Quel huis-clos magnifique. Les acteurs sont géniaux et jouent juste ce qui n'est plus toujours d'actualité dans le cinéma français. Ne vous attendez surtout pas à un film qui "bouge" mais plutôt un film qui fait réfléchir sur le pouvoir qu'exercent les femmes sur les hommes et vice-versa. Polanski fait également une mise en scène parfaite. Un vrai régal !!!
Par petites touches, on retrouve l’univers inquiet, menaçant, paranoïaque du réalisateur de Rosemary’s Baby. Malheureusement, l’aspect subversif de l’œuvre est noyé dans un duel un peu plat et, c’est un comble, pas très excitant.
Un essai cinématographique qui repose intégralement sur la performance du duo Amalric/Seigner. Le jeu d'acteurs en lui-même est exceptionnel, mais l'ensemble sur la forme peut en rebuter plus d'un, dont moi. On peut apprécier l'atmosphère théâtrale du film, et le crescendo qui monte jusqu'à un final dantesque. Le rapport dominant/dominé aura rarement été aussi poussé dans un film.
Un huit-clos théâtrale grandiose mettant en scène 2 acteurs , Emmanuelle SEIGNER , épatante dans le rôle de cette comédienne qu court les casting et Mathieu AMALRIC dans le rôle de l'adaptateur de la pièce . Tout le long de la pièce on ne sait plus où se trouve la frontière entre la répétition et les vrais sentiments des personnages et la réalité. Admirablement filmée par POLANSKI, Emmanuelle SEIGNER sa femme nous apparaît comme une Muse et une femme fatale. Le thème de la domination HOMME/FEMME, FEMME/HOMME est sans cesse mis en avant. du théatre filmé.
César du Meilleur Réalisateur au grand étonnement de tous en 2014, Roman Polanski présente de nouveau un huit-clos avec seuls deux acteurs. Sa femme Emmanuelle Seigner apporte la fraicheur et le dynamisme quand Mathieu Amalric donne une touche d’émotion et de naïveté. La Vénus à la Fourrure dresse avec cynisme une réflexion sur la condition d’acteur. La construction de La Vénus à la Fourrure navigue avec jubilation entre texte de Leopold von Sacher-Masoch et de brillants à côtés pour finir dans la confusion totale entre répétitions et réalité. Brillant. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Une déclaration d'amour au théatre signé Roman Polanski !! Un metteur en scène n'a pas trouvé son choix dans le casting qui venait de passer pour incarner son héroine. Une actrice arrive en fin de journée pour auditionner, elle connait le texte du bout de ses lèvres, elle a une tenue légère pour le role et le metteur en scène accepte de la voir et il est éblouit trouvant son interprète qu'il attendait. S'en suivent les répétitions du texte ou se livrent avec passion le metteur en scène avec l'actrice avec des conseils, des engueulades, des suggestions et compagnie. Tourné dans une salle de thatre en huis-clos, on est plongé dans la répétition avec un scénario très bien écrit, une belle musique d'Alexandre Desplat qui accompagne. Roman Polanski réussit un exercice de style de séquences en continu avec deux comédiens très inspirés qui portent le film, la femme du cinéaste Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, deux comédiens hors pairs. Une petite réserve sur la fin qui part en vrille pour ma part mais ceux qui aiment aller au théatre et les autres vont aimer, je pense.
La Vénus à la fourrure est le genre de film qui va vieillir comme le bon vin et enterrer sur la durée pas mal de tout ce qui sera sorti la même année. C'est souvent comme ça mais c'est peut-être pas plus mal après tout... D'abord parce que le huis-clos a qu'on le veuille ou non quelque chose d'intemporel et de difficilement périssable. Ajoutons que la mise en scène de Polanski est ce qu'on peut affectueusement appeler de la douce et haute voltige. De la dentelle. Le bougre joue sur du velours, ou de la fourrure si vous préférez. Une forme de toute simplicité mais de toute perfection en émane. Du premier au dernier travelling. Mais il y a surtout dans ce film un caractère universel qui lui vient viscéralement du sujet : la dialectique Homme/Femme envisagée sous les rapports de pouvoir, de domination (entre l'auteur et l'actrice pressentie pour un rôle, entre le rôle sur le papier et le candidat en chair et en os destiné à le servir, entre le désir du réalisateur et l'incarnation de sa muse) ! C'est là que le film fait mouche et devient étourdissant, passionnant sur les doubles sens, dans cette frontière ténue, sans cesse renouvelée, entre le texte incarné par les deux comédiens et les vrais sentiments qui percent de ci de là comme le petit jour dans la brume matinale. Sans parler de la réflexion sublime qui s'y joue autour de la mise en abîme d'un projet de création… Mise en abyme par le fait que le texte est déjà une adaptation pour le théâtre d'un roman, que cette adaptation fait elle-même l'objet d'une réadaptation lors de cette répétition improvisée par les deux protagonistes qui sont évidemment au final des objets charnels dans une adaptation filmique entre les mains du réalisateur Roman Polanski qui serait après tout le grand ordonnateur, le seul vrai démiurge… A moins que ce ne soit Polanski qui ne devienne sous les traits d'Amalric l'objet (le spectateur transi) mû par un désir bien palpable pour son actrice, Il devient alors le sujet, le valet en train de regarder se mouvoir l'actrice qui est aussi sa muse dans la vie... Proprement vertigineux. Il est d'ailleurs ici éminemment question de manipulation et de désir : qui manipule qui ? Le réalisateur manipule-t-il le spectateur que nous sommes ? la comédienne ensorcelle-t-elle le metteur en scène ? Ou est-ce le metteur en scène qui se joue de la comédienne dans un jeu pervers de sadisme à peine voilé ? Les incursions successives du réel dans le "jeu" des 2 acteurs émergent peu à peu comme autant d'indices policiers pour nous guider. Mais là encore, s'agit-il vraiment du réel lorsqu'elle s'esclaffe bruyamment "genre" ? Et quels acteurs par ailleurs ! Je suis positivement impressionné par Emmanuelle Seigner complètement fascinante, sensuelle, totale. Une révélation ! Quant à Mathieu Amalric il confirme l'étendue de son talent en incarnant cet homme qui devient peu à peu un enfant à la merci de cette femme, la victime consentante, la proie offerte à cette Vénus qui l'hypnotise littéralement. Ecran Large a bien compris l'ampleur de cette petite bombe humble et discrète au premier abord. "Une œuvre personnelle vertigineuse à la grille de lecture multiple. Emmanuelle Seigner y trouve le rôle d’une vie. Un des tous meilleurs films de Polanski." Idem pour Le Monde : "La Vénus à la fourrure constitue une sorte de duel cinématographique opposant deux acteurs au sommet de leur art (...) Dans ce huis clos jubilatoire et antimachiste, Polanski se paye le luxe d'une réflexion étourdissante d'intelligence sur la signification du jeu d'acteur". C'est fort c'est très fort et il va s'imposer sur la durée comme une référence. Un classique. Un incontournable.
Polanski est un surdoué, dont l'oeuvre est très variée, mais qui excelle dans les huit-clos. Celui-ci est un exercice de style assez impressionnant. Le problème est qu'il se répète assez vite, donc qu'on s'ennuie rapidement, d'autant que le scénario ne ménage aucune surprise. La performance des deux acteurs est louable, mais le résultat est assez creux, la chute mauvaise. Peut-être avec un scénario ménageant davantage de rebondissements et de surprises, aurait-il été possible d'obtenir un film plus passionnant... pour ceux que les relations sado maso laissent de glace.
Après le décevant "Carnage", Roman Polanski signe de nouveau un huis-clos, cette fois consacré à une répétition d'une pièce intitulée "La Vénus à la fourrure", avec Mathieu Amalric en metteur en scène/acteur et Emmanuelle Seigner en actrice. La force du film et en même temps son pouvoir jubilatoire, c'est sa multiplicité d'interprétations et ses différentes projections et mises en abyme. Que ce soit Polanski qui se projette dans le personnage de Thomas, les similitudes entre la carrière d'Amalric et son rôle ou bien l’ambiguïté du personnage de Vanda (simple actrice ou bien déesse), le film fonctionne grâce à ses jeux de miroirs et de faux-semblants. Ce procédé est si perturbant qu'il n'est pas toujours loin d'étouffer une histoire à l'évolution pas très surprenante mais qui reste assez fascinante dans son ensemble. Polanski et ses acteurs se lâchent et parviennent à nous troubler avec ce jeu de désir et d'obsession inscrit dans une abstraction croissante et inquiétante, véritable marque de fabrique du cinéaste.
œuvre intelligente, mathilde seigner (excellente) finie par nous envoûter également. dialogues savoureux. à réserver pour un public très avertis, le huis clos par excellence.
Je connaissais de nom Leopold von Sacher-Masoch et de titre et de sujet son roman le plus célèbre “La Vénus à la fourrure”, mais de là à être intéressé par le film de Polanski il y avait un pas que je n’ai franchi que tout récemment. Rétrospectivement, cette attente dilatoire a été une erreur tant le film s’est avéré passionnant. Le réalisateur propose une oeuvre inspirée, plutôt qu’adaptée, du roman, qui s’avère une sorte de mise en abîme de l’action du roman. On y retrouve donc le même jeu de rôle maîtresse-esclave que dans le livre, mais la mécanique qui est explicite dans le livre est ici plus dissimulée. On regarde l’év olution de la relation entre un metteur en scène et une actrice venue pour passer une audition pour le rôle titre de l’adaptation du roman de Sacher-Masoch en pièce de théâtre. Très rapidement les deux protagonistes se révèlent bien plus troubles que les premières apparences ne le laissaient voir et l’apprentie actrice notamment laisse entrevoir une personnalité et des objectifs moins innocents que son attitude primitive ne le laisser paraître. Les deux acteurs sont absolument fantastiques dans leurs interprétations et le glissement qui s'opère lentement entre eux est amené avec beaucoup de véracité et de subtilité. On est absolument captivé pas ce jeu de rôle un brin pervers qui se déroule devant nos yeux et on ne voit absolument pas le temps passé, alors même que le film ne se déroule que dans un seul décors avec seulement deux comédiens et que l’intrigue repose uniquement sur les dialogues et le jeu des acteurs. Il faut donc souligner la très bonne mise en scène de Polanski qui réussit comme avec “Carnage” à rendre captivant un huis clos très dialogué. Une vraie réussite qui mérite amplement les critiques élogieuses qui ont accompagné sa sortie. À voir absolument.
Ce "Venus à la fourrure" de Polanski est à la fois une performance de mise en scène, un hui clos au rythme parfaitement maitrisé et l'histoire d'un relation homme-femme à la frontière du rêve. Une petite pépite osé.
J'ai eu l'impression que ce film n'avait pour but que de mettre en valeur de toutes les manières possibles la plastique remarquable pour une femme de cet âge d'Emmanuelle S. Tous les clichés du genre sado-maso y sont:: porte-jarretelles et bas noirs, body de cuir, soutien-gorge noir pigeonnant sans oublier les incontournables bottes de salope. Malgré la présence de Matthieu A. dont les prestations sont d'habitude exceptionnelles, le film distille un ennui puissant pour qui ne partage pas l'engouement de Polanski pour sa femme. Bref, si le film comportait un message quelconque, je n'ai rien compris!