Eastern Boys...de Robin Campillo, qui est le réalisateur des «Revenants» réalisé en 2003. L’homme tourne donc peu. Le pitch ? Un mec d’une quarantaine d’années, Daniel, en drague un autre, Marek, dans une gare parisienne. Le tapin vient de l’est. L’homme lui file son adresse, et un rendez-vous est fixé pour le lendemain. Sauf que le lendemain, ils arrivent à vingt ! Autrement dit, toute la pègre made in «pays de l’est», qui va cambrioler l’appartement de Daniel, en toute impunité, et en plein jour ! La scène dure une bonne demi heure, est anxiogène au possible et l’on se pose vraiment la question suivante : à quoi est due la passivité de Daniel ?
Quelques jours après, Marek revient...seul cette fois. Commence alors une histoire dont on ne sait si elle est d’amour, de vengeance, de règlement de compte, et cette ambiguité amplifie encore le sentiment d’angoisse que l’on éprouve. Puis le film prend un virage inattendu, et devient presque politique, pamphlétaire, où l’on repose la question des conditions de vie des sans papiers aujourd’hui en France (!) Ils finissent par coucher ensemble, puis à vivre un peu en couchant de moins en moins, puis Daniel veut extirper Marek des griffes du méchant Boss avant de décider de l’adopter...strange non ?
Alors bizarrement, je peux être en empathie totale avec les mecs qui traversent la méditerranée ou l’atlantique sur des barques de fortune, mais la pègre venant de Bosnie, d’Ukraine, de Slovénie ou autre pays de l’est, je m’en tamponne le derche à un point dont vous ne pouvez pas imaginer...C’est la que ça coince pour moi.
Sinon, j’ai beaucoup aimé la mise en scène, glaciale, impersonnelle au possible, le cran du dessus étant à mon avis un film médical, voire une intervention médico-légale.
Une demi heure de moins aurait dynamisé le film, mais quand on tourne si peu on peut s’octroyer la demi heure superflue. Les comédiens sont crédibles et très bien dirigés. Beaucoup de qualités donc pour ce second film, mais également beaucoup d’agacement. Je recommande...surtout après tous les navets vus ces derniers temps.