Après les Américains tueurs de cons de "God Bless America", après les Anglais tueurs d'emmerdeurs de "Touristes", voilà qu'arrive sur nos écrans le New-Yorkais "Malcolm". Malheureusement, c'est le serial-Killer redresseur de torts de trop. Même si ces trois films n'ont pas grand chose à voir entre eux, même si leurs sorties rapprochées ne sont sans doute que pure coïncidence, l'effet de mode devient quand même assez lassant. Et puis aussi, niveau qualité, "Malcolm" souffre la comparaison avec les deux autres films susnommés. Et puis surtout, niveau mémoire, on a déjà vu trop de fois (et adoré) "C'est Arrivé près de chez Vous" depuis 20 ans pour vraiment apprécier ce plagiat qui ne dit pas son nom. Cela dit, c'est quand même sympa d'être cinéphile dans un pays qui regarde surtout son propre nombril et sa propre production. Ca vous permet, une fois que vous avez décidé de franchir le pas et de réaliser votre propre film, de puiser allègrement dans les cinématographies étrangères sans que le public local ne s'en aperçoive trop. Parfois pour le meilleur, en dosant intelligemment inspirations extérieures et univers personnel, comme Tarantino et ses innombrables citations/reprises de films européens ou asiatiques. Parfois pour le pire, en pompant sans vergogne l'œuvre des petits copains comme Cahill qui, non content d'en reprendre la forme de faux documentaire, copie/colle ici des scènes entières du film de Belvaux, Bonzel et Poelvoorde. Ajoutons à cela un montage son atroce et une avalanche de références intellectuelles destinées à masquer la vacuité totale du propos et on obtient un film assez insupportable dans son genre (et certainement pas à cause de sa violence). Bon, malgré tout, on peut sourire parfois devant la parodie acerbe du milieu bobo/intello new-yorkais, on peut aussi apprécier quelques citations bienvenues ("Taxi Driver", of course) et on peut même trouver le personnage de Malcolm (incarné par Cahill lui-même) assez attachant malgré ses nombreux défauts. Car oui, en plus de réaliser, Ahley Cahill joue. Il écrit, monte et produit, aussi. Avec "Malcolm", il s'est donc fait son petit délire un poil mégalo. Un bon petit home-movie qui aurait dû le rester. Le fait qu'il ait eu droit à une sortie en salles reste quand même assez difficilement explicable.