Avis : La Ritournelle - Page 4

Si le début (la partie normande) est un peu longuette est même un peu chargée, la suite, qui se situe dans Paris, est bien plus réussie, plus juste aussi, avec une Isabelle Huppert à la fois tendre et naïve, que l’on suit dans son escapade romantique, découvrant la capitale comme un touriste japonaise, se laissant aller à d‘improbables mais charmantes rencontres dont celle d’un dentiste danois venu en séminaire et qui nous offre quelques scènes attachantes et drôles à la fois.
Sans prétention, mais avec des acteurs tous très bien, « La ritournelle » interroge sur l’usure que le temps peut avoir sur la vie de couple et vous fera, par la même occasion, passer un bon petit moment de cinéma.

La routine, pire menace qu'un couple peut subir, spécialement quand trente ans de mariage sont passés par là. Brigitte, confrontée tous les jours aux vaches et à un mari pas toujours agréable, est fatiguée d'un rythme cyclique étouffant. Elle part alors deux jours à Paris, le temps peut-être d'avoir une liaison, mais l'occasion surtout de respirer.

Il y a quelques mois sortait Un week-end à Paris, dramédie cynique et réussie sur un vieux couple battant de l'aile. Ici, nous adoptons le point vue de la femme, jouée par une Isabelle Huppert fragile et nuancée dans une vie qui ne lui convient plus. Comme cette plaque d'eczéma qu'elle a au-dessus de la poitrine, tout est ici sous-jacent. Nul besoin au couple de régler leurs comptes en parlant des heures, Brigitte et Xavier se connaissent trop bien pour savoir ce qu'ils ont. Seule la confiance en leur amour mutuel leur permet de durer, mais aussi de leur ouvrir les yeux. Sur un fils que son père ne voit pas assez. Sur des petites attentions qu'un mari aimant ne faisait plus.

En dépit d'un séjour à Paris un peu longuet et pépère qui donne à La Ritournelle ce caractère anecdotique, ce scénario, purement français, fonctionne plutôt bien. En creusant l'image du couple dans tout ce qu'elle a de paradoxale, Fitoussi réussit habilement à éviter les stéréotypes pour livrer une narration franche et sans fioriture. Mais c'est particulièrement lorsque Darroussin est à l'image que le film prend son envol. L'amour, la culpabilité et la nostalgie du bon vieux temps se retrouvent alors dans son regard, déchirant de réalisme.

Les cinq dernières minutes, qu'on pourrait croire inutiles, symbolisent de belle manière ces relations qui durent d'innombrables années. Deux corps distincts flottent sur l'eau comme ils traverseraient le temps. Puis, grâce aux mouvements des vagues, finissent par se rejoindre pour ne former plus qu'un à l'image. Voilà, au cinéma, la plus belle définition qu'on peut faire d'un couple.

Le quatrième long métrage de Marc Fitoussi, La ritournelle, invite Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin (que l’on retrouvera le 18 Juin dans Au fil d’Ariane) sur le même plateau. Les deux acteurs se retrouvent pour une comédie sentimentale bucolique dans le pays de Caux.

Xavier (Jean-Pierre Darroussin) et Brigitte (Isabelle Hupert) sont éleveurs bovins en Normandie. Leur existence simple n’est bouleversé que lorsque Xavier participe aux concours agricoles dont il collectionne les médailles. Une fête organisée par leur jeune voisine, Marion (Anaïs Demoustier, également à l’affiche d’Au fil d’Ariane) va chambouler Brigitte à la suite de sa rencontre avec Stan (Pio Marmaï). Le lendemain, sous prétexte d’aller voir un dermatologue réputé, elle annonce à Xavier qu’elle monte à Paris. Un voyage qu’elle entreprend sans être dénuée de pensées cachées. Arrivé dans la capitale, elle s’empresse de retrouver Stan.

La ritournelle est une comédie romantique sur le quotidien d’un couple aimant pour qui la routine s’installe. D’un côté, Xavier est obnubilé par son travail, le jour il s’occupe de ses vaches, et le soir, il lit des magazines sur l’élevage. Lorsque Brigitte cuisine du tofu, il manque de s’étouffer, parce qu’à table aussi, son élevage tient une grande place. De son côté, Brigitte qui rêvait d’être bergère, apprécie son ciel normand, mais dans son monde ouvert, se sent un peu à l’étroit. Elle part avant tout pour se changer les idées, voir du pays, profiter de Paris où le couple ne fait jamais que des visites éclairs. On rit de bon cœur devant la visite proposé par le chauffeur de taxi qui lui montre le siège d’Europe Assistance, comme étant l’un des plus beaux bâtiments de Paris… Ce n’est que par hésitation et par envolée, que Brigitte finira par succomber au charme d’un dentiste danois en conférence, Jesper (Michael Nykvist). C’est un sentiment que transmet assez bien le film de Fitoussi, tous ces petits moments d’incertitude dont sont composée nos vies, toutes ces décisions qui n’en ont pas l’air, et nous entraînent parfois à l’opposé de notre chemin initial. Si on sent la tension séductrice opérant entre Jesper et Brigitte, on ne sait jamais quelle direction va prendre leur rencontre. Mais ce n’est pas le cœur du film. La véritable histoire d’amour à l’œuvre ici, c’est celle de ce vieux couple, Xavier et Brigitte, qui n’ont jamais cessé de s’aimer. Après que son employé, Régis(Jean-Charles Clichet), lui rappelle qu’il a lui-même eut des errements, Xavier va pardonner à sa femme, sans même l’informer qu’il sait. À Paris, après l’avoir suivi, il est allé au musée et à rapporter une carte postale illustrant un tableau où figure une bergère. Même après avoir constaté l’adultère, Xavier portait en son cœur, la petit bergère qu’il aimait avec tendrement depuis si longtemps.

La ritournelle, c’est un peu la routine, qui se mettrait à virevolter, puis donnerait la force de s’aimer comme aux premiers jours. La ritournelle, c’est à la fois, une comédie sensible et drôle, des personnages attachants et une romance sans jugements. La ritournelle délivre un message d’amour où l’affection mutuelle est plus important que la faute. Si l’amour est éternel, il doit l’être au-delà des offenses.

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Qu'Isabelle Hupert et JP Daroussin sont talentueux. Leur couple de bobo à la campagne est irrésistible. Les rôles secondaires ne sont pas en reste. Voilà une belle comédie française. A ne pas manquer.

Étant un inconditionnel d'Isabelle Huppert, j'aime évidemment ce film, bien que le scénario soit assez léger . Elle joue la un rôle complètement décale par rapport à ce qu'elle fait d'habitude, mais elle y ajoute sa touche, son regard, ses mystères. Fallait tout de même y penser à ce couple Daroussin/Huppert, c'est la qu'on voit ce qu'est un acteur !

J’aime bien ce genre de film très français, empreint de retenue et de pudeur. Les psychologies des personnages sont décrites avec soin, y compris pour les rôles secondaires comme la belle-sœur. Au final une belle histoire d’amour où Isabelle Hupert exprime tout son talent.

« La ritournelle » est un très joli film de Marc Fitoussi (Copacabana, la vie d’artiste) sorti à l’été 2014 et passé presque inaperçu… à tort parce qu’il méritait que l’on s’y attarde un peu plus longuement. C’est la raison pour laquelle, une petite séance de rattrapage s’impose.

L’histoire est simple car elle nous entraîne dans la vie d’un couple d’éleveurs normands tout à fait ordinaires, interprétés avec talent par Isabelle Huppert et de Jean-Pierre Darroussin. Au fil de cette bonne heure trente, nous découvrirons comment chacun des membres du couple cherche à mettre un brin de folie dans son apparente morne vie. Ces époux soixantenaires ressemblent à tous ceux que l’on côtoie chaque jour et on tremble à l’idée de voir leur amour et leur complicité s’étioler pour une envie de changement, de frasques, de singularité. Et si l’extraordinaire résidait finalement dans notre quotidien ? Cette comédie, simple et légère, nous interpelle et convainc. Le casting, savamment choisi, est attachant et démontre une fois de plus que ces comédiens moins « bancables » ont toujours leur place dans le cinéma contemporain. Ce film, léger et intelligemment réalisé, est la gageure d’un bon moment ciné.

Scénario certes un peu simpliste mais les acteurs sont bons dans leur rôle si bien que l'on passe un bon moment.

L’histoire est assez banale et un peu improbable. (Isabelle Huppert en agricultrice chic).

Cela dit, le film est très plaisant, parce que très bien joué (aussi bien dans les rôles principaux que secondaires), avec finesse. Il est pimenté un petit grain de folie que l’on retrouvait aussi dans "Copacabana".

Quelle est la femme qui ne rêverait pas de quitter son quotidien pour quelques jours et de vivre autre chose ? J'ai aimé cette femme qui s'offre une escapade et je comprends son émoi, le jeune homme est très beau et le danois est séduisant. Le mari est touchant et on éprouve de la sympathie pour lui, normal puis que l'acteur est comme toujours formidable. Marina Fois, une fois encore est épatante dans un rôle court. J'ai passé un bien agréable moment. Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin forment un couple tout à fait plausible et attachant.

Une chronique sur la vie de famille d’un couple de paysans seniors et bourgeois, éleveurs de bovins, dont le fils unique ne souhaite pas suivre la voie professionnelle tracée (reprendre l’activité familiale) et dont la femme s’ennuie quelques peu en traversant sa crise de la « cinquantaine –soixantaine ».
Un joli moment pour occuper un dimanche après-midi pluvieux. Rien d’inoubliable mais c’est mignon ! Jean-Pierre Darroussin et Isabelle Huppert forment un couple de cinéma attachant. Le personnage de la fermière coquette et raffinée, interprété par Isabelle Huppert m’a plu.
Ici, pas de réponse aux questionnements sur la résistance de l’amour à l’épreuve du temps, sur les conflits de génération, ou encore sur les réticences du confort et de l’habitude face à la prise de risques qui peut amener à changer de vie. Juste une mise en situations qui posent les problèmes.
Je garderai quelques très jolies images de ce film : 1- la silhouette de la fermière qui trottine légèrement, vêtue d’une cape et toque de fourrure, dans la prairie à vaches, à côté de son fermier de mari, 2- La scène de trampoline : c’est magique (quand le père assiste à une répétition d’un numéro de cirque assuré pour le fils).

Jean-Pierre Darroussin et Isabelle Huppert nous entrainent dans une jolie ritournelle où ils sont excellents et très justes mais où le scénario manque parfois de crédibilité (autant on peut croire dans la rencontre entre Brigitte et la danois, autant on ne croit pas du tout dans sa rencontre avec le personnage joué par un Pio MarmaÏ transparent, loin de son interprétation dans Maestro) et qui cède parfois à la facilité vers la fin empruntée (ou pompée?) à la "femme du boulanger".

Comédie douce-amère, simple et fine agréable de bout en bout, rien de mauvais mais rien de passionnant non plus.

J'ai passé un bon moment devant cette comédie. Isabelle Huppert apporte de la fraîcheur à la recherche de tendresse et d'amour.

Bon petit film, très plaisant à regarder. Certes on connaît à peu près la fin dès le début de l'histoire, mais ce n'est pas ce qui fait l'intérêt du film. Jean-Pierre Darroussin, Isabelle Huppert et Pio Marmaï sont excellents, mais les seconds rôles sont très bien traités également. Marc Fitoussi n'est pas tombé dans le piège du campagnard d'une époque révolue (Daroussin a installé une vidéo-surveillance de son étable), Les rapports humains sont justes, la référence à la Femme du Boulanger est peut-être un peu trop appuyée mais c'est vraiment un détail pour ce film que je recommande dont je trouve le titre pas très évocateur du sujet.