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Léa H.
32 abonnés
225 critiques
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4,0
Publiée le 31 mai 2014
Voilà un film retors, qui ne va jamais là où on l’attend, parfois un peu trop relâché, mais réellement déstabilisant. Romain Campillo a tout d’abord le mérite de poser un vrai regard sur ces sans papiers, sujets de tellement de fantasmes ; un regard sans angélisme mais non sans humanité. De la horde sauvage qui déambule dans la Gare du Nord à la ruche de l’hôtel, notre regard sur eux va évoluer – passant de l’inquiétante altérité, en particulier lors de l’hallucinante séquence du cambriolage-party (jusqu’où vont-ils aller ?) à l’empathie des dernières séquences où ils apparaissent comme des enfants aux abois. Ces sans papiers sont bien les rejetons d’un monde capitaliste qui chosifie l’humain. Toute aussi complexe est la trajectoire de Daniel puisqu’il passe du statut de prédateur sexuel à celui de sauveur. Son regard à lui aussi évolue sur ces jeunes marginaux : mélange de désir et de peur au début, puis culpabilité et empathie enfin, non sans jamais se départir d’un rapport de force assez trouble (fait-il tout cela pour effacer l’humiliation du début, par désir de retrouver sa position de domination ?). Cette singulière ambigüité, si aigue dans nos sociétés déboussolées, est la sève de ce film pas toujours aimable, parfois maladroit (le côté amorphe de David, digne représentant de l’occidental pétri de mauvaise conscience, est un peu trop appuyé ; la love story est un peu longuette), mais qui ose avec douceur et subtilité se confronter à l’altérité de son sujet. Bref, un film qui mérite le détour.
J'essaye de rester jusqu'à la fin d'un film mais la première heure fut pathétique, la deuxième carrément ridicule!! Une histoire tellement banale. Et ce navet a remporte un prix....
Un très très mauvais SHAME français, lent, long, gris, noyé par un camion citerne de bons sentiments pour les pauvres russes victimes de la guerre en Tchétchénie terminée il y a 10 ans. Egrenant les clichés comme les perles d'un chapelet. Enchaînant les situations invraisemblables plus rapidement qu'une série Z. Parasité par des références aux fantasmes homos mal digérées et non assumées. Le tout recouvert d'un vernis qui rend l'ensemble lisse, neutre, inintéressant au possible. A faire murir d'ennui un neurasthénique sous morphine.
Film captivant avec un scenario captivant, un jeu d'acteur parfait. Je suis rentre dans la salle plutot inquiet tant le sujet etait delicat a traité. Il n'en est rien. Tout est reussi dans ce film qui se termine de facon delicate. Du grand cinema! Bravo!
Dommage que nous ne soyons pas dans un monde de bisounours. La seule scène intéressante c'est celle de la prise de pouvoir dans l'appartement. Le reste n'est qu'approximations... Il faut relire Shakespeare... Ou regarder l'œuvre de Park Chan Wook pour comprendre comment dramatiser la violence avec dignité et en conservant sa force et sa puissance. Je me rappelle de la magnifique scène finale sublimement tournée dans "l'homme qui voulait vivre sa vie". Force et violence ne supportent aucun consensus... Brûlez-vous les ailes messieurs les réalisateurs!
"Eastern Boys" est une expérience cinématographique intense, radicale, dérangeante et au final géniale. Il y a bien entendu cette scène de cambriolage magistrale, terriblement flippante, et qui rappelle des sensations enfouies depuis le "Funny Games" de Michael Haneke. Mais les qualités du film ne se limitent pas à cette seule séquence : on pourrait mentionner la mise en scène ou la grande richesse du scénario et des personnages. Mais surtout il ne faudrait pas oublier les magnifiques performances des acteurs, celle très inquiétante de Danil Vorobyev en tête.
Voila un film qui a la même vérité sur les milieux interlopes à Paris et la même efficience que l'avait le film "Ressources humaines" de Laurent Cantet sur le chômage, (je ne sais pas exactement pourquoi je fais le rapprochement, peut être pour la clarté du propos et la même approche scénaristique et technique d'un problème..... Autant vous dire que c'est un petit choc et un grand bonheur.... Comme l'a dit un internaute la scène d'introduction en gare du Nord suivi d'un intérieur d'appartement est un régal.... L'acteur principal Olivier Rabourdin est d'une justesse incroyable, et les jeunes acteurs ukrainiens sont de toute évidence en parfaite harmonie avec le sujet du film...... (les truands sociaux) la mise en scène est très efficace et passée l'introduction, le film partage une relation homosexuelle dont on cherche un peu la clé (elle ne semble pas sentimentale), attention certaines scènes sont explicites.... c'est un film à la fois social et humaniste, sans concessions esthétiques mais avec toujours un souci de photographie et de clarté... Les scènes finales dans le "Sofitel" montrent une réalité dont on a pas vraiment conscience parfois...... voila un film qui offre une photographie précise d'un fait social très intéressant....Je conseille.....
Voici un film surprenant et original. Qui vous met en tension de la première à la dernière image. Plusieurs thèmes traités. Le principal est le rapport de forces. Dans le couple, dans la société, entre humains. La solitude aussi. Son prix, son poids. Ou encore à l'inverse comment s'arracher à une bande qui vous étouffe et vous encercle. Ceux qui aiment les sujets ambitieux et complexes prendront le chemin de cet ovni..
Enfin un film français filmé avec style et inspiration, si rare! Un petit ventre mou au milieu du film mais la 1ère et la dernière partie sont très réussies.
Il est dense, il est complexe, sujet à des variations de rythme, c'est le nouveau film de Robin Campillo, dix ans après Les revenants. Et il est difficile à classer : de documentaire social à thriller en passant par histoire d'amour physique entre hommes. Eastern Boys se décline en plusieurs temps et en plusieurs modes : récit de domination, de différence, de marginalité, de haine, de violence, de tendresse. Il est dérangeant et trouble avec des phases très réalistes et des moments comme suspendus, superbes d'ailleurs (l'irruption des garçons de l'est dans un appartement bobo), avant un suspense qui n'est peut-être pas sa tonalité la plus convaincante. Le climat est lourd, les silences sont pesants. La toile de fond, soit l'immigration des pays de l'ex-URSS, donne lieu à des scènes impressionnantes avec le charisme de ces jeunes acteurs. C'est un film qui a quelques tunnels dans sa narration mais dont la maîtrise n'est absolument pas contestable.