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Vinz1
186 abonnés
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4,0
Publiée le 15 janvier 2023
Quel long-métrage singulier mêlant les différents genres cinématographiques ! On débute en effet par le drame social pour bifurquer vers le film de genre en deuxième partie, tout en passant par le dessin animé racontant en flashback un événement ancien, ainsi que par la comédie musicale lorsque l’héroïne calme son rejeton ! Incroyable, d’autant que la version originale en portugais est très agréable à l’oreille avec ses sons doux et caressants et que les acteurs sont tous très bons, même si on retiendra surtout la magnifique Isabél Zuaa, aux émotions bien palpables mais contenues. Et puis la fin tout en ambiguïté est magnifique et on ne regrettera alors pas d’avoir visionné ce film avec son discours sous-jacent sur la libération et la retenue des instincts !
J’avoue ne pas être fan de ce type de film, sauf lorsque un véritable talent est aux commandes (Rosemary’s baby...). Ici, ce film scindé en deux (avant puis après accouchement) est très bon dans la première partie , où un vrai climat d’angoisse s’installe, pour passer à une série b dans la seconde partie, avec ses effets spéciaux des années 80 (sans doute une question de moyens). Certes, il n’est sans doute pas facile de faire un film sur le mythe du loup garou, mais le côté gros sabots de la seconde partie, alors qu’il aurait été sans doute mieux d’opter pour la suggestion, met un peu tout par terre.
Le démarrage est prometteur, mais peu à peu, l’ennui pointe le bout du museau. Dommage... On se demande si on regarde un film d’horreur ou un poème naïf sur la maternité.
Clara est engagée par Ana pour l’aider avant l’arrivée de son bébé et devenir ensuite la nounou de l’enfant. Les deux femmes s’entendent très bien mais Clara observe un comportement étrange de la part d’Ana les soirs de pleine lune, elle est prise de crises de somnambulisme. L’histoire est étonnante et très originale, on ne s’attend pas du tout à l’intrigue. Le film mêle plusieurs genres : fantastique, drame, social. L’esthétique, la musique, l’intrigue sont très réussis. L’histoire de Clara et son attachement à l’enfant d’Ana sont très touchants, ainsi que la relation entre les deux femmes, puis entre Clara et l’enfant. On suit l’histoire de Clara sur plusieurs années, ce qui permet de voir son évolution, elle est très attachante. Le petit hic à mon sens est l’utilisation des images de synthèse sur les scènes de fantastique car elles cassent le côté ancré dans le réel. A part ça, les images sont très belles et le film vaut vraiment le détour de par son originalité et le côté "conte social et fantastique".
film assez surprenant par la tournure conte fantastique-thriller dramatique qu'il prend sans nous prévenir. J'ai beaucoup le choix de la comédienne Isabél Zuaa, qui à mon sens apporte beaucoup de mystère, de gravité par sa présence. Le film semble par moment un peu long et lent mais ça ne gâche en rien son charme.
La grande force du film As Boas Maneiras réside dans sa nature constamment redéfinie à la façon d’une métamorphose encore et encore reconduite. Ce refus de l’immobilité, traduit à l’écran par les incessants déplacements des personnages, qu’il s’agisse de la mère dont le corps bouge au rythme d’un cours de fitness télévisé ou de Clara qui ne cesse d’aller et de venir, de sortir faire les courses, écartelée entre deux logements et entre deux vies, permet aux réalisateurs d’interroger la monstruosité contemporaine – métaphore de la migration – tout en la raccordant à ses origines superstitieuses : spoiler: la traque armée n’est pas sans rappeler les chasses aux sorcières ou aux démons des siècles précédents , celle qui conduit spontanément une population ou un groupe à détruire ce qui est différent d’eux et ce qu’ils ne comprennent pas. Aussi le long métrage se fait-il livre d’images, entretient un dialogue avec les représentations mythiques du loup-garou tout en imposant son esthétique propre ; il articule l’univers du conte avec la réalité sociale du Brésil, en témoigne l’opposition entre la chambre que loue l’infirmière, située dans les quartiers pauvres de la banlieue de São Paulo et gouvernée par une ogresse musicienne, et l’appartement spacieux que lui donne Ana contre son travail, reflet du mystère intrinsèque de cette dernière. La rencontre entre deux classes sociales mute rapidement en spoiler: une romance interdite, puis en une vampirisation de la vie de l’une par l’autre – Clara reproduit certaines activités d’Ana – sans manichéisme aucun. Rares sont les œuvres du cinéma de genre à sonder sans artificialité la complexité du cœur humain, notamment ici la complexité du sentiment maternel éprouvé face à l’abandon du masculin et à la désertion des familles. Une réussite aussi hybride et profonde que ses protagonistes, magnifiquement interprétée et mise en scène.
Un film étonnant, qui revisite un thème fantastique classique dans le Brésil contemporain et ouvre tout un champ de possibles interprétations : variation sur la peur ou la haine de "l'autre", évocation d'une certaine monstruosité tapie dans l'inconscient collectif, célébration de l'instinct maternel, roman d'éducation... L'ensemble est un peu déséquilibré par une composition en deux parties très distinctes, un peu lent aussi, mais toujours intéressant et formellement très soigné.
Même si je ne suis pas fan de ce type d'histoire, je reconnais que ce film brésilien est particulièrement bien réalisé et interprété. De même, sa situation dans l'immensité d'une mégapole souligne la détresse des personnages. On peut lui reprocher néanmoins quelques longueurs et penser qu'un récit ramené à 90 minutes aurait gagné en intensité.
Original et surprenant, ce film brésilien à l’esthétique particulièrement travaillée – les décors et la lumière, artificiels et oniriques, sont superbes – prend la forme d’un conte fantastique, comique et horrifique mâtiné de thématiques sociales : à São Paulo, quartiers riches et quartiers populaires se jouxtent et les parfums de lutte des classes ne sont jamais loin. Ce long-métrage qui regorge de séquence à l’inventivité folle est aussi une réflexion sur la frontière trouble entre animalité et humanité, autant qu’une œuvre d’apprentissage sur la maternité, l’éducation d’un enfant, la norme sociale et la prise de conscience progressive par un pré-adolescent de sa « vraie nature ». Au-delà des films classiques de loups-garous, cet aspect n’est pas sans faire penser au génial Grave de Julia Ducournau, sorti un an plus tôt. Brillant.
Après une première partie très sensuelle et poétique qui lie une riche brésilienne enceinte et une nounou noire chargé du ménage et du futur enfant , la deuxième partie prend ensuite des allures de fable fantastique avec la présence d'un loup garou enfant . Dans les décors souvent magnifiques de Sao Paulo et une histoire presque banale au début , le surnaturel apparait insidieusement au long du récit en créant des situations surprenantes. Beaucoup de sujets sont traités avec originalité comme la grossesse, le rejet familial , les inégalités sociales , la détresse psychologique engendrée par une situation plus que difficile comme l'éducation et la protection d'un monstre .Par contre le loup-garou numérique n'est pas réussi et la scène finale quelque peu bizarre ...
Avec les Bonnes Manières, le duo brésilien Juliana Rojas et Marco Dutra revisite le mythe ancestral du loup-garou et donne vie à un film protéiforme puisant autant dans le cinéma d'horreur que dans la fable social ou le conte de fées, en passant par la comédie musicale, le tout dans un Sao Paulo aux couleurs pastels.
A part quelques longueurs dans la seconde partie, ce film est une petite beauté. Sans parler de l’histoire, elle ne peut pas forcément plaire à tout le monde (genre fantastique très encré dans la réalité), les décors et la lumière sont d’une couleur renversante, les plans tous pertinents, un traitement du son recherché, rien n’est laissé au hasard, les deux actrices subliment tout cela avec un jeu pointu et une douceur agréable. Petite préférence pour la première partie du film qui ne comporte aucun défaut, une vraie merveille, un tableau à savourer comme une friandise ; un peu plus réservée sur la suite qui reste d’une beauté visuelle incroyable et qui conserve des acteurs très prometteurs.
Les bonnes manières a été présenté dans de nombreux festivals. De cette large campagne festivalière, Juliana Rojas et Marco Dutra ont accumulé de nombreuses récompenses. Ainsi, au Prix spécial du jury du festival de Locarno en 2017 sont venus notamment s’ajouter les Prix du jury et de la critique du festival Gérardmer 2018. Ce palmarès souligne la qualité d’un exercice de style qui débouche sur un film hybride inclassable. Dans une veine fantastique, Rojas et Dutra livrent une sorte de fable… d’épouvante aux portées sociales et politiques. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com