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Emanuel D.
3 abonnés
30 critiques
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4,5
Publiée le 25 avril 2014
Franchement, je pense que c'est l'un des meilleurs Salvadori avec Les Apprentis et Après vous...le réalisateur retrouve cette teinte douce-amère qu'il manie si bien..c'est précisément sur cet aller-retour entre profonde tristesse et décalage burlesque que le charme du film opère...Deneuve en contre-emploi y est excellente, se jouant d'elle-même et de son côté "star/histoire du cinéma français"...Kervern est juste dans sa mélancolie bonhomme et placide...après Eastern Boys, on assiste-là à un renouveau (enfin) du cinéma français qui nous fait (enfin) oublier toutes les daubes récentes (qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu, avis de mistral, salaud on t'aime, etc) et à venir (barbecue)...pour un peu, on avait oublié qu'il n'y avait pas que Kad Merad, Dubosc et cie...A la fois bouleversant et comique, une ode à la folie et à la solitude qui n'est pas sans rappeler les beaux jours du cinéma italien...merci monsieur Salvadori !! merci, merci...
C'est une comédie désopilante, inclassable tant elle nous transporte dans multiples univers... On rit beaucoup des situations cocasses si justement interprétées, on est ému aux larmes parfois aussi par ces personnages de cet immeuble qui ont chacun de bonnes raisons d'être ce qu'ils sont : barrés comme on dit. Chacun veut sa part de reconnaissance, d'amour. C'est du "sauve qui peut"! Il y a un petit peu de chacun d'entre nous dans tous ces personnages.
Après plusieurs comédie comme "Après vous" (2002), "Hors de Prix" (2006) et "De vrais mensonges" (2010) Pierre Salvadori signe là une comédie dramatique, du doux-amer qui colle idéalement à notre quotidien ou fatalité et récession forge le mal-être ambiant. Le réalisateur a été inspiré par une citation de Kafka : "Vous pouvez retenir la souffrance du monde, vous êtes libre de le faire, et c'est en accord avec votre nature. Mais peut-être est-ce la seule souffrance que vous auriez pu éviter." ... On suit donc un musicien, Antoine, qui pète un plomb (ou pas) et qui, pour se cacher, se trouve une place de concierge. Son arrivée dans un microcosme parisien va créer des situations plus ou moins cocasse et surtout il va trouver en Mathilde, son alter ego dépressive... Cette dernière est interprétée par Catherine Deneuve absolument géniale (son meilleur rôle depuis "Potiche" et "Un conte de Noël"), femme en pleine dépression post-retraite qui va trouver en Antoine une sorte d'amour platonique, entre dépressif on se comprend mieux. Antoine est interprété par Gustave Kervern, complice de Benoit Délépine à Groland, qui trouve là son premier vrai grand rôle. Il est excellent. Plusieurs scènes touchent à la grâce et le charme ambiant nous dessine un sourire émouvant... Surtout dans la première partie. Ensuite le film vire de plus en plus vers la déprime totale, l'humour disparait et on tombe dans l'amertume et la mélancolie. Le film devient moins attractif et la dernière demi-heure semble aussi longue que la première heure. On aurait sans doute aimer un humour plus présent même dans le malheur, une sorte d'espérance qui aurait été plus en adéquation avec la première partie sans pour autant perdre cette jolie fin. Un beau film pourtant qu'on ne peut que conseiller.
Après s'être égaré dans la comédie romantique à l'américaine (Hors de prix, De vrais mensonges), Pierre Salvadori nous revient enfin ! Plus proche de ses premiers films, Dans la cour tire d'ailleurs beaucoup plus vers la comédie dramatique et même vers le drame. Tout ici est fait avec intelligence, délicatesse et une infinie tendresse. Mise en scène et scénario vont de paire pour nous offrir des personnages...
Lassé d'écrire des comédies, le réalisateur Pierre Salvadori a choisi d'insuffler un peu de drame dans son nouveau film sans pour autant totalement délaissé l'humour. Le résultat s'appelle Dans La Cour et donne à Gustave Kervern l'occasion de tenir pour la première fois le premier rôle d'un long métrage qu'il ne réalise pas lui même.
Chanteur dans un groupe de rock, Antoine décide sur un coup de tête de planter ses camarades en plein concert. Souhaitant tourner totalement la page de cette vie d'artiste, il se fait embaucher comme gardien d'immeuble. Il y fera la rencontre de Mathilde, récemment retraitée, qui croit que le batiment va s'effondrer après avoir découvert une grande fissure dans son appartement. De plus en plus obsédée par cette histoire, la retraitée semble sombrer petit à petit dans la folie. Malgré ses problèmes, Antoine va tout faire pour l'aider à ne pas plonger.
Dans La Cour commence comme une véritable comédie : des répliques drôle et un personnage principal dont la déprime le rend tout de fois amusant. Son rendez-vous à l'agence d'intérim, l'entretien d'embauche et ses premiers pas dans la fonction de gardien d'immeuble sont l'occasion de scènes vraiment amusantes. Ce n'est que lorsque l'intrigue se développe que le film prend petit à petit une tournure différente et s'éloigne progressivement de la comédie.
L'immeuble imaginé par Pierre Salvadori et David Léotard est rempli de personnages tous un peu frappés. Mathilde obsédée par sa fissure, Stéphane qui vole tous les types de vélo qu'il trouve, Mr Maillard qui fait le chien pour tenter de retrouver celui qui squatte la cour, Lev l'agent de sécurité qui squatte l'immeuble et bien sur Antoine, qui a largué la gloire pour on ne sait quelle raison pour devenir gardien d'immeuble. Chacun pourra se retrouver un peu dans l'un ou l'autre de ces personnages.
Beaucoup souffrent en fait de solitude et de perte de repères. Si Antoine pense réussir à garder les pieds sur terre en se shootant, Mathilde pour qui la retraite semble être une vraie souffrance va petit à petit perdre totalement pied. Malgré sa déprime, Antoine a un grand cœur et refuse de voir la retraitée se faire interner par son mari. Les deux pensent mutuellement se faire du bien mais leur faille est bien plus profonde et l'histoire va plonger progressivement dans une atmosphère plus sombre.
Alors qu'on ne le voit quasiment plus dans les films qu'il réalise en duo avec Benoit Delepine, Gustave Kervern prouve ici un véritable talent d'acteur. Son physique de nounours est parfait pour le rôle de cet homme au grand coeur. Il est immédiatement attachant dans sa sensibilité et sa déprime. Catherine Deneuve continue de jouer avec son image, en interprétant ce personnage triste mais à la foir très amusant par son obsession. Dans un rôle très secondaire, Pio Marmaï joue un voleur de vélo tout le temps stone vraiment marrant.
Qu'on se le dise, Dans La Cour n'est pas du tout le "feel good movie" auquel on pouvait s'attendre. Même si il réserve quelques passages vraiment amusant, il faut tout de même plutôt avoir le moral pour ne pas sortir complètement déprimé de la salle. On ne sait pas vraiment si c'est cela que voulait exprimer Pierre Salvadori mais on ressort du film vraiment bouleversé.
Cette comédie sensible sur le mal être doit beaucoup à des dialogues bien étudiés et qui sonnent juste, et à ses acteurs, excellents, Catherine Deneuve en tête.
Film dépressif, sur la difficulté d'être et de vivre, le jeu des acteurs est excellent dans ce petit monde de barrés tous plus ou moins en mal de vivre avec les petits tracas quotidiens, je n n'ai pas trouve beaucoup d'humour dans ce film qui sombre vite dans la folie sans lueur d'espoir, la fin du héros le prouve assez bien.
Bof. Voilà ce que je me suis dit en sortant. Les acteurs jouent bien, l'histoire est sympa bien qu'elle parte dans plusieurs sens sans vraiment aller au bout des choses, et la fin m'a surpris ce qui me laisse sur un point positif. Mais y a des longueurs et la trame de fond ne m'a guère parlé. A chacun son truc
Film allégorique sur notre époque où la cour est le théâtre de nos peurs, de nos désirs et de notre folie. Le film de Salvadori opère un court-circuit entre la comédie et le drame, entre Deneuve et Kerven, entre légèreté et désespoir. Deneuve offre son visage-paysage à la caméra du cinéaste qui la filme comme un volcan qui s'éteint et rentre en irruption parfois au sein d'un même plan : elle illumine le film par sa simple présence. Kerven donne chair et âme à son personnage de paumé rongé par sa gentillesse. Du grand art !
Pierre Salvadori, qui a fait si je me souviens, plutôt des films grands publics, se tourne ici vers une comédie aigre doux, un cinéma d'auteur.... C'est une communauté d'immeuble accidentelle, et que les liens de la copropriété va rassembler.... Des solitudes se rencontrent (Catherine Deneuve merveilleuse, s'attache à, Gustave kervern, mal rasé, ours mais terriblement sympathique.... Le film est filmé avec justesse et réalisme dans les faits et les images (on pense au merveilleux Mammouth) et nous conte les relations qui se font et se défont entre les habitants de l'immeuble....On notera deux superbes seconds rôles (Pio Marmai, mal rasé aussi, et Feodor Atkin, plein de sagesse et d'années).... Le ton est celui d'une comédie dans les trois quarts du film, puis vers la fin alterne sourires avec réflexions plus sérieuses, voire dramatiques.... C'est plutôt écrit, désabusé et sombre même dans la drôlerie (ne dit on pas que l'humour est la politesse du désespoir ????).....Le personnage de Catherine Deneuve est brillant et humain, un rôle très généreux pour l'immense actrice, qui joue à perfection les atermoiements d'une âme dépressive....On rira ou pas, c'est aigre doux, mais c'est, on peut l'affirmer du bon cinéma d'auteur......on pourra méditer sur ces existences douloureuses et nues, c'est un film à voir je pense......
"Elle s'en va"... "Dans la cour". En associant le titre de ces deux films, on retrouve une Catherine Deneuve exceptionnelle, bien idée par un Gustave Kervern étonnant et bien loin de Groland (encore que...). Tout cela nous offre le spectacle réjouissant de dépressifs réunis dans un même lieu et qui y vivent chacun d'intenses moments dé déprime... non partagés par le spectateur ravi...
Tout d'abord magnifiquement interprété . Une C Deneuve géniale en vieille femme (un peu zinzin) et Gustave Kervern admirable en gardien d'immeuble , ancien musicien sur la dérive . Profondément humain (voir humaniste!) . Une galerie de portraits attachants . Pour autant un film à regarder avec un peu de recul tant la vie de ce gardien et la dérive un peu parano de Mathilde (C Deneuve) pourraient en déprimer quelques uns !
Une comédie dépressive, Pierre Salvadori en avait imaginée une très belle il y a presque vingt ans : Les Apprentis (1995). Où l'expression des galères et de la dépression était dynamitée par une histoire d'amitié sympathique et par une drôlerie irrésistible. Le réalisateur reprend ici plus ou moins cette formule, mais sans la dynamite... Catherine Deneuve et Gustave Kervern forment un tandem gentiment improbable et décalé ; le scénario est parsemé de touches cocasses et tendres ; Salvadori témoigne toujours d'une belle sensibilité pour capter la mélancolie et le désarroi contemporains. Avec à la clé deux beaux portraits de personnages à la dérive, cherchant maladroitement une raison d'être ou des moyens pour supporter l'existence : dans l'action sociale (pour le personnage de Deneuve), dans la bière ou la drogue (pour celui de Kervern). Mais le topo, cette fois-ci, est plus désenchanté que drôle, teinté d'une noirceur inattendue. Le rythme alerte et l'énergie des Apprentis laissent place dans ce film à une lenteur, une pesanteur molle, une détresse en pente douce, qui collent certes bien aux états d'âme des personnages principaux, mais qui ont aussi leur effet plombant. Comme certains symboles un peu lourds ou trop évidents sur le plan psychologique (la fissure au mur, la crainte d'un effondrement de l'immeuble...). Ça n'empêche pas l'empathie ; on s'attache facilement et agréablement aux antihéros de cette histoire amère, incarnés par deux acteurs très justes. Mais on peut préférer d'autres films de Salvadori, plus follement inspirés, plus originaux ou enlevés...