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Cinéphiles 44
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3,5
Publiée le 17 février 2019
Réalisé par Fritz Lang juste après le chef d’œuvre « Metropolis », « Les Espions » décrit l’infiltration de l’agent n°326 dans un réseau d’espionnage dirigé par Haghi. Celui-ci décide d’envoyer la magnifique agente russe Sonya pour l’éliminer. Mais l’agent 326 tombe sous son charme… Le scénario a été écrit par Thea von Harbou, la femme de Fritz Lang. Il s’agit de la première œuvre réaliste du réalisateur. Entre explosion de train impressionnante, suicides à gogo ou hilarante dissimulation de femme dans une chambre, les rebondissements s’enchaînent à mesure que les personnages sont nombreux. Le film mêle avec aisance ses genres dans un montage réactif. Quelques éléments de l’intrigue sont néanmoins plus difficiles à comprendre, notamment tout ce qui tourne autour des contrats japonais. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Bien sûr c'est du Fritz Lang en pleine possession de ses moyens, et certaines scènes sont spectaculaires, comme les suicidesspoiler: du russe et du japonais, les fantômes des agents japonais, la liaison du japonais avec l'espionne, l'accident du train et bien sûr le superbe final, mais d'autres sont incompréhensibles ! Voilà qui prouve que les histoires d'espionnages tarabiscotées ne datent pas d'hier, car si on comprend les grosses lignes de l'intrigue, le reste est complètement abscons et le scénario de Thea von Harbou n'a rien d'exceptionnel ni de passionnant. Qu'on nous explique par exemple ces histoires de contrats japonais… Malgré l'embrouillamini ambiant, ça reste cependant très visible, ne serait-ce que pour le rôle de de Gerda Maurus (laquelle s'envoya l'ami Fritz pendant le tournage) ou celui de l'Hollandaise Lien Deyers (qui joue le rôle Kitty)
fan de Fritz Lang, je me faisais une joie de voir ce film. Hélas l'intrigue est beaucoup trop complexe et le film est difficile à suivre. Si les gros plans sur les visages dans le Dr Mabuse ou M le maudit sont fascinants, dans Les Espions ils frisent parfois le ridicule. Le rythme est très lent et j'avoue qu'au bout d'une heure, j'ai renoncé.
"Les Espions" est l'un des nombreux films "monumentaux" de Fritz Lang. Le monumentalisme langien atteint ici ce qui est, peut-être, son point le plus fort en même temps que sa limite. Son point le plus fort car il faut bien admettre que la richesse et la complexité de l'intrigue sont fascinantes, de même que la mise en scène déploie une puissance hors du commun en entremêlant gros plans qui mettent en évidence l'expressivité des personnages (et des acteurs) et des plans plus larges qui possèdent moins un impact sensoriel que réflexif, lesquels font avancer l'action et enclenchent des mécanismes de suspense dont l'issue ne se joue pas forcément à la fin de la scène mais plus loin dans le film, ce qui renforce la tension ambiante. Brillamment orchestré, "Les Espions" l'est même trop, parfois étouffé par la vitesse de son montage et de son rythme. La partie centrale souffre de cette rapidité qui ne s'accorde pas au déploiement narratif, dont la lenteur résume bien la difficulté à résoudre l'enquête. En somme, un film impressionnant qui révèle toutefois les limites du cinéma de la maîtrise.
J'ai un pris un pied terrible pendant ce film, il est tout bonnement jouissif! Je pense ne pas me tromper en disant que Lang a presque inventé le film d'espionnage. Il devait sûrement en exister avant mais là je veux dire toutes les bases sont posées. Le complot mondial, le méchant qui envoie ses sbires partout tout en restant cloîtré dans son QG, le héros qui en chie, des rebondissements à gogo et j'en passe, et j'en passe... Un film bourré de clichés donc? Meuuuh non, c'est un précurseur voyons. Après on me souffle dans l'oreillette que le docteur Mabuse tourné avant avait déjà cette base scénaristique ou presque... Oh et puis taisez-vous laissez-moi savourer. Je trouve que le film est un modèle de narration malgré son lot d'invraisemblances et autres fantaisies. Déjà c'est mis en scène par un génie autant le signaler d'entrée de jeu. Lang prouve qu'il ne faut pas forcément bouger la caméra dans tous les sens pour créer des scènes dynamiques et une action efficace. Des cadrages minutieux, un montage fluide et ça suffit. L'introduction du film qui regroupe des casses, vendettas et assassinats est d'ailleurs la parfaite illustration de cette maîtrise de l'action. Et que c'est bien photographié, que c'est joli, que c'est beau mes seigneurs. Le film pouvait dater de 1950 ça ne m'aurait pas choqué, le jeu des lumières est sublime, l'éclairage très convaincant. Visuellement c'est juste magnifique, puis Lang ose également des plans moins terre-à-terre, je pense à celle où le diplomate japonais (qui ne ressemble pas à un japonais mais passons) "voit" ses acolytes lui remettre les documents cruciaux dont il a la charge. Une scène de rêve terrible et efficace.
Le film laisse également naître une histoire d'amour, brusquement encore une fois, mais qui reste convaincante. L'interprétation est de qualité en plus, Willy Fritsch a une classe folle, autant en vagabond qu'en smoking. Le grand méchant a le bonheur de ne pas surjouer outrageusement et d'être vraiment inquiétant. Nous sommes loin d'un Béla Lugosi qui hurle "Pull the strings!" chez Ed Wood (exemple extrême je vous l'accorde). Globalement j'ai cru à cette histoire, j'ai trouvé ce film particulièrement dynamique et les rebondissements ne tombaient pas comme un cheveu sur la soupe. Les Espions est un film maîtrisé qui ne baisse pas vraiment de rythme. Au contraire celui-ci grimpe crescendo pour déboucher sur un final dantesque. Un très bon film dans sa globalité dont je pardonne volontiers les quelques maladresses vu la qualité du long-métrage dont les 2h20 défilent à une vitesse folle.
C'est à cette occasion que je découvrais Fritz Lang et j'en suis sorti ébloui. L'atmosphère, la technique, le jeu minimaliste mais profond et subtil des acteurs. Histoire novatrice pour l'époque. Voilà qui donne envie de découvrir le reste de la filmographie de ce réalisateur.
On retrouve l'ambiance du docteur Mabuse et si Lang s'était appuyé un peu plus sur son héros on avait droit à du James Bond made in germany avant l'heure. Malheureusement après un départ percutant il se perd un peu et alterne le bon et le moins bon.
C'est encore du roman feuilleton filmé et c'est déjà la mise en place du film d'action et d'espionnage moderne, avec le procédé maître du suspense. En plus romantique (il est question d'amour qui détraque nos froids espions ou espionnes...) et distrayant, c'est un univers déjà proche de celui des Mabuse : il est question d'un maître manipulateur, de résidence en trompe-l'oeil, d'un univers très paranoïaque où les techniques modernes ont presque un pouvoir magique. Certaines séquences restent des morceaux de bravoures de mise en scène. Pas un film de Lang majeur, mais quand même le génie est là.
Un précurseur du cinéma d'Hitchcock qui, si il peine à se mettre en route, prend peu à peu de l'ampleur jusqu'à un final très réussi. Cependant, loin d'être avare en rebondissements en tous genres, il est souvent difficile à suivre.
Un muet de Lang assez décevant même si l'on ressent sa patte par contre on n'y retrouve pas la noirceur et l'ambiance mystérieuse de ses autres oeuvres muettes ; une 1ère heure beaucoup trop longue et un scénario qui n'a rien de bien passionnant. Seules dans les dernières quarante minutes Les Espions trouve un certain rythme (avec l'accident de train...).
Toute la partie et les éléments d'espionnage ne sont je me demande qu'un prétexte a raconté une histoire d'amour surtout dans la première moitié de ce trop long film. Cela dit le tout est très rythmé et haletant, les personnages sont pas trop mal qu'on croiraient tout droit sorti d'un James Bond.
Même si le film est parfois difficile à suivre, il reste quand même un excellent Fritz Lang. Dans ce film, on peut trouver pour la première fois tous les codes qui seront par la suite utiliser dans tous les films d'espionnage (femmes fatales, repaire hyper-secret du méchant, histoire d'amour entre espions de différents camps,...), nouvelle preuve du génie précurseur du réalisateur et la dernière demi-heure est particulièrement haletante. Les acteurs sont excellents que ce soit la charmante Gelda Maurus ou Willy Fritsch. Rudolph Klein-Rogge, qui bien évidemment lui aussi et comme toujours excellent, interprète dans ce film un méchant plus symphatique, plus humain et beaucoup plus charismatique que le docteur Mabuse qu'il a aussi incarné. Une belle réussite.