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Gérard Delteil
203 abonnés
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4,0
Publiée le 16 janvier 2017
Le fait que ce film ait été tourné en Iran montre bien les contradictions de ce pays, où les opérations de changement de sexe sont non seulement autorisées mais subventionnées par l'Etat, alors que le port du foulard est obligatoire et l'homosexualité réprimée. Certes le réalisateur s'est plié à certaines obligations, comme de montrer toujours les femmes voilées, même chez elles, ce qui ne correspond évidemment pas à la réalité. Mais il a fait preuve d'un grand courage en dénonçant ainsi les préjugés machistes et le patriarcat. Son film est sans doute parfois un peu didactique, mais il n'est jamais pleurnichard. Il est frais et plein d'humour. Comme dans d'autres films iraniens, notamment ceux de Farhardi, l'opposition entre les classes bourgeoises évoluées et les classes populaires, symbolisée par deux femmes, apparait clairement. Mais la femme de milieu populaire n'est jamais regardée avec un paternalisme un peu méprisant, comme chez Farhardi, et le riche patriarche bourgeois n'est pas épargné. Lors de leur tête à tête, c'est la femme du peuple, pourtant elle aussi pleine de préjugés religieux, qui trouve le courage de dire ses quatre vérités au bourgeois, parce qu'elle est beaucoup plus humaine que cet homme pour qui ne compte que l'honneur familial. Une réussite à découvrir.
Une femme transgenre iranienne veut quitter son pays, bien que l'opération de changement de sexe y soie autorisée et remboursée, par crainte ( fondée) de devoir vivre un rejet social.
Si la première partie se laisse voir, la seconde s'enlise et le manque de rythme qui la parcoure affecte l'attention qu'on porte à cette histoire.
On relèvera l'interprétation de qualité de l'ensemble de la distribution au milieu d'une mise en scène beaucoup trop plate.
" une femme iranienne " est un appel légitime à la tolérance malheureusement un peu trop desservi par une mise en image d'un niveau de maîtrise auquel le cinéma persan ne nous avait pas habitué.
Très déconcerté par ce film que je pensais être après Taxi Téhéran, une nouvelle plongée sociologique dans la société iranienne et plus particulièrement dans la condition féminine…je savais que Rana, femme traditionnelle faisait le taxi en cachette pour subvenir à ses besoins ainsi que de son fils pendant que son mari était en prison pour dette…je savais qu’elle prenait dans son taxi, une jeune femme plutôt riche, Adineh, qui fuyait sa famille pour ne pas être mariée de force à son cousin…au cours du film on découvre qu’elle a un problème d’identité sexuelle et se sent plus homme que femme…spoiler: d’ailleurs elle ne fait rien pour avoir l’apparence d’une femme…cette situation problématique dans toutes sociétés prend un caractère ambigu dans la société iranienne, alors que l’homosexualité est bannie et passible de la peine capitale, les inter sexes , nés avec le tiraillement psychologique d’être mentalement d’un sexe autre que celui de leurs corps sont reconnus et l’opération de changement de sexe possible et pris en partie en charge par l'état… Adineh spoiler: – , craignant l’après, veut fuir en Allemagne pour s’y faire opérer. Les deux femmes après un premier moment de rejet de Rana vont apprendre à se connaitre et à s’aider…le film réaffirme les limites d’une société rigide où la liberté d’être subit le camouflet de la rigueur étatique et islamiste et la surveillance sociale érigée en règle. Une réelle ambigüité émane d’Adineh (Shayesteh Irani), dans son physique androgyne et ses tenues vestimentaires de garçon. Un rôle difficile tenu de mains de maître. A son côté, Rana (Ghazal Shakeri) ne démérite pas, plus fragile, elle semble comme un animal traqué…mais le thème de l’intersexualité ne m’a guère passionné.
un film très étonnant de par son sujet. en effet, sachant que la réalisatrice est une femme et que le film a été tournée en Iran, je ne peux que dire bravo!
Pour son premier film, Negar Azarbayjani cumule toutes les tares. C'est une femme, elle tourne en Iran et son propos porte sur la transsexualité dans son pays. Comment faire alors pour combattre la censure ? La réalisatrice a choisi de lutter par l'intermédiaire de sa caméra en racontant une histoire poignante. La rencontre de deux femmes que tout oppose. Le choc de deux destins qui vont être bouleversés.
Le propos du film est très fort. Parler de sexualité en Iran en 2015 relève d'un courage remarquable. Quand l'une est chauffeur de taxi pour pouvoir subvenir aux besoins des siens, l'autre veut quitter le domicile familial afin de changer de sexe. Avec cette œuvre, les femmes retrouvent un véritable statut : celui d'être humain, doué de pensée et d'opinions. La voiture dans laquelle elles se rencontrent représente le symbole d'une fuite en avant. Échapper à l'oppression politique, sociale et familiale pour pouvoir vivre, et plus survivre.
La précarité de la mise en scène surligne la thématique d'Une femme iranienne. Comme s'il n'était pas concevable de réaliser une fiction de cet ordre, on croit avoir à faire à un documentaire sur une transsexuelle. Il n'en est rien, les plans-séquences de la cinéaste sont précis et dévoilent des tabous incurables. Plus qu'un propos politique, cette manière de filmer met en lumière l'importance du sentiment. Deux scènes (la prison, la chambre conjugale) témoignent de la frustration amoureuse à laquelle ces personnages sont confrontés. Finalement, ces séquences représentent à elles seules la pureté de leurs ressentis, mais aussi leurs duretés.
Une femme iranienne n'est pas un beau film mais un bon film, mieux un excellent film. Comme "Taxi Téhéran" c'est un film engagé ou pour le moins à thème. La vie des trans-sexuels n'est pas facile dans beaucoup de pays y compris en Europe. Imaginez cette situation dans un pays islamique ? Ce film nous donne à voir le calvaire d'une jeune fille qui se ressent dans la personnalité d'un homme en Iran. Heureusement elle rencontre une bonne personne, une jeune femme exceptionnelle de courage et d'humanité qui doit surmonter ses propres épreuves et qui l'aidera. Malgré la dureté des comportements des autres personnages, on ne peut avoir que de la compassion pour le père et le frère qui sont prisonniers des traditions, codes d'honneur et de tout l'environnement socioculturel. Ce film mérite d'être primé dans l'un ou l'autre des festivals. Ne tardez pas à le voir car il ne reste pas longtemps à l'affiche comme les films d'arts et essais. Pour moi c'est un chef d'oeuvre.
Rana rend visite à son mari emprisonné pour une raison que l’on découvrira plus tard dans le film. On la sent très amoureuse et profondément meurtrie par cette situation. Puis, on la retrouve au volant de son modeste taxi. Elle est contrainte d’exercer une activité professionnelle non seulement pour payer les dettes de son mari mais aussi pour assurer son quotidien et celui de son petit garçon. Un jour, une étrange fille au physique ambigu surgit dans son taxi. La fille s’appelle Radineh. Elle exige une destination lointaine qui ne correspond pas à l’emploi du temps de Rana. Mais elle dispose d’argument sonnant et trébuchant. Commence alors un périple inattendu. Tout cela est filmé à l’iranienne c'est-à-dire avec des plans bien cadrés, un montage harmonieux, des paysages de montagne éblouissants, des dialogues parfois drôle (le père de Radineh : « il y a des gens qui ont des enfants, moi j’ai des ennuis ! »). Malgré ces qualités purement cinématographiques, ce film pêche sur plusieurs points. D’abord le scénario. Jusqu’à mi parcours tout va bien. Mais après, l’histoire s’essouffle, traine en longueur, il n’y a plus de rebondissement. Ensuite le choix des acteurs. Si Rana dispose d’un physique qui s’accorde à son rôle, on voit bien que le personnage de Radineh est interprété par un garçon aux traits, de surcroit, particulièrement ingrats . Si maintes actrices peuvent jouer des rôles de jeunes garçons sans difficulté (Catherine Spaak merveilleuse dans le rôle de Théophile dans « le chevalier de Maupin » plus toutes celles qui ont interprété le rôle de Chérubin dans « le mariage de Figaro »), le contraire est plus ardu surtout lorsqu’il s’agit d’un personnage victime d’une malformation. Car le sujet s’appuie, en fait, sur ces cas rarissimes d’hermaphrodisme ou de pseudo hermaphrodisme (comme cette championne de ski autrichienne qui était en fait un homme) et non sur la transsexualité. Enfin, dernier point, le ton se révèle un peu trop didactique. En V.O. on retiendra la beauté du farsi, l’agréable timbre de voix de Rana et sa ressemblance à un moment donné avec notre sainte Thérèse de Lisieux.
Film qui nous plonge dans la société iranienne en nous montrant ses bons et ses mauvais côtés. J'ai reconnu dans la langue original quelques mots employés aussi en Azerbaïdjan, à Bakou.
avis à ceux et celles qui aimeraient découvrir le cinéma iranien, ne le faites pas via ce film.. tournez vous plutôt vers les kiarostami et faghadi et aujourd'hui vers rasoulof et roustayi sujet, scenario, effets spéciaux, interprétations, tout ici est digne d'un téléfilm de france 2 et ce n'est évidemment pas un compliment pour moi ! dommage, les deux premières scènes promettaient du bon (surtout celle du parloir) mais la suite n'est pas à la hauteur, avec deux héroïnes très peu appréciables
La première moitié du film, racontant le quotidien d'une femme iranienne dont le mari est en prison, et qui essaie de gagner de l'argent en faisant le taxi, m'a plue car elle montre les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes en Iran... La deuxième moitié s'attache à une deuxième femme, dont le sort est dramatique car elle risque d'être mariée de force, et là le sujet est beaucoup plus délicat et je ne suis pas convaincue par la façon dont cela a été traité.
Excellent film sur la question transgenre (improprement appelée "intersexe" dans le film) : très belles images, bon scénario, intelligent et sensible. C'est bien de voir un film sur ce sujet qui pose la question de l'humanité. A voir.