Tout de suite, dès le début, on sent que ça va être un live d'exception, la tension et l'impatience du public est là, prêt à découvrir si ce concert unique va être très bon, ou très mauvais.
Après un intro pour le moins atypique, le groupe arrive sur scène en pleine obscurité. Robert Plant, Jimmy Page et John Paul Jones ont certes vieillis, mais ils sont heureux d'être la, ça se voit. John Bonham est ici remplacé par son fils Jason, corpulent et chauve, un peu barbu, est-il digne d'assurer comme son père 30 ans plus tôt ?
Le public est chaud, la tension monte, les voila réunis... Instruments en main, Led Zeppelin démarre avec un [spoiler]Good Times Bad Times
plutôt énergique qui annonce déjà la couleur.[/spoiler]
1ere chose qui choque : Le son. Le son dans ce live est parfait, je n'ai rarement entendu une telle qualité sauf dans le dernier live d'AC/DC, ou le son est faux, donc ça ne compte pas.
On sent que l'équipe a mis au point un travail d'enregistrement phénoménal, il ne fallait absolument pas rater cette opportunité en même temps.
En second temps, on remarque clairement que le doigté légendaire de Jimmy Page sur sa Gibson Les Paul reste aussi jouissif qu'avant. Ça ne l'a pas réussi de se détruire à l'héro, il ressemble plus à un vieux homme d'affaires japonais qu'au Rockeur d'avant.
Robert Plant aussi est marqué par ses traits, un léger dégoût peut se faire ressentir le voyant, MAIS il a gardé ses cheveux, et CA ça vaut bien quelques rides. En revanche, on ressent
une perte de voix
chez celui-ci. Forcement une telle puissance a bien pu se perdre un peu en 27 ans... Mais cela n'enlève rien au show, la voix est là et ça suffit.
Quant à John Paul Jones, pas grand chose à dire mis à part que c'est le seul des trois qui est a peu près bien conservé. Il est posé, assure toujours son jeu à la basse (et au clavier), il est cool, vibrant et est content d'être la, c'est Rock.
Enfin, le batteur Jason Bonham est LA grosse surprise, il est bon et puissant, il assure, l'honneur est sauf, c'est un bel hommage à son papa, même si le niveau du légendaire John Bonham n'est forcement pas atteint.
Au passage ce batteur me ressemble un peu sur le fait qu'il joue tout le temps a fond, avec une dexterité folle, et il ne supporte pas de jouer doucement plus de cinq minutes ^^
Les morceaux s’enchaînent avec
Ramble On, Black Dog
, le public acclame le groupe : On le voit clairement, Led Zeppelin reste Led Zeppelin.
S'en suit alors une série de morceaux pas très connus, ce qui fait la particularité de ce concert : Des morceaux moins fous, plus soft, les papy ne veulent pas se surchager, et cela passe plutôt bien. Cela dure jusqu'a la moitié du concert de 2h ou le public commence un peu a se refroidir. Son toujours aussi bon, show toujours péchu, passion toujours présente, le concert se déroule bien, et c'est encore mieux par la suite !
Seconde partie du concert : Du lourd.
Un
Since I've ben loving you
avec un solo des plus déchirants arrive pour amener la suite de la playlist intelligement composée.
Dazed and Confused
s'en suit et montre bien que le groupe est toujours capable de faire dans le "vieux". Jimmy Page empoigne son fameux archer de violon qui donne un son des plus beaux et des plus originaux. S'en suit un solo animé par des lasers, un spectacle grandiose ! Ce son bizare qui fait penser à un Zeppelin qui s'écrase (cf. Keith Moon) est une marque de fabrique chez Led Zep, qui ne s'est pas perdue !
Chanson suivante, la plus célèbre :
Stairway to Heaven
. Ce morceau qui a fait toucher le ciel à plus d'un d'entre nous est joué de manière moderne. Les papy montrent une faiblesse de l'âge ici, notamment sur le solo qui fait partie d'un des plus mythiques sur la double SG, ici il fait un peu mal aux oreilles... Regrettable, mais il fallait bien s'attendre à une perte de synergie après une pause de 27 ans.
Le concert continue avec
The Song Remains the Same
qui montre clairement que Bonham Jr. est un batteur d'exception. Plant cite le nom de "Jimi Hendrix", puis continue avec
Misty Mountains Hop
, une chanson inspirée du Seigneur des Anneaux, comme bien d'autres ce l'album Led Zeppelin IV.
Le show touche à sa fin avec le très connu
Kashmir
, ou Page se démarque avec des mouvements et un jeu qui confirme la règle : Il n'a VRAIMENT pas perdu de sa forme.
Public gonflé à bloc, le groupe reçoit une ovation énorme, et se fait ainsi rappeler.
Led Zeppelin revient sur scène avec la géniale chanson
Whole Lotta Love
, celle-ci assez dure à jouer, le groupe s'en sort plus que bien, même très bien ! La propreté des riffs et des solos est partie, mais cela reste un orgasme sonore !
Public encore plus chaud, celui-ci en redemande ! Un second rappel s'effectue : Led Zeppelin est rappellé !
Le groupe revient donc pour la seconde et dernière fois sur la scène avec le maintes fois repris
une perte de voix
0
, qui clôt le concert sur une énergie incroyable, un solo de batterie des plus mythiques respecté, le groupe reçoit encore une fois une ovation, notamment sur Jason Bonham qui a définitivement montré sa valeur, et même la valeur du groupe entier. Papa peut être fier de toi...
Les membres du groupe acclamés sont sur le point de pleurer. Cela fait longtemps qu'ils n'avaient pas été aussi heureux !
Led Zeppelin quitte la scène, public toujours à bloc. Une super fin dans le bonheur mais aussi un peu triste, on ne reverra plus Led Zeppelin sur scène, le concert UNIQUE est terminé, un souvenir gravé à jamais chez les spectateurs.
Résumé : Led Zeppelin a montré que le mythique groupe de Rock dans 70's est immortel, que même sans Bonham il est capable d'assurer et d'honorer sa place dans l'histoire du Rock. On sent un viellissement certes, une perte de puissance mais finalement assez légère. Revoir Led Zeppelin sur scène pour un concert unique est rare et jouissif, sachant que les membres ont tous dépassés les 60 ballets (sauf Bonham Jr. biensûr).
Un live à voir, rien a dire, son nickel, puissance au top, la légende Led Zep n'est pas morte c'est prouvé.