Dieu sait qu'on a aimé Jodie Foster.... Jeune actrice surdouée, tête bien remplie mais aussi bien faite, multi-diplomée, pointue dans ses réponses aux interviews et parlant le français sans accent.... Mais un peu décevante en tant que réalisatrice, parce qu'on attend d'elle, au fond, un exercice plus intellectuel; en vérité, on aimerait plus d'ambition dans le choix de ses sujets.
Avec Money Monster elle réalise un film bien américain, bien viril, bien carré, bien poilu -manifestement, comme Mrs Bigelow, Mrs Foster en a!!- qui s'inscrit dans cette longue lignée de ce qu'on peut appeler des films de dénonciation, hollywoodiens mais ambitieux (et qu'on ne sait pas faire en France!) qui pointent le lobby du tabac, la justice raciste, les ventes d'armes, les spéculations financières, etc, etc. Jodie fait ici coup double puisqu'elle dézingue à la fois la télévision racoleuse et et les malversations boursières.
C'est une émission télévisée particulièrement kitsch et du plus mauvais goût qui est censée conseiller le public sur ses placements boursiers, produite par Patty Fenn (Julia Roberts et toutes ses -jolies- dents), et dont Lee Gates est l'animateur aussi vibrionnant que bien payé. Georges Clooney naturellement, cabotine à notre plus grand plaisir. Jusqu'au jour où une société plus que chaudement recommandée aux investisseurs se casse la figure (motif: l'algorithme a buggé), au grand dam de ceux qui y ont placé toutes leurs économies, et où l'un de ceux ci, Kyle, un jeune homme très énervé (Jack O'Connel, très bien) s'introduit sur le plateau en pleine diffusion et habille Lee d'un gilet bardé d'explosifs. A partir de là, on va de rebondissement en rebondissement, le temps de retrouver l'informaticien coréen qui certifie que l'algorithme ne peut bugger de cette façon sans intervention humaine, de retrouver aussi le patron de la société, Walt Camby, mystérieusement évaporé dans la nature (Dominic West qui a une belle tête d'escroc!), bref, on ne s'ennuie pas. A noter aussi la bonne prestation de Lenny Venito, cameraman flegmatique (être constamment à deux mètres d'un sujet truffé d'explosifs...) et une vraiment très jolie fille, Caitriona Balfe, qui interprète la "relation publique" de Camby.
Bref, on passe un bon moment. Point.