résoudre des affaires sordides classées sans suites, tout en se moquant de l'autorité. Le film est en soit très intéressant car il exploite aussi bien l'impact que la nouvelle situation a sur Carl mais aussi le devenir de la victime. Malgré le fait qu'en dépit d'une bonne mise en scène la réalisation soit conventionnelle, c'est vraiment cool.

Bref, un très bon polar par les scénaristes de Millenium, mais qui souffre de l'aspect classique et conventionnelle et de personnages certes bien exploités mais pas vraiment développés (en tout cas pas comme on l'entend). Néanmoins il reste divertissant mais n'est pas aussi bien que sa suite, où le réalisateur à mis plus d'audace à son film et plus de psychologie au personnage de Carl. Il est même conseillé de voir Miséricorde avant Profanation. J'ai lu que beaucoup n'ont pas apprécié ces 2 films car il y a une différence énorme avec le personnage d'Assad. Moi ça ne me dérange pas plus que ça qu'il est modifié car on a un personnage à défaut d'être atypique, quand même fun. Maintenant, attendons délivrance !

On notera quelques choix plutôt maladroits qui font que le thriller est de facture assez classique alors qu'il y avait matière à faire à la fois plus complexe et plus sombre. Par exemple le caisson de pressurisation est un élément essentiel, du roman du moins, car dans le film il est complètement accessoire alors même qu'on peut se demander pourquoi le tortionnaire a choisi justement ce système plutôt original ?! Mais le film offre une atmosphère comme on les aime, à la fois mystérieuse à la lisière du film d'horreur avec un pied dans une réalité pleine de fatalité. En conclusion un thriller scandinave efficace et bien ficelé mais sans audace.
Site : Selenie

Vendus sur l'argument « par le scénariste de Millénium », les deux films des Enquêtes du département V sortent simultanément, mais un en salles et l'autre en VOD. On se demande un peu pourquoi. Surtout qu'il est préférable de les voir dans l'ordre. Miséricorde (VOD) met en place les personnages et nous présente la naissance du département. Certes, il est moins percutant que sa suite. L’enquête policière est prenante sans être passionnante. Mais Mikkel Norgaard (Borgen) le réalisateur, installe un style et un ambiance (on pense en effet à la trilogie suédoise, en plus sophistiqué) qui donne envie de voir la suite. Profanation (salles) est bien plus noire et surtout beaucoup plus violent (et même l'un des plus violents de l'année). C'est glauque et oppressant, malgré quelques facilités et quelques invraisemblances. On se sent assez mal à l'aise. Le duo de flics fonctionne parfaitement. Il est interprété par Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares, excellents, tous deux actuellement à l'affiche du très mauvais Enfant 44. On retrouve aussi Pilou Asbæk (R) et Sonja Richter (Borgen). Cela ne renouvelle pas le genre, mais c'est honnêtement mis en scène, techniquement bien fait (très belle photo), bien joué et bien écrit. On passe des moments agréables devant chacun des deux films. Deux suites sont en projet (six livres sont déjà sortis au Danemark). On les attends donc en espérant que cela soit aussi bon...

Il faut passer les 20 premières minutes ou l 'on s'attend à un film ennuyeux, puis le scénario et la réalisation prend son envol jusqu'à la fin. Vraiment prenant, vivement une autre enquête. Je conseille d'urgence. 4 étoiles.

Après avoir découvert un peu par hasard Les enquêtes du département V, via le 3e opus sorti en 2016, et l'avoir apprécié, j'ai découvert qu'il y avait justement eu deux autres enquêtes, en 2013 et en 2015.
J'ai regardé à la suite Miséricorde et Profanation, dans le bon ordre cette fois – bien qu'il n'y ait pas à proprement parler d'évolution entre les personnages, mis à part la formation du duo d'enquêteurs dans Miséricorde et l'arrivée de la secrétaire dans Profanation – et je pense qu'on pourrait presque se contenter de faire une critique commune, tant ces deux films se ressemblent dans la qualité du jeu d'acteur ainsi que dans le suspens des intrigues. Ils rejoignent Délivrance car ils sont tous aussi bons. Si vous aimez les bons films policiers, vous pouvez vous lancer sans hésiter; de toute façon les notes (que j'approuve, pour une fois) de ces réalisations parlent pour elles.