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Un visiteur
2,0
Publiée le 11 septembre 2018
« Wizards – Les Sorciers de la Guerre » est un film d’animation très curieux. Pour commencer, il utilise la technique de la rotoscopie (séquence live, en deux ou trois teintes) initialement prévue pour donner plus de réalisme, mais qui dénote complètement avec l’animation traditionnelle, et donne, dans ce cas précis, un sentiment d’inachevé. Je ne comprends pas ce choix, ce n’est vraiment pas esthétique du tout, car la technique est très mal exploitée. Quand à l’histoire, elle se développe autour de la menace d’une guerre, dans un monde de fantasy médiévale post-apocalyptique, sombre et inhospitalier. Tout cela ne m’a pas convaincu, mais j’ai ressenti un beau potentiel qui méritait un meilleur traitement. En soit et tel qu’il est, je ne vous conseille pas ce film. Peut-être mériterait-il un réboot.
Ralph Bakshi s'est vite fait connaître comme étant le premier à avoir réaliser des dessins animés destinés à un public adulte. Les Sorciers de la Guerre est le premier volet de sa trilogie d'oeuvres d'Heroic Fantasy (suivront après le Seigneur des Anneaux et Tygra la glace et le feu). Son travail d'animation sur cet univers demeure la période la plus intéressante de sa carrière selon moi, en grande partie parce que je suis un grand amateur de Fantasy. Le reste de ses films ne m'attirent guère puisqu'étant très souvent esthétiquement laids, trop ancrés dans le réel contemporain (j'ai toujours préféré le fantastique aux oeuvres normales ou réalistes) et laissant un arrière goût plus qu'amer. Véritable ovni dans le monde de l'animation, les Sorciers de la Guerre se veut comme un mélange pour le moins surprenant de fantasy et science-fiction post-apocalyptique. Ce mélange demeure aussi audacieux que fascinant et apporte au long-métrage une esthétisme fort intéressant même s'il déconcertera les amateurs de dessins animés "classiques". Les personnages principaux sont variés (elfe, magicien, fée, androïde tueur) et bien qu'ils manquent un peu d'héroïsme, on parvient à s'attacher à eux et à espérer qu'ils arriveront au terme de leur aventure pour triompher du méchant. En parlant du méchant, s'il est assez classe, il se fait vaincre de manière beaucoup trop facile. Comme autres points faibles, l'humour de certaines scènes s'accorde également très mal à l'ambiance lourde et sérieuse du long-métrage. Parmi les points forts, il faut citer l'originalité du sujet, de l'univers et de l'ambiance unique qui s'en dégage. Bien avant d'adapter le Seigneur des Anneaux, Ralph Bakshi exploite le domaine de la fantasy et du conte de fées tout en l'accommodant à sa sauce. Il comptait réaliser un dessin animé familial tout en ne prenant pas le spectateur de haut ou en cédant à la mièvrerie. Le film démontre les dangers de la technologie moderne et aussi de la propagande. Il demeure une des plus grandes réussites de Bakshi, une oeuvre importante du cinéma d'animation et qui vaut largement le coup d'oeil.
Après plusieurs échecs critiques (dont le toujours inédit en France Coonskin), le mal-aimé Ralph Bakshi revient sur le devant de la scène en 1977 avec son premier passage à l'heroic fantasy. Enfin presque... Mélange du genre avec celui du film de guerre et de la science-fiction, Les Sorciers de la Guerre est aussi le premier du réalisateur à opter pour des passages en rotoscopie, technique qu'il continuera avec ses autres œuvres. Et pour ce changement radical de décor (exit la critique sociale américaine), Bakshi va malheureusement se prendre un peu les pieds dans le plat... Une introduction magnifique composée d'images stoïques et d'une narration féminine envoutante, un décor féérique planté... et Bakshi envoie tout en l'air avec des personnages soudain cartoonesques (le mage Avatar n'a plus rien du sorcier héroïque présenté quelques minutes auparavant), un humour parfois inadéquat (la scène des deux prêtres) et des passages en rotoscopie alors très très maladroits pour ne pas dire hideux. On appréciera certes l'audace d'un scénario mélangeant brillamment l'heroic fantasy de Tolkien et d'Eddison à un décor post-apocalyptique où des soldats portant uniformes et masques à gaz sont à la solde d'un sorcier nazi. Mais cela ne suffit hélas pas pour rendre le tout cohérent. Certains personnages au départ intrigants sont sacrifiés comme Necron 99 (rebaptisé Peace par la suite), cet étrange assassin robotique tout de rouge vêtu, ou encore Blackwolf, le grand sorcier restant finalement dans l'ombre malgré son caractère effrayant. L'intrigue se ressert donc surtout sur la quête du gentil sorcier (mais déluré) Avatar, de la princesse elfe Elinore et de leur fidèle et téméraire compagnon elfique Weehawk à travers forêts et montagnes pour un parcours au final peu entraînant malgré de très bons moments (le passage chez les fées notamment). Au final, entremêlant des styles et des genres sans vraiment proposer quelque chose de limpide, Les Sorciers de la Guerre n'est pas très passionnant mais demeure pourtant l'une des réussites de Ralph Bakshi.
Pas mauvais mais pas convaincant, Ralph Bakshi est un créateur de plusieurs films d'animation rarement destiné à la jeunesse c'est encore le cas avec Les Sorciers de la guerre qui se veut un film d'héroic-fantasy sombre et adulte mais non dénué d'humour. Le mélange est raté car Les Sorciers de la guerre oscille constamment entre les deux et ne parvient pas à mixer la noirceur et l'humour pour en faire un bon compromis malgré tout on retient quelques scènes qui sont vraiment extra par contre les héros ne sont pas forcément attachant. A signaler une jolie musique sinon de Bakshi Tygra est meilleur.
Réalisé, en 1977, le titre apparaît réellement comme le chainon manquant dans l’œuvre de son réalisateur, en ce sens qu’il allie les deux veines de sa sensibilité : la contestataire (qui irriguait FRITZ THE CAT et COONSKIN) et celle de l’heroic-fantasy (qui le verra ensuite adapter LE SEIGNEUR DES ANNEAUX puis réaliser TYGRA). Donnant à l’ensemble des allures d’auberge espagnole au sein de laquelle Chuck Jones (Bip-Bip et le coyote) côtoie Frazetta (CONAN LE BARBARE)…
Mélange, avouons-le, pas toujours des plus heureux, tant l’alliance entre loufoque et sombre sérieux semble parfois s’effectuer au forceps. Sans compter un rythme pas toujours trépidant (bien que l’ensemble excède à peine l’heure et quart) et un style très fortement estampillé 70’s (notamment à travers ses couleurs criardes parfois à la limite du psyché) qui pourront rebuter les moins endurants…
Mais on ne saura reprocher à Bakshi de rester fidèle à ses obsessions et d’oser produire quelque chose de jamais vu. Un trip expérimental qui brasse tout et son contraire et rend nostalgique d’une époque où tout semblait possible, sinon permis, en matière de création.
Bakshi n'est surement pas le plus grand "director" de dessin annimés, mais dans le monde du dessin animé, où tout est lisse, Bakshi offre quelque chose de différent, "d'autre". Et pour cela, il m'a fais chavirer comme aucun autre dessina animée. "Wizards" est un grand dessin animée.