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Xavier B.
17 abonnés
283 critiques
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2,0
Publiée le 2 février 2015
Une famille suédoise passe des vacances aux Arcs ; ce qui n'aurait pu être qu'une grosse frayeur crée un ''malentendu'' dans le couplespoiler: et une perte de confiance dans la fonction protectrice du père.
Les acteurs sont assez convaincants pour que l'on soit peiné par ce qui arrive à cette jolie petite famille. Quelques scènes sont particulièrement bien vues, qui montre comment le trouble devient omniprésent : - des moments d'intimité familiale, au cabinet de toilette (joli ''placement produits'' pour les brosses à dents électriques), - la façon dont le ''malentendu'' ressurgit dans les échanges de la famille avec d'autres. Malgré son adresse à troubler le spectateur, R. Östlund croit nécessaire de jouer sur des longueurs peu supportables pour augmenter notre inconfort… Bien plus pénible qu'utile, surtout que les dernières scènes sont peu compréhensibles et laissent un goût d'inachevé à un film pourtant bien long : on ne sait pas si la famille se ''retrouve'' ou non ; on ne sait même pas si R. Östlund a voulu laisser planer le doute... A noter cependant de savoureux dialogues de psychologie de comptoir font frémir la salle de plaisir et de magnifiques plans de montagnes qui donnent envie d'y être (plutôt que dans une salle obscure ?).
Une très bonne surprise que ce "Snow Therapy" ou "Force Majeure" selon la version originale. La mise en scène ne plaira pas à tout le monde, car le réalisateur a fait le choix d'utiliser énormément de plans fixes et de faire durer ces fameux plans parfois même jusqu'à la limite. Cela créé une ambiance particulière, fleurtant entre la comédie noire et le drame. Au final, j'ai beaucoup apprécié ce film car il traite d'un sujet qui nous parle à tous et qui est ressenti à travers le point de vue de différents personnages. Ces personnages sont par ailleurs particulièrement bien écrits, tous autant qu'ils sont, et les acteurs qui les incarnent sont d'une crédibilité rare. Avec un peu de recul, le scénario est quand même vachement spécial, il fallait des acteurs au top pour que le film marche, et c'est ce qui s'est passé. Cela est d'autant plus impressionnant en sachant que la plupart des acteurs n'en sont qu'au début de leur carrière voire à leur premier film. Le traitement que le réalisateur en fait nous place en tant que témoin de cette "thérapie familiale", de la déchirure à l'hypothétique reconstruction. La photographie est très soignée, voire particulièrement esthétisée sur certains plans d'extérieurs. Mention spéciale aux plans de transitions entre les différents jours de la semaine, très réussis. La bande son est cependant très discrète, bénéficiant d'un seul morceau de musique classique justement en guise de transition entre les séquences. Seulement, vu l'aspect que le film choisi de revêtir, cela ne m'a pas plus dérangé que ça.
En conclusion, une sacré bonne surprise, très originale, à aller voir au plus vite !
Un synopsis prometteur, de bons avis, j'ai foncé pleine d'espoir ! On débute plutôt bien, et puis, on attend... Une musique qui revient, qui nous prend aux tripes, qui nous laisse espérer qu'il va se passer quelque chose, mais il ne se passe rien ! Des scènes parfois drôles, mais tellement rares ! De bons acteurs, mais une incompréhension totale pour ma part. Je ne comprends absolument pas la fin, j'espérais seulement que les 2 heures de film allaient vite se finir ! Grosse déception !
Une gentille famille suédoise aisée (les parents et deux jeunes enfants, fille et garçon) arrive dans une station des Alpes françaises (en fait "Paradiski", réunissant Les Arcs et La Plagne - superbement filmé - de jour comme de nuit, par un ancien réalisateur de films de...ski) pour y passer 5 jours de détente et de sport. Pour sécuriser le domaine skiable, des avalanches sont provoquées, qui font rapidement partie du quotidien de nos touristes. Cependant une "vraie" avalanche, très spectaculaire, les menace directement, alors qu'ils déjeunent paisiblement sur la terrasse d'un restaurant d'altitude. L'attitude de Tomas, le père, va bouleverser ses rapports avec Ebba, son épouse, et compromettre, par ricochet, l'équilibre de la cellule familiale. Ce cas de "Force majeure" (en français dans le texte - titre original du film), mal maîtrisé, déclenche une vraie "Snow Therapy" - où, effectivement, la nature jouera un rôle de catharsis. Au-delà de l'anecdote, Ruben Östlund (scénariste, metteur en scène et monteur !) propose une fable sur la place de l'homme contemporain dans les sociétés occidentales - originale de ton et de moyens... La mise en place de la problématique est un peu longue, mais la dramaturgie générale est maîtrisée, épilogue (surprenant) compris. Un "prix du Jury" cannois 2014 (section "Un certain regard") à découvrir.
On peut se demander pourquoi le distributeur français a décidé de modifier le titre original « Force majeure » par « Snow therapy », beaucoup moins percutant et trop suggestif ? Car « Snow therapy » est d’une incroyable force de frappe, au moins sur sa première partie ! Tout commence le plus ordinairement possible, une famille de la middle class profite de quelques jours à la neige pour se retrouver et partager des moments heureux ensemble. On les suivra pendant cinq jours, d’abord dans leur banale villégiature, où sentiments, décors et actions semblent aseptisés. S’il n’était un malaise permanent sourdre autour d’eux, on en viendrait presque à s’ennuyer jusqu’au moment où un incident viendra fissurer l’apparence de ce bonheur tranquille. Ruben Ostlund maitrise la situation, se joue de ses personnages comme au théâtre de marionnettes et les place dans un univers qui est tout sauf serein. Il joue du son et de l’image à la perfection, créant une tension palpable, inquiétante, étouffante. Le psychodrame qui s’instaure n’a rien à envier à un Ingmar Bergman, tant la psychologie des personnages est poussée à l’extrême, finement dessinée et abordée. Mais là où Ostlund échoue un peu, c’est qu’il n’exploite pas suffisamment son raisonnement et la seconde partie du film tend à s’enliser un peu, notamment avec l’ajout de deux autres protagonistes, amenant des situations cocasses ou convenues. L’intensité s’étiole, la force du propos s’amenuise jusqu’à une conclusion complètement un poil démago, visant à rétablir un juste équilibre. On tenait jusque là un film ENORME, il n’en reste en définitive que très bon. Dommage !
Un excellent drame psychologique qui remet à leur place bien des clichés. Excellent realisateur avec une musique et des plans qui ne sont pas sans rappeller Shinning, toute proportion gardée.
Le film rappelle, par la mise en place de son intrigue, les dispositifs que l'on retrouve chez Michael Haneke (première période), ses nombreux émules, ainsi que l'école Vinterberg / Von Trier. (...) Si le cinéaste est souvent un peu prisonnier de son "concept" de jeu de massacre, la mise en scène est impressionnante, en plans fixes intelligemment cadrés et avec une science du rythme qui force l'admiration, en dépit de quelques (petites) longueurs vers la fin.
Ah ça c’est sûr, il a une atmosphère ce « Snow Therapy ». C’est bien filmé, c’est posé, ça prend bien le temps d’installer un univers… Je dirais même plus : Ruben Ostlund prend vraiment bien le temps de le poser son univers… Mais vraiment beaucoup de temps… Et ça, moi, ça me dérange. Autant il y a des moments où je trouve que ce tempo apporte vraiment quelque-chose (spoiler: lorsque Matts et Fanni sont pris à témoin par Etta, j’ai trouvé pour l’occasion que l’équilibre était très bon, notamment dans le rapport tension/humour ), autant au regard de ce qu’entend explorer le film, je trouve qu’en deux heures, il n’y a finalement pas grand-chose d’exploré. Alors après ça dépend de vous : si du cinéma linéaire qui s’étale dans le temps pour toujours tourner autour du même concept ne vous dérange pas, alors tant mieux pour vous car ce « Snow Therapy » aura de fortes chances de vous satisfaire. Maintenant, les amoureux des propos denses et de l’exploration en profondeur d’une thématique risquent de rester sur leur faim. A vous de voir…
Snow therapy ou une avalanche mal contrôlée et surtout mal appréciée par le père d'une famille suédoise fait voler en éclat le couple, parti skier dans les alpes françaises avec leur 2 enfants. Est-ce le manque de courage ou le propre déni du père qui est à l'origine de leurs propres souffrances? Ce film intelligent met en question le rôle de l'homme dans le couple et les problèmes de communication d'une famille, engluée dans d'autres moyens de communication de nos jours (portable, tablettes...) Il met en relief la dualité de la personnalité du père : celui qui souffre en silence par sa "lâcheté" et celui qui donne aux autres témoins de leur mésaventure une version différente de sa femme, qui s'en éloignera progressivement. Les émotions sont parfaitement interprétées par le couple et leurs 2 enfants, le couple témoin de leur "thérapie" est également à sa place, aussi bien spectateur qu'acteur sur la question : qu'aurions-nous fait à sa place? Ce n'est pas un film drôle, mais caustique, on peut se surprendre à afficher un sourire gêné lors des récits des protagonistes. On essuie quelques larmes portées par les quatre saisons de Vilvaldi et des magnifiques images des alpes enneigées. C'est avec une avalanche de questions et d'émotions dont on sort de ce très beau film.
Il y a un climat terriblement angoissant et oppressant tout au long du film. La musique accompagne magnifiquement cela. Face au danger, il s'agit "d'être un homme". Tomas défaille face à la survenue d'une avalanche, il détalle comme un lapin, tandis que sa femme protège leurs deux enfants et l'appelle désespérément. C'est une famille suédoise, le timbre de leurs voix accentue la portée traumatique des événements. En fait, Tomas ne peut répondre de sa conduite. Tous ont eu peur, mais il ne peut assumer sa propre réaction, il ne se reconnait pas dans la description qu'en fait ultérieurement sa femme. Et puis, surtout, il n'a rien pu dire juste après tant à Ebba, sa femme, qu'à ses deux enfants. Ebba n'aura de cesse de prendre les autres à témoin pour qu'enfin une parole circule, le couple se fissure, les enfants s'inquiètent, leurs yeux perçants accentuent leurs regards lucides sur la situation de leurs parents. Je n'ai jamais eu envie d'aller aux sports d'hiver, ce film m'a convaincu que je n'y trouverai pas ma place... Ce n'est pas un climat propice à l'épanouissement pour moi. La manière de filmer tout l'appareillage sophistiqué des stations est excellente, ce d'autant que l'histoire se déroulant sur une semaine, les choses se répètent quotidiennement.
Trois films au total et une pluie de nominations à chaque fois pour Ruben Ostlund, réalisateur suédois, jusqu'à l'obtention du prix du meilleur réalisateur au Festival international du film de Tokyo en 2011 pour son deuxième film "Play", et dernièrement au festival de Cannes 2014 dans la catégorie Un Certain Regard - Prix du jury pour son troisième film "Snow Therapy". Tourné aux Arcs en Savoie, il est bien question de psychologie (une thérapie) dans cette réalisation originale ou même les silences légèrement bruités sont flippants. Des chapitres, cinq au total, rythmés par de superbes plans, tantôt silencieux, tantôt accompagnés d'une musique intense, stridente qui revient par à-coup et un enjeux familial où tout semble tellement capital, sans jamais savoir ce qu'il va bien pouvoir se passer. Les acteurs principaux, Johannes Bah Huhnke (acteur de théâtre et chanteur suédois) et Lisa Loven Kongsli (actrice norvégienne) sont parfaits. Kristofer Hivju (petit rôle dans "After earth" et présent au casting de la série "Game of thrones") est incroyable juste par sa présence mais aussi par les réactions visibles sur son visage impassible qui forcent à rire...
C'est d'un ennuyeux... je ne m'attendais pas à ça. Ni décapant, ni implacable comme le dit l'affiche du film. Et en plus, ça dégoute des vacances à la neige :) Ce genre de film pseudo-psychologique, on aime ou on déteste. Le sujet de la discorde et ce qui s'en suit est carrément démesuré.
Portée par une mélodie de Vivaldi et filmée dans de somptueux décors savoyards, la crise existentielle que vit le couple formé par Thomas et Ebba est une expérience cinématographique insolite. Transposant la notion d’avalanche dans l’esprit de ses personnages, le réalisateur suédois Ruben Östlund parvient à transformer un évènement anecdotique en la source d’une remise en question de la place de chacun au sein de cette famille à priori sans histoire mais aussi auprès des témoins indirects de l’histoire. Perdus au cœur d’immenses espaces enneigés, ces individus se retrouvent face à leurs contradictions tandis que le public partage pleinement leurs émotions mitigés, passant d’une scène à l’autre de dialogues mordants à des instants d’une tension à couper le souffle. Même si les jeunes acteurs restent assez lisses, l’interprétation de leurs parents est parfaitement exacte et se fond dans la mise en scène virtuose qui s’évertue à les enfermés dans des cadres de toute beauté. Du rythme lent et de l’imagerie très rigide naissent un sentiment de malaise qui déplaira à bon nombre de spectateurs mais, derrière sa mécanique qui parait tourner en rond, Snow Therapy est incontestablement un exercice de style réussi et un essai thérapeutique d’une efficacité redoutable.
Voilà une de mes plus grandes attentes de l'année depuis Cannes 2014. Et je ne suis (presque) pas déçu. Techniquement, le film est une merveille. Superbe travail sur la lumière. Mais aussi sur le son, chose plus rare dans un film. La mise en scène est magnifique. Tendue, froide, alliant savamment les grands espaces enneigés des Alpes françaises et l'intimité d'un couple suédois subitement en crise. En un mot brillante. Et puis les acteurs sont tous formidables. Johannes Bah Kuhnke (le mari) et Lisa Loven Kongsli (la femme) sont juste parfaits dans leur façon de porter et de faire évoluer leurs personnages. Tous les seconds rôles sont aussi très biens (avec une petite participation du talentueux américain Brady Corbet). Même les enfants sont d'un naturel désarmant. A côté de cela, le scénario est tout aussi brillant que la mise en scène. C'est tendu dès le départ. Mystérieux aussi. On voit ce couple ce déliter sous nos yeux, méprisant la lâcheté et le pathétisme du père et admirant la volonté de comprendre et la force de la mère. Seul bémol pour moi, la fin. Pourquoi vouloir à tout prix les remettre au même niveau ? Sans cela, c'était la note maximum. On reste quand même devant une superbe étude psychologique, froide, cynique, sans émotion et à l'humour grinçant. Et qui ne nous montre pas, bien sûr, les meilleurs aspects de l'âme humaine. C'est là tout l’intérêt de ce film qui fait froid dans le dos au sens propre comme au figuré. Glaçant.