En 1940, l’armée Allemande envahit la moitié de la France et une garnison s’impose dans un village du Centre en installant troupes et officiers dans les toutes les maisons et les fermes. Invasion, guerre, haine des autochtones, soldats qui convoitent leurs femmes, dont certaines apprécient la bagatelle, paysans surexploités, surtout par les propriétaires terriens collabos prêts à vendre leur mère aux nazis pour ne pas être déchus de leurs privilèges. La situation explose enfin quand un fermier tue un officier qui voulait s’envoyer son épouse.
Parallèlement, la belle-fille d’une propriétaire rigide et sans vergogne, s’éprend de l’officier qui loge de force chez elle, musicien et compositeur, cultivé et sensible, mais néanmoins contraint d’infliger souffrances et meurtres dans le village, puisque lui aussi victime de la guerre à sa manière, et contraint d’être bourreau et paranoïaque s’il tient à sa peau. Dans cette soupe de haine, de violence, de traitrise et d’exécutions, les deux protagonistes, réalisant que leurs vies ne sont qu’impostures, se raccrochent à la musique et à leur sensibilité réciproque, uniques refuges de ce qui peut se rapprocher le plus de l’amour.
Cette belle et impressionnante fresque romantique de guerre, à la fois malsaine, contre-nature mais triomphante de l’horreur absurde des circonstances, nous fait voyager dans le périlleux double monde, subtilement et dangereusement complice, de ceux qui s’aiment à la fois dans l’impossible, le bonheur et le désespoir.