La Vénus à la fourrure...Un huis clos entre une comédienne et un metteur en scène sur la scène d’un théâtre. A la base c’est un casting. La pièce ? L’oeuvre de Sacher Masoch, qui a donné son nom au masochisme. Cette audition va très vite se transformer en répétition, et va dégénérer jusqu’au point de non retour.
Deux personnages, Emmanuelle Seigner, géniale dans ce rôle bipolaire, qui m’a vraiment bluffé, oscillant entre la femme fatale du rôle, super classe d’ailleurs, et le personnage «de la vie de tous les jours», super vulgaire, un vrai mélange entre sa soeur Mathilde et Nadine Morano.
Mathieu Amalric, égal à lui même, autrement dit formidable, toujours juste, toujours là où il faut, un modèle d’exactitude, de précision et d’intelligence.
Le film précédent de Roman Polanski, «Carnage», était également un huis clos entre quatre personnages, ici il n’y en a plus que deux, peut être que le prochain sera un monologue. Après le règlement de comptes de «Carnage», «La Vénus à la fourrure» est un duel entre ces deux personnages, sauf que les balles sont à blanc. Je me suis vraiment ennuyé, peut être à cause de la matière même du film, un peu vieillotte, un peu ringarde même. J’entendais des rires dans la salle sans comprendre ce qui provoquait cette hilarité, ce n’est ni drôle ni essentiel, ni moderne, ni même contemporain, on supporte l’attirail du parfait sado-maso (collier de chien, talons aiguilles, cuissardes en latex) en se disant que les accessoires avaient sans doute évolué depuis, mais tout cela reste «gentillet» et un poil poussiéreux.
Polanski j’adore, mais ce film ne correspond pas du tout à ce que j’attends de cet immense cinéaste.