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    Maborosi
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    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 995 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 septembre 2022
    Le portrait sobre et sensible d’une jeune mère hantée par le suicide soudain de son mari, servi par une mise en scène contemplative séduisante, mais plombé par un récit manquant de rythme, de fluidité mais aussi d'émotions. 1,75
    Daniel Schettino
    Daniel Schettino

    26 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 mai 2022
    Le début énigmatique du film est la clé pour élucider le parcours de Yumiko, le personnage principal du film, interprété par l'actrice Makiko Esumi, sublimée dans beaucoup de plans du film. Le départ d'Yumiko d'Osaka pour rejoindre un petit port de pêche isolé, est en fait le voyage de l'inconscient de Yumiko. Le passé douloureux et le présent refuge précaire, s'entremêlent. Pour Yumiko c'est le temps des désillusions. L'atmosphère est pesante. Le quotidien monotone et insupportable brise Yumiko, comme les vagues de l'océan qui viennent se briser sur les côtes arides du petit port. Les vagues sont comme des gifles, et elles sont incessantes. Le temps semble s'être arrêté pour Yumiko. Elle est là sans être là. Elle survit. La brisure profonde de Yumiko est trop profonde. L'interprétation est délicate et fragile. La trame narrative du film est déchirante. La retenue de la réalisation de Hirokazu Kore-Eda est émouvante. Quelle précision des mouvements. On est dans la pudeur, pas dans le sens moral, mais dans l'effacement des personnages, car leurs cris sont intérieurs et on les encaisse comme des coups. On perçoit leur détresse comme celle d'un navire en perdition dans une tempête au large des côtes du petit village côtier. Le film est d'une grande sensibilité ! Ce qui n'empêche pas le réalisateur d'avoir un regard acéré sur une société qui étouffe Yumiko. Un film admirable.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 février 2018
    Dès son premier film Maborosi, Hirokazu Kore-Eda, qui vient du monde du documentaire, va s'intéresser à des thématiques qui vont hanter son cinéma par la suite, à l'image du deuil, de l'incompréhension ou encore de l'absence.

    Ici, il met en scène une jeune femme devant faire face au suicide inexplicable de son mari, lui rappelant la mort de sa grand-mère dont elle se sent coupable. Kore-Eda propose un portrait subtil d'une femme d'abord souriante puis marquée à vie par la mort, ne pouvant faire son deuil et lorsque la cicatrice commence à se refermer, ça revient la hanter. Ce bouleversement semble l'accompagner éternellement, et à travers elle, le cinéaste s'intéresse à la façon dont on peut reconstruire sa vie et vivre avec une telle cicatrice, et une forte culpabilité.

    L'oeuvre suit un schéma qui verra cette femme tenter de refaire sa vie, tout en essayant de comprendre ce qu'il s'est passé, et Kore-Eda démontre une parfaite maîtrise du scénario, bien construit et sobre, ce qu'il reproduit dans sa mise en scène. Il profite aussi d'un passionnant cadre, sachant le sublimer à l'image des simples séquence de vie dans le village, et n'hésitant pas à insister sur ce qui peut sembler des détails. Il parvient à faire ressortir l'émotion véhiculée par cette femme, d'ailleurs incroyablement interprétée par Esumi Makiko, dont c'était la première apparition à l'écran, trouvant toujours le bon équilibre dans une personnalité riante frappée par le deuil et l'absence.

    La force de Maborosi se trouve aussi dans son atmosphère totalement prenante et à la limite du fantastique, sublimée par une imparable maîtrise formelle. Les éclairages sont magnifiques, et Kore-Eda joue remarquablement avec les clairs-obscurs, accentuant encore plus la douleur de cette femme, et la rendant encore plus poignante. Il fait preuve d'une vraie créativité pour capter l'essence de son protagoniste, et des personnages tournant autour, mais aussi du cadre et de l'atmosphère, à l'image de l'inoubliable séquence nocturne de la tempête, où une ressemblance de la grand-mère perdue semble revenir comme par magie.

    Hirokazu Kore-Eda s'affirme dès sa première tentative au cinéma, offrant avec Maborosi un portrait touchant et sensible autour du deuil et de la reconstruction, dont on peut admirer la maîtrise formelle et se laisser emporter par une ambiance à la limite du fantastique. (merci à Kalopani pour la découverte)
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    66 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2012
    Sorti tardivement en France (le film date de 1995, année où il reçut le prix de la mise en scène à la Mostra de Venise - bonjour le nez creux des distributeurs français), "Maboroshi" est la première oeuvre de fiction de Kore-eda Hirokazu, jeune réalisateur venu du documentaire. D'emblée, il frappe fort! Le thème central de toute son oeuvre est déjà là: l'absence, le vide, le deuil. Yumiko, jeune mère d'Ôsaka, est confrontée brutalement au suicide de son mari. Acte fou, incompréhensible, car ils semblent très heureux. Cette disparition fait écho en elle à celle de sa grand-mère, qu'elle culpabilise de ne pas avoir su retenir à la maison quand elle était enfant. Après plusieurs années, elle se remarie avec un jeune veuf et part vivre avec lui dans un village de pêcheurs de la péninsule de Noto, sur la mer du Japon. Mais le traumatisme est là, qui ne la quitte pas... Le film est presque intimidant de maîtrise formelle. Eclairages somptueux jouant avec maestria sur les clairs-obscurs, calme impressionnant qui ne rend la douleur sous-jacente que plus poignante. Esumi Makiko, dont c'était la première apparition à l'écran, est formidable: équilibre parfait pour incarner cette personnalité rieuse qui a un jour été blessée à mort et ne s'en remet pas, mais continue à vivre, malgré tout. On admire déjà cet art inimitable de Kore-eda de jouer sur de micro-détails pour susciter des réminiscences du passé, faire en sorte qu'il se rappelle toujours à nous et aux personnages - parfois dans une atmosphère quasi-fantastique, (cf. la séquence de la nuit de tempête, dont une vieille pêcheuse, qui ressemble beaucoup à la grand-mère perdue de Yumiko, semble revenir comme par magie). Restant toujours à distance respectueuse de ses personnages - la caméra à l'épaule n'a pas encore remplacé les plans fixes chez Kore-eda - "Maboroshi" séduit peut-être moins immédiatement que les films suivants de son auteur. La faute peut-être aussi à quelques séquences peu utiles sur la vie du village - reliquat du passé de documentariste du réalisateur. Mais à un tel niveau de qualité, on ne va pas pinailler...
    Parkko
    Parkko

    162 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 décembre 2011
    C'est un film que j'aurais pu vraiment ne pas aimer, j'aurais pu passer à côté, mais en fait j'ai aimé. J'ai trouvé qu'il y avait une sorte de charme lancinant qui accompagnait le film, une sorte de grace invisible sur lequel reposait tout le film. A mon avis Maborosi repose principalement là dessus, grâce à une mise en scène et une photographie soignée, un refus de tomber dans l'excès et une préférence à la sobriété qui fait que tout d'un coup, ça marche. Bref, un film intéressant mais pas exempt de défaut (il aurait pu aller plus loin je pense).
    Thomas P
    Thomas P

    36 abonnés 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 mars 2011
    Avec une mise en scène et un esthétisme très plaisant, Hirokazu Kore-Eda nous fait méditer sur la mort, sur la raison de son intervention dans un couple paisible. Une vague de questions qui ronge l’esprit pendant des années sans que l’on puisse y répondre, reste une douleur impitoyable pour Yumiko. Un film poétique et beau. A voir !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    C'est (encore) un bijou du cinéma japonais, comme ce cinéma sait nous en procurer. Au delà du thème du deuil jamais fait, c'est la profondeur de la personne qui est très touchante, personne auquel on s'attache immanquablement. Tout est toujours dans les silences, dans le non-dit.
    Kore-Eda est aussi un photographe qui connait son affaire et sait aussi magnifiquement nous prendre dans la magie de ses lumières.
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