Le réalisateur met en scène des jeunes gens, filles et garçons de 13-14 ans à la limite de l'obésité, réunis dans un camp de diète destinée à leur faire perdre des kilos superflus. Exercices physiques sous la conduite d'un moniteur adepte d'une stricte discipline, natation, promenades en forêt, apprentissage de la diététique, sont au menu. On apprend incidemment par une conversation entre filles que toutes sont issues de familles désunies, s'entendent mal avec le parent avec qui elles vivent (la mère) et ne voient guère le géniteur, qu'elles détestent cordialement. Les jeunes filles – frustrées de nourriture – se lèvent en cachette la nuit pour aller dévaliser la cuisine, font la fête et boivent de l'alcool dans leur chambre de quatre lits, et deux d'entre elles font le mur une nuit, pour aller dans la boîte de nuit voisine, où la plus fragile, très imbibée, se fait draguer par un adolescent ; ce dernier tente de la violer sous l’œil du téléphone portable de son copain qui filme la scène : comble de l'abjection, heureusement arrêtée par le gérant de la boîte qui appelle les responsables du camp. Cette pauvre fille s'était amourachée du médecin du camp, homme célibataire et bizarre. Bref, on est dans un univers adolescent où le manque de repères (autres que le téléphone portable, les fringues, la publicité, l'alcool et le sexe sans amour), les séparations sources d'insécurité, l'absence de tendresse autant que d'autorité, créent une souffrance qui, dans le film, se porte vers l'excès de nourriture et l'obésité.
Assez terrifaint, mais fort bien vu !