Le long métrage commence sur les souvenirs de Philomena, se rappelant de son enfer passé dans une abbaye censée être près de la miséricorde de dieu, partie qui manque d’ampleur malgré le sujet pourtant très difficile d’un enfant séparé de sa mère. Peut être parce que la mise en scène en ce début de film est trop aseptisée, interprétée par une jeune femme trop distante et pas assez expérimentée qui malgré son jeu acceptable ne vit pas assez bien l’action pour nous y faire croire.
L’intérêt premier du long métrage réside dans cette histoire qui m’était pour ma part inconnue, étonnante dans le mauvais sens, horrible et assez inimaginable qui soulève quelques questions de morals et d’éthiques fondamentales ! Comment des religieuses, des catholiques qui sont censées prôner le respect a travers leurs croyances et les règles de leur dieu tout puissant peuvent a ce point faire des actes aussi horribles, traitées des femmes de cette manière, vendre des enfants pour simplement faire un peu de profit, mentir au près de chaque personne pour leur sécurité et leur secret ?… Comment tout cela est-il possible ? Histoire vraie qui prouve une fois de plus de manière très subjective que dans la religion il n’y a pas que du bien.
Le réalisateur malgré ses belles idées les expriment parfois un peu trop simplement, à l’aide de dialogues simplistes et rudimentaires quant à l’opposition de deux points de vus entre un petit bout de femme, certes un peu ignare et carrément naïve mais à la main sur le cœur et à l’altruisme débordant, croyante invétérée et prête a pardonner son dieu pour n’importe quelle faute, au manque d’éducation cruelle et à la fermeture d’esprit inconcevable, mais pourtant d’une tolérance, face à un journaliste certes forcement cultivé, logique et réfléchie mais qui apparaît un peu comme un bon bougre râleur et parfois énervé, qui parait en vouloir a tous et méprise, il semblerait, un peu la classe inférieur. Oh le vilain ! Et le réalisateur ne se sert que de cette opposition déjà vu pour incorporer son débat religieux peu poussé. Mais au delà de cette sordide histoire qui remet une fois de plus la religion en cause c’est la réaction d’autant plus étonnante de Philomena, qui même si son geste est particulièrement beau reste quand même sacrément étrange… Bordel de merde est-ce possible d’être aussi naïvement con ? Enfin je ne vous en dit pas plus pour ne pas vous dévoiler la fin…
Bon après avoir tenté de parler du fond malgré toute la superficialité de l’expression de ce thème dans la réalisation parlons de la forme. Long métrage typiquement anglais, mais le côté anglais calme, pas le côté déjanté et intenable à la Guy Ritchie dans ses « Snatch » ou autre « Crimes, arnaques et botaniques ». Non ici le british s’exprime de part sa tranquillité, sa classe, son calme… Rien de plus que cette histoire qui se suffit à elle-même, pas besoin d’esbroufe, d’artifices ostentatoires, de tentative de captage du spectateur maladroite et sensationnelle ! Le long métrage tient surtout par l’interprétation de Steve Cogan, toujours dans la retenue ! Mais si le film a réussit à faire quelques entrées au milieu de tous ces blockbuster pour spectateurs à la recherche de divertissements plus ou moins débiles pour décomplexer, c’est surement grâce à la présence de Judith Dench, vieillissante et fatiguée, qui nous offre une prestation honnête et spontanée.
Même si quelques fois les situations paraissent un peu poussives, sortes de tires larmes ou de tires rires, que parfois Dench est agaçante et fatigante du fait de sa trop forte niaiserie, cette histoire forte est à découvrir dans ce film simple et efficace, franc et spontané.