Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Yves G.
1 464 abonnés
3 489 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 11 août 2022
Un éminent chirurgien spécialiste des greffes de peau, le professeur Génessier (Pierre Brasseur) a décidé de donner à sa fille (Edith Scob), défigurée après un grave accident de voiture, un nouveau visage. Dans le laboratoire secret de sa clinique, installée en banlieue parisienne, il mène des expérimentations sur des chiens. Son assistante dévouée (Alida Valli) l’aide à kidnapper des jeunes femmes pour leur ôter leur visage et le greffer sur celui de sa fille, condamnée pour l’heure à vivre recluse dans la propriété et à se cacher derrière un masque. Mais les greffes échouent les unes après les autres.
"Les Yeux sans visage" fait partie de ces films culte cités dans toutes les anthologies, présents dans tous les classements. La raison souvent avancée n’est pas très convaincante : Les Yeux sans visage serait le plus grand film d’épouvante français, un genre qui prospéra en Italie ou aux Etats-Unis mais ne connut pas une grande postérité en France.
Je n’avais jamais vu "Les Yeux sans visage" et ai profité de sa rediffusion dans une petite salle du Quartier latin. La salle – ainsi que l’Officiel des spectacles – affichait une interdiction aux moins de seize ans désormais désuète : la Commission de classification, ressaisie en 1998, l’a à raison reclassé tous publics avec avertissement. Consciencieusement, la caissière demande à un jeune spectateur son âge. « Quatorze ans » répond-il. La caissière tique ; mais le projectionniste la coupe : « Laisse le passer ; ça craint rien ». Je n’ai pas osé intervenir et étaler ma science.
J’avoue avoir été très déçu. Le thème du savant fou, même s’il est magistralement interprété par le toujours magistral Pierre Brassseur, n’est pas très original. Quant à sa clinique filmée dans un noir et blanc anxiogène et magnifiée par la musique de Maurice Jarre, elle n’est pas si angoissante que cela. Bien embêté, je me demandais comment tourner ma critique, n’osant pas avoir l’irrévérence de ne pas encenser ce film-culte unanimement encensé. La lecture du Dictionnaire du cinéma de Jacques Lourcelles m’a désinhibé. Il y exécute Les Yeux sans visage en deux expressions : « poésie de bazar », « horreur de pacotille ».
« Les yeux sans visage » est un film d’horreur français réalisé en 1960 par Georges Franju. Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont aussi contribué à l’écriture du scénario adapté du roman de Jean Redon. Après un accident de voiture, le chirurgien joué par Pierre Brasseur, veut remodeler le visage de sa fille complètement méconnaissable. Pour cela, il a besoin d’enlever des jeunes femmes pour greffer leur visage. Interdit au moins de 16 ans, il faut avouer que les scènes de chirurgie pouvaient heurter la sensibilité de certains à l’époque. Aujourd’hui on rigole un peu devant ces effets spéciaux en noir et blanc. Mais l’atmosphère inquiétante de la mise en scène reste encore perturbante. Mal accueilli par la critique à sa sortie, le film est désormais un classique du cinéma d’épouvante. Georges Franju a su imposer un réalisme important à son intrigue tout en créant une adhérence au fantastique. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
L'ambiance est certes malaisante mais ça n'est pas suffisant pour nous faire échapper à l'ennui. La fin parvient quand même à nous donner un coup de pression.
Ce film, réalisé par Georges Franju et sorti en 1960, n'est pas mal du tout mais surtout constitue une des rares réussites concernant le cinéma français en matière de film de genre, et plus particulièrement d'épouvante, même si c'est un constat à remettre en question après le bilan de ces dernières années. Bref, le film adapte ici le roman homonyme de Jean Redon, que je n'ai pas lu et que je ne pourrai donc pas comparer au film, mais raconte en tout cas l'histoire d'un médecin qui tente désespéramment de reconstituer le visage de sa fille en découpant les visages d'autres jeunes femmes du mêmes âge. C'est donc une intrigue très sombre mais ce côté sombre, on le retrouve également dans l'ambiance, qui est très bien travaillée ! Pour être honnête, je ne pensais pas, d'ailleurs, être aussi réceptif à un film des années 60, m'étant dit que ça allait être daté et que ça n'allait plus avoir l'effet escompté (tout en n'enlevant rien à la qualité générale du film pour autant). Et j'ai alors été surpris de constater que j'ai détourné les yeux plusieurs fois, notamment avec des scènes, qui ne sont pas véritablement choquantes, mais qui surprennent. Nous pouvons par exemple citer toutes les scènes montrant le docteur exécuter ses opérations macabres, qui sont très crues et très longues puisqu'il n'y a presque aucune coupe (sans mauvais jeu de mots) ! L'intrigue a malgré tout quelques petits temps morts, notamment vers sa fin qui traine un peu en longueur. Malgré tout, on ne cessera d'être fasciné par cette histoire sordide et surtout par le jeu de Pierre Brasseur qui donne froid dans le dos, mais également par celui de Édith Scob qui en est presque hypnotisant. "Les Yeux sans visage" est donc une réussite dans le sens où il réussit à mettre plus d'une fois son spectateur mal à l'aise, même encore aujourd'hui, ce qui est un petit exploit !
Un film extraordinaire par son ambiance, son scénario, et quelques scènes gore toujours aussi saisissantes de nos jours. A l'époque où nous sommes, c'est tout de même un véritable exploit, qu'a réalisé Franju en son temps. Bref, un véritable classique du film d'épouvante, comme on en voit trop peu..
Un thriller noir au climat lugubre et au scénario machiavélique. Il faut dire que Georges Franju ne fait pas dans la dentelle ; avec le souci des détails, sa mise en scène sans faille nous distille parfaitement le malaise avec quelques scènes très dures. L'histoire est portée par le charismatique Pierre Brasseur dans le rôle du Pr Génessier et la belle Edith Scob dans le rôle de Christiane, sa fille dans le film. Même s'il a quelque peu vieilli (surtout par sa musique), ce film en N&B reste un classique du genre.
Qu'est-ce que le beau ? Pour répondre à cette question, la meilleure contribution du cinéma reste "Les Yeux sans Visage", véritable monument français de l'horreur. Celui-ci demeure sans conteste le chef-d'oeuvre de Georges Franju, qui même s'il a eu une carrière en dent de scie, inscrit par ce seul film son nom à la postérité. Loin de se limiter aux confins français "Les Yeux sans Visage" a délivré un patrimoine immense au cinéma mondial. L'œuvre et le fameux masque d'Edith Scob sont devenus des sources d'influence majeures pour les cinéastes contemporains de John Carpenter jusqu'à plus récemment "La Piel que habito" d'Almodovar. Adapté d'un roman de Jean Redon, le film bénéficie d'une écriture minutieuse à laquelle participe un certain Claude Sautet. La mise en scène est sublime ; un noir et blanc et une lumière radieuse escortant ce ballet doux et monstrueux à la fois, porté par le glaçant Pierre Brasseur. Et puis que dire de la poétique et tournoyante partition de Maurice Jarre accompagnant notre descente aux enfers. Le plus grand film français du genre.
Si la courte filmographie de Georges Franju ( 1912/1987) est un peu oubliée aujourd'hui ( huit longs métrages), " les yeux sans visage" (1960) son deuxième opus, fait maintenant figure de classique. Classique du cinéma du patrimoine et du cinéma de genre ( épouvante).
A sa sortie le titre ne fut pas apprécié ( aux Cahiers du cinéma, seul Jacques Rivette défendit le film, tandis que les Mac mahoniens sous la plume de Jacques Lourcelles ne furent pas tendres non plus avec le cinéaste).
S'inscrivant dans le retour du fantastique en Europe à la fin des années 1950, " les yeux sans visage" est l'exemple de ces reconsidérations que réserve la postérité.
Un professeur de médecine renommé expérimente, en utilisant des méthodes criminelles, des opérations de transplantations de visage sur sa fille victime d'un accident.
Ce qui est formidable est le double ton employé : réalisme adroitement mêlé d'épouvante.
Par delà le premier degré de l'intrigue ( le scénario est écrit par Boileau et Narcejac) on peut y trouver plusieurs pistes de réflexion.
Réflexion sur l'abus de pouvoir ( Pierre Brasseur incarne un personnage au sommet de la réussite sociale mais tordu, manipulateur, dépourvu de valeur morale et criminel) et pour citer un mot beaucoup employé aujourd'hui " l'emprise".
On peut y voir aussi une réflexion sur la symbolique de la peau ( cf Paul Valéry qui écrivait qu'il n'y avait rien de plus profond que la peau mais aussi les travaux effectués par la psychologie sur le " moi-peau").
Franju évoque cet aspect à l'occasion d'une réplique ou un personnage dit en substance à un autre, que depuis qu'elle a été opérée du visage, elle paraît plus sereine.
On connait l'expression "le regard est le miroir de l'âme " mais peut-être que pour Franju, le visage ( qu'on peut voir comme une des métaphores du septième art) l'est aussi.
Voilà un titre dont la réhabilitation critique me semble largement justifiée et qui invite à revenir sur le travail artistique de ce metteur en scène.
Le Cinéma Français lors de sa meilleure periode, nous gratifie de véritables films iconiques encore aujourd'hui. Les Yeux sans Visage est un film d'horreur marquant pour son époque ! D'une mise en scène glaçante et bien glauque, en passant par un scénario bien écrit et intéressant à suivre. Les personnages sont bien développés, entre glaciale et détresse. Une pépite culte du cinéma français
Sortie en 1960, cette œuvre devenue un classique du genre a inspiré de nombreux films d’horreur, voire de films gore dans les décennies suivantes. Une scène d’opération du visage, que le metteur en scène tire volontairement en longueur, est particulièrement éprouvante. L’image de la géniale Édith Scob portant son masque car horriblement défigurée suite à un accident de la route reste absolument fascinante, même 60 après. Les yeux sans visage vaut d’abord et surtout pour son atmosphère générale, constamment cauchemardesque, et pour son très beau noir & blanc.
Ce film d'épouvante français des années 60 a déjà le mérite d'être le quasi unique dans son genre. D'une extrême lenteur, le film n'en est pas moins déconcertant tant il s'amuse à utiliser le fantastique dans le quotidien. Il y a peu de rebondissements dans l'intrigue et c'est peut-être ce que je pourrais reprocher au film mais ça se regarde agréablement.
Les yeux servent à voir. La fille d'un célèbre chirurgien perd son visage lors d'un accident. Son père tentera de lui greffer celui d'autres jeunes femmes. Thriller horrifique de 1960, Les Yeux sans Visage montre ce qui n'était pas montrable dans le cinéma français de son époque. Les scènes de chirurgie sont à ce titre étonnement explicites et assez repoussantes pour celui qui à peur du bistouri. Mais l'intérêt premier du film n'est pas là. Il réside plutôt dans le jeu de chat et de souris entre l'artiste et le spectateur. Georges Franju entretien la curiosité du spectateur en jouant sur le mystère et le désir (malsain?) du spectateur qui souhaite voir. En effet, cette femme sans visage reste la majeure partie du temps cachée sous un masque inexpressif (et très beau). On ne perçoit sa laideur que par la terreur qu'elle suscite chez personnages qui l'aperçoivent. On peut du coup saluer le jeu de l'actrice Edith Scob dont l'expression passe par un jeu corporel proche de la danse. Elle flotte telle une poupée dans cette petite maison des horreurs. On chantera également les louanges de la photo qui crée une ambiance proche des films de la Hammer. Les petits reproches que l'on pourrait faire serait à mon sens le choix de la musique dans la scène d’ouverture, assez agaçante et peut-être un rythme global qui pourrait être plus soutenu. En tout cas, belle découverte à n'en pas douter.
Un chirurgien renommé cherche à refaire le visage de sa fille, abimé dans un accident, en prélevant la peau d’autres jeunes femmes. Le sujet est scabreux ; il aurait nécessité une grande maîtrise du film d’horreur pour être bien traité, et ce n’est manifestement pas le cas. Si la première scène est tournée dans un esprit Hitchcockien, si quelques séquences sont réussies (vision floue de la jeune femme attachée voyant l’infirme s’approcher d’elle munie d’un scalpel), l’intérêt faibli vite, faute de rythme. Il semble que l’auteur soit fasciné par l’excellent Pierre Brasseur au point de suivre en détails ses faits et gestes. On le voit ainsi longuement rentrer une voiture au garage, monter un escalier, aller de la clinique à son manoir, etc. Les épisodes successifs peinent à construire un récit, et ne créent aucun climat. La fin, hautement improbable, tourne au grand guignol, une meute de chiens étant promue instrument de justice divine. Voir quelques extraits bien choisis et ignorer le reste.
Un film qui restera culte vu les films qui ont pu s en inspirer. Les personnages sont bien développés. Il y a une ambiance très particulière et comme on en connait peu dans les films des années 60 A decouvrir
Les Yeux sans Visage est un film d'horreur très marquant, de par des visuels incroyablement en avance sur leur temps et une volonté de bouleverser son public. L'intrigue déjà est assez flippante : un chirurgien fou qui s'acharne à dépecer littéralement des jeunes femmes pour reconstituer le visage brûlée au dernier degré de sa fille. L'attachement que l'on éprouve à la bonne volonté de ce médecin est très troublant. Les scènes de chirurgie sont extrêmement graphiques (on voit le sang, les corps décharnés). Je ne suis pas du tout surpris qu'à sa sortie, le film ait choqué le public. Aujourd'hui, ça passerait (et encore, même pour un spectateur de cinéma d'horreur actuel, certaines scènes sont très dérangeantes), mais certainement pas dans les années 60. Le film est très glauque : le visage sans peau de Christiane est écœurant (le travail de maquillage est impressionnant) et le fait que le chirurgie choisisse de laisser en vie les cobayes dont le visage a été extirpé est très perturbant. De la même manière, les différentes étapes de la dégradation du visage de Christiane après la greffe sont très réalistes. Je ne sais pas quelle était l'image de la chirurgie esthétique dans les années 60, mais si j'en juge par ce film, je dirais qu'elle n'avait pas bonne presse.spoiler: La scène d'attaque des chiens à la fin est elle aussi très crue. D'une manière générale, le film ne se contente pas de suggérer l'horreur, il la montre. C'en est presque trop. Le niveau de gore de ce film était complètement inédit en 1960 (date de sortie du film) et ne sera pas égalé avant le milieu des années 90, c'est dire. Les acteurs sont plutôt convaincants. Pierre Brasseur est très bon dans le rôle de médecin froid et obsessionnel. Edith Scob a été parfaitement choisie pour ce rôle. Le film arrive à transmettre énormément d'émotions rien qu'au travers du regard de son regard. Film qui reste définitivement en mémoire.