C'est la première fois je crois que je mets cette note à un film mais là, impossible de faire autrement. L'étoile revient à l'interprétation de Stéphane Freiss, le seul à sauver sa partition puisqu'il est question de piano. Les spectateurs quittaient la salle les uns après les autres. J'ai hésité mais le prix de la place m'a coûté trop cher alors j'ai lutté, pour ne pas dire résister aux bâillements, aux soupirs, au sommeil.
Catastrophe. Rien ne colle. L'histoire est facile et attendue, on ne croit à aucun des personnages, Jasmine trinca qui jusque là, dans sa langue d'origine était toujours juste, n'est ni crédible ni bien dirigée. Sorte de Bellucci en moins pire mais pas loin. Quand on dit "avoir grandi en Italie" alors qu'il eut été plus simple de dire qu'elle était italienne, on ne garde pas un tel accent. Passons. Elle est fausse, elle ne croit pas à ce qu'elle dit, seules ses mains qui ne sont peut-être pas les siennes mais des doublures, sont crédibles une fois posées sur le piano. Elle ne croit pas non plus à Joey Starr ni à l'histoire d'amour, tout est artificiel. Même quand elle l'embrasse. Bref! affligeant. Joey Starr, quoiqu'on en dise, n'est absolument pas à l'aise dans ce film, sa mâchoire tendue le prouve à chaque fois. Il ne donne rien que des paroles de texte récitées, il n'est pas bien dirigé et il a beaucoup beaucoup de travail avant de confirmer qu'il est un acteur. Le scénario est si mauvais, si plat, que les rares répliques qu'il l'incombe sont presque drôles tant elles sont irréalistes. "ne bouge, je prends une photo avec mes yeux, je n'ai pas besoin d'appareil" quelle catastrophe ! et ce n'est pas le jeu toujours aussi monocorde, lisse, de Virginie Ledoyen dont le rôle n'est pas abouti, qui aurait pu être intéressant si l'actrice lui donnait du relief. Elle devrait être garce elle n'est que pétasse, elle aurait dû être menaçante elle ne fait que froncer les sourcils et aggraver sa voix, elle était soi disant une femme sans famille, rescapée des foyers ...une vie à laquelle on ne croit pas du tout, tant son passif n'a pas été traité, elle devait être belle et elle l'est, comme toujours, belle, lisse mais n'impose rien. Comment Libé a pu lui offrir une page ?
Cette histoire d'amants est vraiment à l'image du cinéma français : navrante et désespérante. Emmanuel Mouret ne sait pas écrire, en revanche il a su filmer parfaitement la beauté des paysages de l'arrière pays Niçois. La fin est juste incroyablement nulle, et alors le personnage "joué" par Virginie Ledoyen qui termine comme ça, c'est une escroquerie. En plus elle ne l'assume pas. Ne sont ni Fanny Ardant ni Depardieu qui le veulent et encore moins Truffaut !