Gare du Nord fait partie de ces films qui marquent, qui font réfléchir et qui vous remplissent de frisson jusque dans le bas du dos. A chacune de ses réalisations, Claire Simon touche le spectateur en plein cœur, lui parle comme à un ami, lui susurre autant d’atrocités que de mots doux à l’oreille. Quand on regarde un film de la réalisatrice, on n’est pas simplement spectateur, on est un acteur à part entière...
Ce film choral original et touchant est une fiction parsemée de passages aux airs de documentaire qui suit les tribulations d'une poignée de personnages en souffrance tous très bien interprétés (particulièrement Nicole Garcia) au milieu de la gare du Nord et de ses fantômes.
À côté des quatre personnages principaux, existe une quantité de rôles secondaires (en gros ceux qu’Ismaël interroge pour les besoins de son enquête), la plupart africains ou asiatiques, exerçant des petits boulots (serveurs, dame pipi) en dessous de leur niveau d’études et alimentant le réservoir sans fond des sans-grades, des immigrés et des déplacés.
Gare du Nord constitue un inédit objet filmique, attachant et bancal, qui réserve des beaux moments d’émotion, d’autres instants cocasses qui installent une atmosphère fantastique inattendue dans un lieu dédié au transport, pourtant « une place de village global ». La cinéaste sait parfaitement utiliser tous les ressorts scénographiques de l’immense bâtiment haut de cinq étages, strié de dizaines d’escaliers mécaniques, offrant des perspectives et des angles de vue que le format cinéma parvient à idéalement mettre en valeur. Elle réussit pareillement à nous faire connaitre en quelques plans et minutes de minuscules fictions.
Peut-être la fiction, et au premier chef l’histoire d’amour, prend-elle largement le pas sur la dimension documentaire du film qui, du coup, ne prend que partiellement le pouls de l’endroit qui, pour les deux tiers, parait étrangement manquer de vie. Lorsque la gare est soudain immobilisée suite à l’occupation des voies par des manifestants, le film s’agite soudain et fait davantage corps avec son objet, en faisant d’ailleurs passer au second plan la romance qui parait s’étioler. Au-delà des moments de flottement qui laissent penser que la pâte ne va pas lever ou va retomber aussitôt et des nombreuses ruptures de ton et de rythme, il n’en reste pas moins le parti pris audacieux de s’en tenir au périmètre de la gare, de ne pas faire exister par exemple l’histoire entre Ismaël et Mathilde à l’extérieur. Et il finit curieusement par s’en dégager un parfum tenace de mélancolie, celle qu’on ressent et qui prend aux tripes à savoir des milliers de possibilités en jachère et d’en voir à peu près autant s’évaporer (le thème de la disparition, réelle ou métaphorique, est récurrent, voire primordial, dans le film).
Film difficile à apprécier. La mise en scène est indéniablement brillante. Les acteurs sont bons. Mais la superposition d'histoires si différentes dans le même chaos ferroviaire ne convainc pas. Dommage car l'idée était bonne.
Comme elle aime le faire, Claire Simon mêle la réalité à la fiction en posant sa caméra dans la fourmilière humaine qui peuple la gare du Nord, mais son procédé qui consiste à utiliser ses personnages fictifs pour approcher de plus près des individus bien réels ne tient que dans les quelques premières minutes de son film, après quoi celui-ci reprend un schéma plus classique de scénario choral. Les principaux protagonistes sont incarnés par un quatuor assez improbable composé par Nicole Garcia (actrice confirmée mais de plus en plus rare), Reda Kateb (un jeune talent qui monte), François Damiens (qui s’éloigne film après film de son image d’amuseur public mais surprend ici dans un rôle proche du sien) et Monia Chokri (future star québécoise découverte chez Xavier Dolan). Mais, encore une fois, la trame va, sur ses deux heures, finir par s’essouffler, remplissant ses vides par des sous-intrigues politiques et fantastiques inexploitées, et faire tourner le système narratif sur lequel repose le film.
Vu quand il est sorti, le souvenir de ce film se bonifie avec le temps, et l'on n' oublie pas les errances de Nicole Garcia dans l'immense gare, et sa rencontre avec Reda Kateb. Ils sont tous deux bouleversants. Un beau film.
Combien ais je déjà vu Nicole Garcia nous servir cette sauce là? Combien de fois je me suis pris à penser un peu coupable qu'un sociologue ne peux pas avoir cet accent et cette façon de parler? Et cette histoire d'amour INVRAISEMBLABLE.
La seule qualité du film est de restituer l'ambiance de ce haut lieu parisien car, pour le reste, faudra repasser une autre fois. Le côté turbo-loose des histoires des uns et des autres compte pour beaucoup dans le désintérêt qu'elles suscitent. Entre la dépressive qui fait sa crise de la cinquantaine, l'étudiant flirtant avec les loubards mais ne comprenant pas pourquoi la police lui casse les bonbons, l'ahuri qui en vient presque à prendre un porte-voix pour chercher sa fille et enfin le bonbon rose visé à son portable, le portrait de famille fait peur. Le manque de rythme et l'absence presque totale d'atmosphère musicale plombe également "Gare du nord", au point qu'il reste finalement à quai.
C'est un film dont la vedette principale est la gare du Nord et pourtant ce film nous emmène nul part. Bien au contraire, c'est un véritable naufrage. En effet, la plupart des seconds rôles jouent faux et devraient retourner en cours d'art dramatique. C'est long, très long et franchement en sortant de la séance, j''étais content d'avoir la carte UGC illimité, ça m'aurait fait mal de payer le plein tarif pour voir ce film soporifique et confus. Le seul qui m'a fait gardé les yeux ouverts est François DAMIENS. Concernant Nicole GARCIA, que fait elle dans cette galère ? Une seule étoile tout de même car ce film nous montre qu'il y a du ménage à faire dans les gares, en effet il y a tout un tas de personnes qui n'ont pas vocation à rester ni dans les gares et ni de rester en France d'ailleurs...
je suis aller voir ce "film" et jamais je n ai connue un tel ennuie abyssale , pas de scénario , jeu des acteurs pitoyables ,aucunes cohérence des scènes , des dialogues creux , voir débiles , le cadrage des cameras qui vous donne envie de vomir, et surtout deux heures de rien , de tortures , de caricatures grotesques . la seule envie de ma part a était de vouloir fuir cette farce nulissime , l un des pires moment de ma vie .
Pour réaliser un film social, il y a plusieurs approches… Celle de Kechiche au pathos exacerbé, celle d’un Bresson glaciale mais implacable ou encore d’un Pialat faisant feu de toutes voix… Désormais il faudra compter avec Claire Simon (dont on se souvient de l’incandescent « Ca brûle »). En deux heures (qu’on ne voit pas passer) elle réussit à brosser un portrait exhaustif de la société actuelle, par petites touches, dont le fil conducteur est cette relation spectrale entre Ismaël et Mathilde. La Gare du Nord nous apparait alors comme un Palais des Glace, reflétant des existences dont certaines qui se perdent, se cognent et d’autres qui suivent leur chemin. Tous ces visages que chacun peut voir mais sur lesquels on ne s’attarde pas. Claire Simon choisit de nous les révéler, de nous ouvrir les yeux, loin de tout manichéisme. Et elle le fait avec beaucoup d’humilité, de tendresse et d’humour. Ce n’est ni un film militant, ni un film de BoBos, moins encore un docu-fiction. Nous sommes ici dans l’approche du Documenteur, si cher à Agnès Varda ! Entre réalisme, chimères et cinéma… Claire Simon signe ici un film d’auteur, rassérénant, jouissif et malin, l’un des plus réjouissants des ces dernières années ! Et pour combler définitivement notre bonheur elle offre un retour de premier plan à Nicole Garcia, toujours aussi fiévreuse, d’une classe extraordinaire et profondément touchante ! Ce n’est pas pour rien que l’héroïne qu’elle interprète se nomme Mathilde… « Mon cœur, mon cœur ne t´emballe pas Fais comme si tu ne savais pas que Nicole est revenue »…
e ne m'attendais pas à grand-chose en allant voir le dernier film de Claire Simon. Le fait même qu'il ait été couplé à un documentaire tourné au même endroit (Géographie humaine) me semblait d'une certaine façon nuire à la pureté de la fiction. L'accueil relativement frileux fait aux deux films présentés à Locarno me confortait dans mes a priori.
Mais, une fois n'est pas coutume, je ressors ce soir assez....