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Pascal
159 abonnés
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3,0
Publiée le 4 décembre 2021
"Kasaba" , " la petite ville" en français est le premier film de Nuri Bilge Ceylan, sans doute un des meilleurs cinéastes mondiaux en activité. Ce réalisateur ambitieux, dont les films sont plutôt destinés aux spectateurs exigeants, obtint de nombreux prix prestigieux dans les festivals internationaux et même la Palme d'or à Cannes pour "winter sleep". J'ai vu l'ensemble de sa filmographie et si le film que je préfère de Ceylan est "usak" qui faillit aussi obtenir la palme d'or à Cannes, je dois reconnaître que j'aime tous ses films. Si aujourd'hui Ceylan réalise des films très longs ( plus de 2h30) construit sur des dialogues qui peu à peu permettent de cerner un personnage, "Kasaba " ,son premier film ne répond pas aux caractères que je viens d'évoquer. Film court, peu bavard, il est finalement une note d'ambiance autobiographique du réalisateur. Voisin dans sa première partie de scènes de "ou est la maison de mon ami ?" le film célèbre de Abbas Kiarostami, le film s'oriente ensuite et déjà, dans un dialogue ininterrompu entre des personnages de différentes générations d'une même famille. Il se terminera sur sorte d'ode à la campagne Turque, d'où vient le réalisateur. Il y a de très beaux plans en noir et blanc, le film se regarde avec plaisir et il n'e comprend pas de manque de rythme. Pourtant, c'est le film le moins réussi de son auteur et de loin. Il est vrai que Ceylan atteindra ultérieurement les sommets de l'art cinématographique. Je recommanderais le film aux aficionados du réalisateur. Ceux qui ne connaissent pas son œuvre devraient, avec plus de profit voir "Uzak" qui est selon moi un chef-d'oeuvre de l'art cinématographique . Mais "Kasaba, " s'il n'est certes qu'un petit film d'un grand metteur en scène, est une œuvre très honorable.
Premier des 9 longs métrages réalisés par Nuri Bilge Ceylan, dont 7 ont été présentés en compétition à Cannes, "Kasaba" n’avait jamais eu droit à une sortie en salles dans notre pays. Seuls, des écrans de Nantes et d’Angers l’avaient accueilli à l’occasion de festivals et le film était également sorti en DVD en 2003, à la suite, sans doute, du Grand Prix du Festival de Cannes 2002 obtenu par "Uzak". Il n’était pas nécessaire d’être un grand spécialiste du cinéma pour comprendre dès son premier long métrage qu’avec Nuri Bilge Ceylan, on avait affaire à un très, très grand réalisateur, le plus grand, peut-être, de sa génération. Il aura fallu attendre plus de 25 ans pour voir enfin "Kasaba" en salle dans notre pays, mais cela valait le coup d’attendre..Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-kasaba/
Un film magnifique, en noir et blanc, dans la filiation directe d’Ozu, Kurosawa ou Fellini. Le film est littéralement magique, puisqu’il condense en 80 minutes, tous les thèmes futurs du Bilge Ceylan, l’école, le service militaire, la paternité, la vie rurale, la vie étudiante, l’administration, le film est exhaustif, il se suffit à lui-même, à toute réflexion sur le sens de la vie...à voir absolument....En plus chaque plan, tangente la beauté d’une photo, quel régal.....
Pour son premier film, Nuri Bilge Ceylan nous berce avec une chronique familiale douce mais très (très) chiante dans un village de la Turquie profonde des années 70, avec peu de dialogues mais un photographie sublime.
Un mois après "Les Herbes sèches", Memento Distribution a eu la riche idée de sortir le premier long métrage de Nuri Bilge Ceylan, la figure de proue du cinéma turc, dont les longs métrages, encensés par les uns, honnis par les autres (moi y inclus) engrangent les récompenses dans les festivals les plus prestigieux ("Winter Sleep" a obtenu la Palme d’or – certains esprits facétieux l’ont aussitôt rebaptisé « la palme dort » en 2014).
La sortie en salles de "Kasaba" n’est pas seulement un coup de marketing visant à attirer tous ceux – et ils sont nombreux – que séduit le cinéma contemplatif de Ceylan. Juste après celle des "Herbes sèches", elle démontre la cohérence d’une oeuvre toute entière incluse dans ses prodromes.
Comme "Les Herbes Sèches", "Kasaba" se passait déjà dans un petit village d’Anatolie. Ses premières scènes sont quasiment identiques. Elles se déroulent dans une misérable salle de classe, chauffée par un poêle à bois, où un maître démotivé essaie de faire respecter la discipline à des enfants pouilleux tandis que la neige tombe obstinément derrière les vitres salles de l’école, laissant deviner dans le brouillard un village triste et boueux.
Après cette première scène hivernale, la deuxième, la plus longue, se déroule l’été suivant. La gamine, qu’on a vu à l’école être humiliée par un professeur pour le goûter faisandé qu’elle avait dans son cartable, se rassemble avec son frère cadet et sa famille autour d’un feu de camp. Ses grands-parents, ses parents, son oncle l’entourent. Chacun prend la parole à tour de rôle, racontant ses souvenirs, ses regrets, ses espoirs devant les deux enfants.
Le film se clôt par une dernière séquence, muette, à l’automne, marquant la lente succession des saisons et l’inaltérable beauté de la nature. Le noir et blanc du film concourt à lui donner un parfum d’intemporalité : l’action – si tant est qu’on puisse utiliser ce terme – est censée se dérouler dans les 70ies ; mais elle n’est d’aucun temps ni d’aucune époque.
On l’aura compris : "Kasaba" séduira les amoureux inconditionnels de l’oeuvre de Nuri Bilge Ceylan ; car elle en annonce les thèmes et en a déjà la forme, notamment ce goût fétichiste pour les cadrages et les longs plans fixes. Quant aux autres, sauf aux plus masochistes d’entre eux, je ne saurais trop leur recommander de s’abstenir.
Dans un beau noir et blanc, "Kasaba" brosse le portrait de deux enfants, frère et sœur, au fin fond de la Turquie, entre l'école et les veillées avec les parents et grands-parents. Réflexions sur les difficultés du quotidien, l'expatriation des aînés pour gagner leur vie ou pour étudier, les besoins purement pécuniaires des uns et la recherche d'une vie paisible, au contact de la nature, pour les autres. Une épure qui, sans toucher au sublime, mérite le détour, y compris pour ceux qui ne connaissent pas l’œuvre du cinéaste.
Dans un village du fin fond de l’Anatolie, la caméra suit des enfants cheminant sous la neige vers une école. Ils chahutent en attendant le maître, imposant, et rêvent pendant les leçons. Dans cette première partie, les dialogues sont rares, toute la science de Ceylan est dans la photo, dans le cadrage des paysages, des visages, des mouvements. Dans une deuxième partie, les enfants sont rentrés chez eux, c’est l’été, le moment d’une veillée sous les arbres des champs. Les adultes, grands-parents et parents, évoquent des souvenirs, les drames familiaux, et dissertent sur l’attirance de l’ailleurs, terre promise décevante, et l’irrémédiable retour au village. Kasaba est le premier long métrage de NB Ceylan. Les critiques ont raison de dire qu’il contient déjà l’essentiel de son cinéma pour ce qui est de la photo et de la mise en scène. C’est aussi vrai sur les thématiques traitées (la question de l’exil, la dureté de l’enfance, la beauté, la puissance de la nature, etc.) même si elles seront développées par la suite de façon plus sophistiquée. Comme toujours avec Ceylan, passé un moment d’adaptation, on est entraîné dans un autre milieu, une autre ambiance et on se laisse porter, on perd la notion du temps. Très beau film.
Ai vu "Kasaba" le premier film du génial réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan. Ce film a été tourné en 1997 et n'était jamais sorti en France. Il a fallu attendre cet été pour le voir enfin sur nos écrans. Même s'il n'a pas la maitrise des chefs d'oeuvre à suivre ("Il était une fois en Anatolie", "Winter sleep", "Le poirier sauvage" et le dernier "Les herbes sèches") nous retrouvons une bonne partie des thèmes de prédilection du metteur en scène : l'enfance, la transmission, l'hiver, les longs silences, les plans séquences, les longues conversations du quotidien qui en disent bien plus long que ce qu'elles disent. Bien évidemment la maitrise de la caméra, du cadrage, du montage est déjà présente. Le noir et blanc est sublime. La première partie du film est magistrale et c'est la plus intéressante. Tout se passe dans une salle de classe où un instituteur peu à son travail "enseigne" à de jeunes enfants pauvres de primaire. Dehors il neige et le temps s'arrête. Beaucoup de poésie et d'onirisme dans ces scènes presque sans dialogue, où la perception du froid, du temps qui passe lentement, de l'ennuie est puissante. La deuxième partie plus verbeuse est moins aboutie et le scénario moins limpide, même si elle nous vaut une très intense séquence de fête foraine . J'ai eu tout de même un grand plaisir à voir la première pierre d'une filmographie passionnante. Pour qui aime le cinéma turc et principalement celui de Nuri Bilge Ceylan.
Premier film, qui marque les débuts du réalisateur turc nuri bilge ceylan, on retrouve déjà ses thèmes de prédilection qui court tout du long de sa filmographie, tel que l isolement, la famille, et la cruauté de la vie. Ici ceylan filme une journée chronique d une petite ville coincé dans les plateaux anatolien, et principalement une famille où les non dits sont palpables et même les ressentiments entre eux sont bien cruels. Un film intéressant
Premier film de Nuri Bilge Ceylan réalisé en 1997, mais qui n'était jamais sorti en France. En règle générale, les films de ce réalisateur Turc durent entre 2h30 et 3h, mais celui-ci est plutôt court, à peine 1h25. La première partie montrant l"hiver dans ce petit village reculé s'apparente à une approche documentaire, avec très peu de dialogues. La seconde, beaucoup plus verbeuse, montre une famille rassemblée pour la veillée du soir. Sans être un film fondamental de Ceyla, on y décerne les thèmes que le réalisateur turc développera par la suite.
Première partie très esthétique avec de superbes prises de vue. On sent la patte et le talent de l'ancien photographe. La deuxième partie, discussion à bâtons rompus autour d'un feu de camp, est longue mais longue,...Et fait malheureusement oublier toute la beauté précédente.