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vidalger
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4,0
Publiée le 18 février 2014
Polanski, bien aidé par la très belle Seigner et l'immense Amalric, nous éblouit par son talent à bâtir un petit chef d'œuvre avec trois bouts de ficelle. Comme dans Carnage, il réussit à se sortir du piège du théâtre filmé et à l'ennui du huis-clos en impulsant le bon rythme à une histoire à la fois simple et pleine de ressorts dramatiques. Et pourtant...Si l'on croit, dans la première moitié du film, être en présence d'un nouveau très grand film d'anthologie, cette impression s'estompe ensuite un peu, la conclusion s'envasant dans des digressions sur le masochisme qui nuisent à la finesse et à l'humour du propos initial.
C’est un film tiré d'une pièce de théâtre à succès de David Ives, elle-même tirée du célèbre roman de Sacher Masoch, fondateur du SM.
Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser...
C'est un huis-clos, mais Roman Polanski réussit à filmer le théâtre sans faire de théâtre filmé, et pourtant seulement deux acteurs et aucun changement de décors ! C'est un délire drôle et léger au départ pour devenir plus sulfureux et dérangeant, un jeu de domination et d'humiliations, on glisse entre fiction et réalité dans une mise en abyme qui implique le metteur en scène lui-même.
Emmanuelle Seigner est belle, parfaite en bimbo vulgaire qui se révèle être au contraire une vraie manipulatrice, Mathieu Amalric parfait aussi en metteur en scène égocentrique et fragile. La ressemblance avec Polanski jeune est impressionnante. Madame Polanski à la ville et Amalric quasi sosie de son mari jeune introduisent une ambigüité qui va au-delà de la simple reprise filmée d'une pièce de théâtre. C'est là que nous retrouvons tout le talent de Roman Polanski.
Il y a des films qui vous laissent un sentiment mitigé en sortant. Un bon film ? D'un certain point de vue oui, avec de bons acteurs, c'est bien filmé, mais il laisse un trouble, par rapport au sujet pervers et malsain. Mais reconnaissons que c'est brillant !
Je sors du film pour le coup vraiment époustouflée par le jeu des acteurs et surtout envoûtée par Emmanuelle Seigner qui passe d un registre à l autre, de la fille vulgaire à l actrice maîtrisée, de la femme méprisée à la maîtresse dominante. Elle nous entraîne, ainsi que son metteur en scène, dans ses filets et nous laisse à la fin pantois mais pas délivrés et c est tant mieux de la question du rapport de manipulation entre deux êtres attirés l un par l autre. Vraiment une très bonne pièce filmée, j ai eu l impression d être au théâtre ce qui n est pas déplaisant, le texte étant de toute beauté. Roman Polanski est bien vivant, il le montre par son modernisme et par l éclat nouveau de son talent.
Sur le thème de la création, du désir et de la place du comédien dans notre société, il y a longtemps que je n’avais pas vu pareille et merveilleuse entreprise. On pourra se pencher pendant des lustres sur l’étonnant ressemblance de Matthieu Almaric (toujours aussi excellent), avec Polanski le réalisateur, qui filme tout aussi subliment son épouse. Emmanuelle Seigner, grande comédienne, là encore pour un rôle tout en métamorphose contenue. Un huis clos sur le théâtre, dans un théâtre, qui nous parle de l’amour. Pour en savoir plus
Le Polanski nouveau est arrivé et ma foi, ce n'est pas un mauvais cru, loin de là. Je ne savais rien du tout du film si ce n'est le casting avant d'aller le voir et c'est très bien comme ça. Je n'ai pas lu le roman à la base… j'étais pur ! Et j'ai pris mon pied, malgré que je croyais au début c'était Ludivine Sagnier qui jouait et pas Emmanuelle Seigner, je préfère Ludivine et le choix d'Amalric ne me laisse pas de marbre.
En fait Emmanuelle Seigner effectue une transformation dans ce film un peu comme Judith Henry dans la discrète. Elle commence un peu vulgaire, vilain petit canard, cheveux mouillés et puis au "fur" et à mesure elle devient papillon, ou plutôt mante religieuse !
Ce que j'aime dans les huis clos c'est vraiment ça, pourvoir s'intéresser aux personnages et vu que c'est Polanski qui réalise on a une putain de mise en scène millimétrée et pas juste du théâtre filmé. On a tout ce qu'il faut, tout ce qui fait du cinéma et pour une fois je vais dire du bien de la musique qui colle parfaitement et aide vraiment à créer une ambiance, Desplat a fait un bon travail.
Ce qui est vraiment jouissif avec ce film, c'est non seulement de l'histoire, mais c'est clairement le jeu entre les deux personnages, jeu dont on ne sait plus très bien quand il s'arrête et quand il commence, cette façon de se répondre avec des répliques lorsque l'on ne sait plus quoi dire. Fascinant. Difficile d'en parler sans rien révéler mais voir Amalric et Seigner se donner la réplique ainsi, difficile de ne pas être pris dans l'histoire, deux superbes interprétations. Je pense que ça sera dur aux César de choisir entre elle et les actrices de la vie d'Adèle.
Il y a deux scènes qui m'ont marqué particulièrement, celle où on entend Seigner jouer pour la première fois en hors champ, on voit le visage intrigué d'Amalric et on voit enfin Seigner dans son personnage et plus la fille gageure qu'elle était. Et cette autre scène, celle de la signature du contrat, où elle cherche dans son corset le contrat et en le faisant on voit un bout de téton dépasser, difficile de faire plus érotique.
Je pourrai longuement m'étendre sur les qualités d'écriture du film, ce jeu habile avec les costumes qui se mettent, s'enlèvent et qui correspondent parfaitement aux personnages. Brillant. Et cette mise en scène qui à chaque instant va mettre le bon personnage en valeur… On a rarement atteint ce niveau de perfection à ce niveau.
Le film n'oublie pas d'être intriguant, d'où est-ce-qu'elle sort ? Qui est-elle ? On se demande comment ça pourrait finir ?
Rien compris à l'engouement pour cette pièce de théâtre intimiste filmée par un soit-disant grand de la mise en scène... Je trouve que les acteurs jouent faux. Et puis il ne se passe rien. En un mot, c'était chiant. Next...
Suite logique après Carnage, adaptée de l'œuvre de Yasmina Reza, Roman Polanski met en scène, avec son habituel brio, la Vénus à la fourrure, pièce écrite pour le théâtre par David Ives. Le réalisateur s'amuse pour notre plus grand plaisir.
Tout est possible. Au milieu d'un décor en friches et l'anarchie complète des lumières d'un théâtre en pleine répétition, le film offre un magnifique face à face entre une comédienne et un metteur en scène. Pas un temps mort. Tout est juste. Fascination totale par un scénario parfaitement écrit et des dialogues qui vous enflamment crescendo.
Les retournements de situation nous laissent en permanence dans le questionnement. On pense tenir la clé. Erreur. Tout redémarre, là où on ne s'y attendait pas. Qui est qui, et qui mène la danse ? Les mots frappent fort et sont souvent jubilatoires, en dépit d'une certaine cruauté et de la perversité du texte. Entre domination ou soumission, la claque est totale, surprenante.
La bande originale signée par Alexandre Desplat participe à cet envoûtement qui ne m'a pas quitté.
Un pas en arrière, deux sur le côté, les deux comédiens sont éblouissants et ne perdent jamais le rythme, malgré le vertige ressenti par la multiplicité du jeu psychologique que l'on découvre progressivement. Mathieu Almaric fait penser à Roman Polanski dans ses jeunes années. Il est étonnant de justesse. Réalisateur paumé et névrosé, qui, par la force des choses deviendra acteur pendant la répétition. Vanda, qui se vante dans les dialogues d'avoir joué Hedda Gabler, est incarnée par Emmanuelle Seigner, qui, elle aussi, a tenu ce rôle en à Paris. Gentil clin d'œil. (Et un souvenir personnel de ce 15 octobre 2003, à la fin de la représentation à Marigny). Emmanuelle Seigner tient ici son meilleur rôle. Son personnage évolue en lui offrant toutes les possibilités de jeu allant de la parfaite idiote d'une vulgarité sympathique à la femme plus sophistiquée. Elle est absolument lumineuse, étonnante et terriblement sexy.
La Vénus à la fourrure est un film typiquement Polanskien, on y retrouve des thèmes qui lui sont chers et que l'on retrouve à travers l'ensemble de sa filmographie : l'obsession, la volonté de comprendre les comportements jugés déviants (ici le sadomasochisme), les relations et les situations ambigües entre les personnages. Son choix d'utiliser à plusieurs reprises le mot "ambigu" sied à merveille au film et le fait de placer son action et son histoire dans une pièce de théâtre lui permet une grande liberté. C'est d'ailleurs sa plus grande réussite dans le long-métrage : il arrive, lors de certaines scènes, qu'on ne fasse plus de différence entre la réalité et le jeu, tant Polanski prend plaisir à jouer avec l'ambigüité des propos et des comportements des personnages. Il instille progressivement une sensation de malaise qui ne nous quitte pas jusqu'à la fin du film. J'en profite au passage pour saluer la prestation des deux acteurs qui, par la qualité de leur interprétation, on rendu cela non seulement crédible mais réel, on avait l'impression de ne pas être spectateur du film mais spectateur dans le film. Un aspect, peut-être moins évident à déceler, montre que Polanski s'interroge sur l'oeuvre en elle-même, le rapport de l'auteur à sa création, la distance qui peut ou non les séparer. Curieux, fascinant, malsain mais jouissif, ce vrai bon film montre que Polanski n'a rien perdu de son talent même si le film n'a pas été primé à Cannes.
Lors du dernier festival de Cannes, la dernière journée était consacrée à la projection de deux films agréables, dernières productions de réalisateurs confirmés : La Vénus à la fourrure de Polanski et le très beau Only lovers left alive de Jim Jarmush. Alors que beaucoup de festivaliers étaient déjà partis, c'était amusant - et touchant - de voir que les grands réalisateurs restent capables de grandes choses.
La Vénus à la fourrure se situe exactement dans la suite de Carnage. Il s'agit toujours peu ou prou de théâtre filmé, ici dans une version encore plus minimaliste que dans le film précédent : deux acteurs seulement, Emmanuelle Seigner, compagne du cinéaste - qui trouve ici son.... la suite ici :
Dès le premier plan le ton est déjà donné. Ce film nous électrise. Presque tous les plans semblent tels des tableaux. Polanski ici nous offre un film drôle, émouvant, beau. Tout ce film porté par des acteurs fantastiques! Un beau film sur le monde du théâtre et sur la question de la place des comédiens dans une pièce. BRAVO
Un film par moments vraiment fascinant pour sa faculté à mettre en scène un texte qui peut être formidable. Mais ça tourne parfois un peu trop en rond. Les deux acteurs sont parfaits, avec une mention spéciale à Emmanuelle Seigner, formidable.
Tour à tour Vénus envoûtante, duchesse SM, actrice ratée vulgaire mâchouillant un chewing-gum ou psychanalyste en porte-jarretelles, Emmanuelle Seigner livre la plus belle performance de sa carrière. Polanski offre une réflexion sur le métier d'acteur et les rapports de domination entre homme et femme, entre actrice et metteur en scène. Les jeux de domination et de soumission vont fatalement s'inverser entre Thomas et Wanda jusqu'à ce que la femme prenne le pouvoir dans une danse rituelle, nue, agitant une fourrure comme un scalp face à un metteur en scène travesti et attaché à un totem phallique. Le cinéaste se montre toujours avide de dérision, mais signe aussi un manifeste anti-machos. Un des plus beaux films de Roman Polanski qui, à 80 ans, n'a rien perdu de sa superbe. (...)
Avec un personnage féminin qui souffle le chaud et le froid, ce film m'a déstabilisé et pas franchement convaincu. Certes, il y a des moments forts et intenses, mais hélas aussi, il m'a semblé que cela tournait en rond et se répétait sans cesse. Il faut dire que les 2 personnages n'ont rien fait pour que je puisse accrocher davantage et pour ma part ils m'ont plus agacés qu'intéressés. Aucune émotion m'a atteint et je suis sorti déçu.