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S M.
34 abonnés
557 critiques
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5,0
Publiée le 1 décembre 2013
"Les yeux sans visage" est peut-être le film le plus connu de Franju et fait aussi partie de ses meilleurs. Véritable chef-d'oeuvre du cinéma d'horreur français à l'atmosphère pesante et glaciale. Les acteurs sont excellents: Inoubliables Pierre Brasseur (Impressionnant de charisme et froideur) et Alida Valli, la mise en scène et la musique géniales. Film culte.
Bénéficiant d'une excellente réputation dans le milieu scientifique, le professeur Génessier souhaite rendre à sa fille une apparence normale suite à un accident de voiture dont il est responsable. Avec son assistance dont il a déjà refait avec succès le visage, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins...
D'une sobriété exemplaire, Georges Franju instaure peu à peu un climat inquiétant et cauchemardesque. L'horreur est omniprésente que ce soit à travers les actes du docteur ou les visages marqués par ses coups de scalpel. La présence de sa fille, souvent fantomatique à travers son masque blanc où ses yeux expriment sa détresse, apporte une touche humaine et de tristesse face à lui.
George Franju hérite d'un excellent et efficace scénario. Il met en scène des personnages intrigants, tout comme les relations qu'ils entretiennent et les rend intéressant. Plusieurs scènes sont marquantes et d'un seul regard, il peut faire ressortir l'émotion des personnages, que ce soit la détresse, la peur ou la cruauté. Il laisse souvent l’ambiguïté sur les enjeux et personnages et plus particulièrement celui de Louise, la secrétaire du Dr Génessier.
Les yeux d'Édith Scob sont inoubliables, comme la prestation de Pierre Brasseur dans le rôle du docteur Génessier. La bande originale est aussi excellente, sachant se faire discrète lorsqu'il le faut pour mieux réapparaître par la suite.
Les films fantastiques français sont finalement assez rares et c'est bien dommage, surtout lorsqu'on le voit la réussite de "Les yeux sans visages" où Franju fait preuve d'une brillante maîtrise derrière la caméra et crée une atmosphère de plus en plus inquiétante.
Ce film est un chef-d'œuvre de poésie horrifique. Tendu, fascinant, déchirant. Une magnifique épure. Simplicité des effets visuels, économie de mots, pour une efficacité maximale. Un diamant noir. Très noir. La monstruosité physique côtoie la monstruosité morale, dans un rapport d'opposition : innocence/folie criminelle, pureté/souillure. Le personnage de Christiane traverse le film avec une grâce et une tristesse infinies, presque désincarné, comme un fantôme. À l'inverse, le personnage du père est dans la matérialité lourde, l'expérience terrible de la chair (prestation massive et subtile de Pierre Brasseur). La séquence finale, ironique et tragique, est sublime. À l'origine, il y a un roman de Jean Redon, adapté par Redon lui-même, Boileau-Narcejac et Claude Sautet. Le travail de l'image, tout en nuances de noir et blanc, du gris pâle au noir charbonneux, est signé Eugen Schüfftan. Et la musique, tour à tour inquiétante et profondément mélancolique, est l'œuvre de Maurice Jarre. Les quelques notes qui accompagnent les déplacements du personnage de Christiane forment l'une des plus belles ritournelles inventées pour le cinéma.
Un film magnifique, effrayant sans gore, une ambiance d'épouvante maîtrisée de main de maître. Georges Franju nous démontre que l'horreur peut être tournée avec de belles images. Un chef-d’œuvre époustouflant !!!
J'aime beaucoup, la scène du scalpel du visage est un avant gout du gore et il y a grand suspense. J'adore tout les acteurs et Franju met en scène façon Hitchcock. La meilleure scène se trouve que on voit la première fois le masque et Christiane se baladant avec, la musique donnait une telle émotion.
Porté par une belle image et par sa musique, ce rare fantastique français intrigue et captive, malgré quelques longueurs, le peu d'effroi et une étrange issue canine.
Je crois que Les yeux sans visage est classé parmi les 100 meilleurs films du cinéma français et c'est amplement mérité car c'est l'un des plus beaux films fantastiques qui existent. Franju a parfaitement su créer une ambiance poétique et macabre, ce n'est un pur film d'épouvante car Les yeux sans visage n'effraie pas mais joue surtout sur son atmosphère à travers un magnifique N&B et une intrigue fascinante avec cette histoire de visage défiguré renforcée par une jolie musique de Maurice Jarre. Les yeux sans visage est joué par de grands acteurs et se finit de manière cruelle.
Premier film d'horreur français, Les Yeux sans visage conserve aujourd'hui encore, soit presque soixante ans après, toute force d'antan. La mise en scène sobre et implacable de Georges Franju, l'interprétation solide de Pierre Brasseur, Juliette Mayniel et Édith Scob (un peu datée mais néanmoins efficace), l'utilisation ingénieuse des décors angoissants, la quasi-absence de musique se greffant à un suspense palpable... Autant de points qualitatifs qui rendent constamment le long-métrage prenant et addictif. Alternant entre l'horreur chirurgicale, le polar à suspense et même parfois le fantastique, le film au rythme principalement posé ne faiblit à aucun moment, suivant de près un énigmatique chirurgien plastique aux méthodes révolutionnaires qui tente par tous les moyens de greffer un nouveau visage à son fille, victime d'un accident l'ayant intégralement défigurée. Parallèlement à cela, nous suivons deux inspecteurs de police (Alexandre Rignault et un jeune Claude Brasseur, fils de Pierre) mener leur enquête quant à l'identité de ce dérobeur de jeunes filles qui sévit dans la région. Finalement assez court malgré ses 90 minutes, Les Yeux sans visage se suit sans dépérir, Franju délivrant un film intensif, hypnotique par moments et porté par des séquences à l'époque incroyablement choquantes que les kids d'aujourd'hui, nourris aux torture porns, ne peuvent être surpris. Novateur, couillu et élégant, un long-métrage important dans le cinéma français qui mérite amplement sa place au panthéon du film de genre.
Le film possède avec son thème macabre un climat d'une grande froideur et d'un calme notoire. L'homme cherche la paix mais regrette "tant de malheur". Il est aveuglé par l'accident et tue sans aucun plaisir. Il y a comme une bulle de déraison dans ce couple et le seul personnage qui réagit normalement est la fille qui va paradoxalement après son acte rédempteur trouver la sérénité dans la folie..... On peut enfin rajouter qu'une poésie certaine est présente qui ne serait pas si lointaine des "Enfants du Paradis".
Un chirurgien réputé souhaite redonner un visage à sa fille défigurée et va pour pour cela dérober celui de jeunes femmes lui ressemblant. Dans ce film d’épouvante de 1960, Georges Franju alterne avec efficacité entre l’art de la suggestion et des séquences plus directes n’hésitant pas à aller dans le gore. Toujours efficace soixante ans après.
Un grand classique du cinéma d'horreur, un film angoissant, brillamment mis en scène et interprété, et rythmé par la musique diabolique de Maurice Jarre.
Le cinéma fantastique français d’après gerre (1946 – 1975) se signale essentiellement par sa médiocrité. Normal pour un genre boudé par le public et méprisé par la critique de l’époque. Et pourtant, en 1960 sort un très grand film : LES YEUX SANS VISAGE, réalisé par Georges Franju, un metteur en scène totalement sous estimé. Film glacial de bout en bout : du fragile et impersonnel masque d’Edith Scob (quel regard), à la retenue inhabituelle de Pierre Brasseur (comme quoi il pouvait), cette incursion angoissante dans un monde horrible, où seuls les animaux offrent quelque chaleur, bénéficie de la rencontre de deux univers Franju n’ayant jamais renié cinématographiquement ses penchants surréalistes. Bénéficiant d’un noir et blanc très expressif d’Eugen Schüfftan et de la musique du grand Maurice Jarre, le film est parfaitement interprété grâce à une direction d’acteur suffisamment maîtrisée pour rendre le propos à la fois lisible et crédible. La scène de l’opération, en dehors des commentaires négatifs qu’elle suscita à l’époque (tentant de classer le film dans le grand guignol), interroge sur le fait que la censure l’a laissé passer. Référence pour John Carpenter et Pedro Almodovar, il est regrettable que la critique française se soit vautrée dans le dénigrement jusqu’au milieu des années 70! Pour ces infâmes noircisseur de papier, la personnalité de Monsieur Franju, co-fondateur de la cinémathèque française (avec Heni Langlois et Jean Mitry) aurait au moins du intimer le respect. Mais comme dit le dicton : « nul n’est prophète en son pays », face au plus grand film d’angoisse (Franju préférait ce qualificatif) du cinéma français.
Un film marquant mais pas culte, en tous cas pas pour moi. Je vais d'ailleurs commencer par les défauts. Le rythme est lent, avec des plans inutiles ou sans intérêt (les longues allées et venues en voiture, par exemple). Certains dialogues sonnent faux. Je n'ai pas été convaincu par le jeu d’Édith Scob, surtout au début. J'en viens aux qualités : scénario solide, scènes marquantes (découpage du visage, etc), bonne prestation de Pierre Brasseur... C'est un film très sombre, où les objectifs les plus nobles autorisent tous les crimes. Le docteur Génessier le reconnaît lui-même. Son insistance irrationnelle, véritable moteur du film, met en danger la santé mentale de sa fille, après avoir détruit sa santé physique, et trouve ainsi sa limite.
c'est un film qui est jugé comme un classique du cinéma de genre français cependant ce film a mal vieillis.C'est très classique et sans surprise hormis la fin qui est plutôt décevante.