« J’ai sauvé le latin. Et vous, qu’avez-vous jamais fait ? »
Deuxième réalisation de Wes Anderson avec Owen Wilson au scénario, Rushmore a bénéficié d’un budget plus conséquent que Bottle Rocket (1996), ce qui permet au réalisateur de créer plus librement son univers visuel, déjà esquissé dans son premier film.
A la distribution, à côté d’Olivia Williams, on retrouve des interprètes qui deviendront des fidèles d’Anderson. Outre Luke et Andrew Wilson et Kumar et Dipak Pallana, déjà présents dans Bottle Rocket, on retrouve ainsi Jason Schwartzman (7 films), Bill Murray (9), Seymour Cassel (3) et Brian Cox (2).
Le scénario présente un stéréotype : l’étudiant qui s’identifie à son école malgré ses faibles résultats, type de caractère que l’on retrouvera sous des aspects différents chez Todd Phillips (Road Trip, 2000) et Walt Becker (American Party : Van Wilder, Relations Publiques, 2002). La différence dans ce film est que l’étudiant en question n’a que 15 ans. A l’inverse des trois personnages de Bottle Rocket, des adultes au QI d’enfants, Max est ici un enfant qui se comporte en adulte, tout comme son pupille Dirk, d’une dizaine d’années, malgré quelques réflexions, parfois, qui les ramènent à leur âge. Les autres personnages apportent un côté décalé, à l’image des jumeaux lutteurs ou de l’élève écossais à l’accent reconnaissable. A voir évidemment en V.O.
Au niveau de la réalisation, enfin, le film s’étire en plans larges symétriques et plans rapprochés, quelques fois en plongée légère, cadrés presque au millimètre. Certaines images sont de vraies peintures. Hélas, le scénario et la qualité esthétique ne suffisent pas à tenir sur la durée et on finit par s’ennuyer devant une histoire qui se délite franchement.