La Vénus à la fourrure
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332 critiques spectateurs

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orlandolove
orlandolove

140 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 10 décembre 2013
Un peu circonspect dans un premier temps, je me suis ensuite laissé prendre au jeu lorsque les personnages se révèlent. Et si, grâce à l’énergie des acteurs et aux multiples niveaux de lecture, ce petit jeu du chat et de la souris se poursuit assez efficacement, il n'évite pas quelques longueurs.
Jonathan M
Jonathan M

138 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 9 juin 2016
Un caprice de metteur en scène. Polanski donne le rôle de la déesse de l'amour à sa femme. Il n'y a plus belle déclaration. Le film joue sur un rythme où l'on veut nous faire croire que fiction se confond avec fiction-réalité. Les personnages Twist entre le jeu brillant et le commentaire pathos. Polanski s'amuse à jouer avec ses deux pantins. Une fois la bonne trouvaille installée, le cinéaste film a peu prêt les mêmes choses sous des angles différents pendant 1h30. L'ambition du film réside dans les 5 premières minutes. Le reste est surjoué comme au théâtre, amorphe et sans rebondissement. On ne dira rien sur Emmanuelle Seigner, à la limite d'être irritante.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 5 décembre 2013
En dépit de toute cette sombre affaire sur laquelle je ne reviendrais pas, il faut tout de même reconnaître qu'en tant qu'artiste, Polanski est un bon. Un très bon même. Et cette Vénus en Fourrure, non contente de nous prouver qu'il en a encore bien plus qu'il n'en faut sous le capot, se hisse d'emblée parmi les meilleurs films de sa pourtant déjà très grande filmographie.

Alors oui, on pourrait toujours lui "reprocher" de ne pas trop prendre de risque en s'essayant à un huis clos pour son 20ème film, un genre qu'on sait qu'il maîtrise à la perfection, et parce que son précédent opus, le déjà excellentissime Carnage, en était un. Mais bon, encore une fois, il le fait à la perfection, alors pourquoi s'en plaindre ? Quoi que si vous deviez absolument avoir quelque chose à reprocher à ce film, je comprendrais que vous utilisiez cet argument là puisque c'est vraiment la seule chose qu'on pourrait lui reprocher tant le reste est absolument divin !

Je suis soufflé par la qualité du film, je ne m'attendais franchement pas à quelque chose d'aussi génial. En fait, j'avais même peur que je puisse mésestimer le film à cause de l'adoration que je voue à Carnage, mais il n'en est rien. La Vénus en Fourrure est en fait le jumeau démoniaque de Carnage. Bien qu'ayant à peu près le même schéma narratif, les deux sont tout aussi différent l'un de l'autre qu'ils sont excellent. Que du bonheur donc.

Dans Carnage, Polanski s'amusait à faire prendre au détail le plus insignifiant des proportions exponentielles pour aboutir à des situations toutes plus délirantes et surprenantes les unes que les autres. Ici, au-delà de l'évidente mise en abîme dû au fait qu'il illustre une audition entre un metteur en scène et une actrice (et du boulot de taré que ça a dû réclamer dans le développement du scénario), il s'emploie en permanence à opposer des éléments contradictoires, les mélanger, glisser vers l'un pour revenir vers l'autre, et ainsi explorer un très vaste champ de possibilités vraiment fascinants. Et ce, sur tous les éléments du film.

A travers ces deux personnages sublimement interprétés par une Emmanuelle Seigner et un Mathieu Amalrich au sommet, (à un tel point qu'il devient impossible à un moment donné de prendre le parti de l'un ou de l'autre dans leur jeu pervers du chat et de la souris), cette réalisation virtuose de Polanski, les décors et costumes, ou encore l'utilisation avec parcimonie de la musique et des bruitages dans le film, c'est une multitude d'affrontements tous aussi passionnants les uns que les autres auquel on assiste, celui de l'homme et de la femme, de l'amour et de la haine, du sexe et de la passion, du dominant et du dominé, de l'ancien et du nouveau, de la vieillesse et de la jeunesse, du nu et du couvert, du vide et du plein, de la vérité et du mensonge, de l'identité et de la façade, du silence et du bruit, de la réalité et de la fiction ... Et ça, ce ne sont que ceux dont je me souviens. Je suis certain qu'il en reste encore plein, et que cela ouvre le champ a des tonnes d'interprétations fascinantes. La richesse thématique du film est incroyable et a en plus le mérite de ne jamais prendre inutilement le pas sur le moindre autre élément du film, tout en permettant de maintenir un fort intérêt et un rythme parfait. Qui plus est, le film sait jongler en permanence entre une ambiance vraiment drôle et étouffante dramatiquement, mêlant parfois les deux très habilement. Je peux difficilement entrer davantage dans les détails sans finir par spoiler, mais en résumé, Polanski a effectué un dosage millimétré, un incroyable travail d'horloger sur chaque élément du film et à réussi à les unir dans une harmonie hallucinante.

Le seul détail qui m'a un poil gêné (ça reste une broutille à l'impact quasi nul qui n'entache en rien le résultat final), concernerait l'orientation prise par le film sur la fin. spoiler: Je trouve que le film, qui était parfait tant qu'il ne prenait le parti d'aucun des personnages, finit par se positionner de manière un peu trop évidente, scénaristiquement parlant en tout cas (car thématiquement, il n'épargne aucun des deux) vers l'un d'entre eux, ce qui limite un tout petit peu l'impact qu'aurait pu avoir la fin (qui reste hallucinante et excellente tout de même) s'il avait gardé sa neutralité jusqu'au bout.


Voilà cinéma français ! Voilà ce que j'appelle un vrai film d'auteur réussi ! Un film bourré d'intelligence et qui pousse la réflexion très loin mais qui n'oublie pas pour autant de mettre tout cela au service d'une bonne intrigue, avec un vrai rythme, des acteurs investis qui ne se contente pas de parler, marcher, manger ou boire comme dans "la vraie vie", mais qui jouent aussi leur putain de rôle, et une réalisation virtuose à la limite du transcendantal. Tu devrais remercier Polanski de t'avoir offert ce joyau au sein de ton bien trop morose bilan de l'année (qui a dit de la décennie ?), et en prendre de la graine ...

En tout cas, merci Roman pour ce très grand moment de cinéma !

Ma Note : 18,5/20
Cart2on
Cart2on

4 abonnés 44 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 2 janvier 2014
L'effet grand nom du cinéma, c'est la bonne note sur allociné. En ce qui me concerne, je n'ai encore jamais compris Polanski. J'ai beau insister, je ne ressens rien devant son cinéma. La Vénus en fourrure n'y échappe pas.
En sus d'un scénario-concept (la réalité et le fiction théâtre s'emmêlent) vu mille fois, son développement est vaguement ennuyeux parce qu'il ne repose que sur une intensification de l'invasion de la fiction et sur quelques ficelles qui finissent par devenir lourdingues (les retours à la réalité par les sorties "comiques" de Seigner). Emmanuelle Seigner qui, rappelons-le, n'a aucun charisme, aucun charme ce qui ruine son rôle qui aurait demandé ces qualités. En plus, Seignier, ce bulldozer aux yeux minuscules, systématiquement plâtrés de mascara par son mari pour en faire une femme fatale, n'est, comme d'habitude pas crédible. Quant à Amalric, bien que bon sur certaines scènes, il faudrait que les réalisateurs lui conseillent d'arrêter ses regards appuyés à n'importe quel moment.
anonyme
Un visiteur
0,5
Publiée le 22 novembre 2013
Il faut remarquer que La Venus à la Fourrure est certainement le film le plus prévisible, sans aucune finesse et laborieux de ces dernières années. Mais il faudrait aussi remarquer à quel point les drogues qu'on administre aux critiques de cinéma contemporain doivent être puissantes pour ne pas voir la grossièreté de tous points de vue de ce film. Prendre le spectateur pour un imbécile, tracer la ligne de narration dès les 5 premières minutes et ne plus le surprendre, à aucun moment et enfin, offrir à nos yeux ébahis un jeu si lourd, mal amené, bancal et plat.
alain-92
alain-92

326 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 17 novembre 2013
Suite logique après Carnage, adaptée de l'œuvre de Yasmina Reza, Roman Polanski met en scène, avec son habituel brio, la Vénus à la fourrure, pièce écrite pour le théâtre par David Ives. Le réalisateur s'amuse pour notre plus grand plaisir.

Tout est possible. Au milieu d'un décor en friches et l'anarchie complète des lumières d'un théâtre en pleine répétition, le film offre un magnifique face à face entre une comédienne et un metteur en scène. Pas un temps mort. Tout est juste. Fascination totale par un scénario parfaitement écrit et des dialogues qui vous enflamment crescendo.

Les retournements de situation nous laissent en permanence dans le questionnement. On pense tenir la clé. Erreur. Tout redémarre, là où on ne s'y attendait pas. Qui est qui, et qui mène la danse ? Les mots frappent fort et sont souvent jubilatoires, en dépit d'une certaine cruauté et de la perversité du texte. Entre domination ou soumission, la claque est totale, surprenante.

La bande originale signée par Alexandre Desplat participe à cet envoûtement qui ne m'a pas quitté.

Un pas en arrière, deux sur le côté, les deux comédiens sont éblouissants et ne perdent jamais le rythme, malgré le vertige ressenti par la multiplicité du jeu psychologique que l'on découvre progressivement. Mathieu Almaric fait penser à Roman Polanski dans ses jeunes années. Il est étonnant de justesse. Réalisateur paumé et névrosé, qui, par la force des choses deviendra acteur pendant la répétition. Vanda, qui se vante dans les dialogues d'avoir joué Hedda Gabler, est incarnée par Emmanuelle Seigner, qui, elle aussi, a tenu ce rôle en à Paris. Gentil clin d'œil. (Et un souvenir personnel de ce 15 octobre 2003, à la fin de la représentation à Marigny). Emmanuelle Seigner tient ici son meilleur rôle. Son personnage évolue en lui offrant toutes les possibilités de jeu allant de la parfaite idiote d'une vulgarité sympathique à la femme plus sophistiquée. Elle est absolument lumineuse, étonnante et terriblement sexy.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 13 novembre 2013
Bon soyons clair : quand le film part sur la réflexion "jeu d'acteur" et que ça part en live, c'est bien (quoique). Pour le reste, on repassera. Non mais je veux bien que Polanski veuille montrer que Seigner est une schizo qui a deux facettes totalement opposées, mais vous avez vu ce début bordel ? Quand elle joue l'attardée ? Je m'en fous que ce soit fait exprès, faut mettre un minimum de subtilité. Pourquoi ? Parce que là 1 - c'est moche, c'est à chier, ça ressemble à rien, indigeste, cliché et 2 - la différence entre la Seigner "cultivée" et "manipulatrice" est telle qu'on n'y croit pas ; c'est triste à dire on n'y croit pas, oui. Cette petite poufiasse qui devient une psychopathe pseudo féministe (LA grande blague du film : elle se plaint du caractère porno et sexiste de la pièce alors qu'elle utilise ses gros boobs pour draguer Almaric et l'entraîner dans son jeu ; c'est une des mystérieuses contradictions des féministes de merde - passons) et veut détruire la vie d'Almaric. Almaric, génial. Mais bon c'est naturel ça, c'est Almaric, pas besoin d'être sous Polanski pour le savoir, déjà Desplechin y a 20 piges nous l'a montré. Seigner donc. Alors oui quand elle sur scène, elle est convaincante, et on comprend le décalage. Mais ce côté "naturel" tellement cliché c'est indigne d'un Polanski, voulu ou non. Si t'es pas con tu sais faire le truc, tu fais une fille timide, qui sait pas trop parler, etc, qui s'exprime mal MAIS TU LE FAIS BIEN. Putain, c'est trop demander à "Monsieur" Polanski ? Trop demander ? Franchement. Façon ce gars est surcôté, de Repulsion à Chinatown en passant par Rosemary's baby c'est moche. C'est moche, c'est moche, et là c'est encore plus moche. CECI ETANT, il y a de l'idée (que 2 acteurs, huis clos). Et puis, quand même, cette scène d''ouverture !!!!! La meilleure de l'année avec celle de Post Tenebras Lux ? Y a débat. (sauf que PTL est un grand film ayant eu un Prix à Cannes par un jeune réalisateur d'avenir et Vénus à la fourrure est un des derniers films d'un vieux cinéaste pédophile dont "l'art" a toujours été discuté) Bref, Polanski, t'as de l'idée, mais pas trop non plus. Non parce que la confusion réel/irréel se fait mal. Quand ça part en couille, j'y ai pas cru. Même Almaric faisait peur à voir... D'où il se défend jamais ? A partir du moment où il s'agenouille pour la supplier, c'est fini. Tchao amigos bobos. Genre. Le mec est lucide quand même, faut pas déconner, genre il est tellement en transe sur sa pièce qu'il fait des grosses bêtises. Non, l'idée est bonne, mais mal amenée ; en tout cas j'y ai pas cru. NONOBSTANT, Almaric en travelo c'est beau. C'est de l'art, ça. Donc c'est un film pas catastrophique, finalement.
traversay1
traversay1

3 725 abonnés 4 903 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 novembre 2013
Encore une adaptation théâtrale pour Polanski. Mais qui n'a vraiment rien à voir avec Carnage. À travers une audition, Polanski s'amuse à analyser les rapports de domination/soumission entre un metteur en scène et son interprète, entre hommes et femmes ... et vice et versa. Un rapport sado maso, évidemment, mais surtout un jeu, aussi pervers soit-il, et une mise en abyme vertigineuse, qui ne caresse jamais dans le sens du poil. La Vénus à la fourrure est aussi une sorte de film fantastique avec des tas de références démoniaques et des clins d'oeil à la propre filmographie du cinéaste. Vulgaire ou sophistiquée, Emmanuelle Seigner est ébouriffante. Amalric joue lui un clone de Polanski qui se moque allègrement de sa réputation sulfureuse. Ludique et féroce, La Vénus à la fourrure, à partir d'un schéma minimaliste de huis-clos, offre des lectures multiples et un plaisir immédiat à partir de dialogues ciselées et d'une mise en scène précise et inspirée.
Patrick Braganti
Patrick Braganti

97 abonnés 425 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 15 novembre 2013
Huis clos vertigineux et intellectuellement stimulant entre un auteur adaptateur de la pièce éponyme (Mathieu Amalric en double, y compris jusqu’au mimétisme physique, de Roman Polanski) et une comédienne venue passer une audition avec retard un soir d’orage (Emmanuelle Seigner, qui peine à trouver le ton juste), La Vénus à la fourrure est, une fois encore, une transposition d’une pièce de théâtre pour le grand écran, après le décevant Carnage en 2011. Mille-feuilles sadomasochiste qui superpose les niveaux de lecture, les rapports de domination et l’enfance dont les traumatismes construisent l’adulte, l’imbrication démesurée entre répétitions et explications de texte, entre le vécu et l’investissement jusqu’à une inversion des rôles qui plonge définitivement le spectateur dans le trouble et la jubilation. On participe ainsi à une brillante réflexion sur le métier d’auteur et la place du comédien qui finit par déborder le cadre du spectacle vivant pour aborder les thèmes du féminisme dans un jeu pervers et sans cesse refaçonné du chat et de la souris (ou encore de la chatte et du souriceau).
Limité à un seul décor (la salle et la scène) et aux trouvailles sonores (le bruit des accessoires invisibles comme une tasse de café ou des feuilles d’un contrat), La Vénus à la fourrure tient avant tout du théâtre filmé et sollicite davantage les oreilles que les yeux. En restant dans l’abstraction et le symbolisme, le film semble également se réduire à un exercice de style cérébral, pétillant et follement intelligent. L’émotion est d’abord du registre de l’intellect flatté que le réalisateur du Bal des vampires nous tienne en si haute estime en partageant ce qu’on peut raisonnablement penser comme sa vision de la création et de l’art dans un long-métrage exigeant et personnel qui pourra décontenancer, sinon rebuter, certains.
JimBo Lebowski
JimBo Lebowski

405 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 mars 2014
Après "Carnage", Polanski nous replonge dans un huit clos, cette fois ci avec seulement un duo d'acteur dans un petit et modeste théâtre parisien. L'histoire, Thomas (Matthieu Amalric) a pour ambition d'adapter un roman érotique du XIXème siècle, il fini une journée d'audition désastreuse et s'apprête a rentrer chez lui. C'est alors que Vanda (Emmanuelle Seigner) fait intrusion pour participer au casting, Thomas refuse un premier temps puis fini par accepter, il va se laisser emporter par cette mystérieuse actrice qui d'abord maladroite voir ridicule semble finalement connaître son rôle et la pièce sur le bout des doigts. S'installe alors un jeu sensuel et électrisant qui va emmener le metteur en scène vers la démence obsessionnelle. Le film est une sorte de mise en abîme sur la théâtralité, l'évolution des personnages est très intéressante, le rôle de Seigner nous énerve en premier lieu puis nous subjugue au fil de l'histoire, nous avons un peu la même réaction que Amalric au final. Ce dernier maîtrise la situation, se moque de cette actrice, vulgaire et inculte puis se retrouve prisonnier de ses griffes pour perdre totalement le contrôle, on navigue presque entre le surnaturel et la confusion pour finalement basculer dans la folie. Polanski maîtrise la mise en scène comme personne et donne une leçon de direction d'acteur, à ce niveau là on ne peut qu'être impressionné. Cependant l'histoire est tantôt passionnante et envoûtante tantôt elle est confuse et on se perd entre théâtralité et "réalité", cela peut paraître un peu lourd à certains moments, la fin résume assez bien ce sentiment contrasté ou la folie atteins son paroxysme où tout bon sens semble avoir volé en éclat. En conclusion
c'est un bon Polanski, pour un public d'amoureux du réalisateur et du cinéma intimiste.
CeeSnipes
CeeSnipes

293 abonnés 1 708 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 janvier 2014
Depuis quelques films, Roman Polanski est repassé au cinéma qui ressemble plus au théâtre filmé qu’aux grosses productions comme Le Pianiste. Mais Cannes lui est toujours ouvert.

Franchement, La Vénus à la Fourrure tient encore une fois, comme Carnage, plus du théâtre filmé que du pur cinéma. Et pourtant, Roman Polanski livre un film proche du prodige, si ce n’était pour ces vingt dernières minutes, un peu moins bien rythmées que la première heure. En effet, le film est un huis-clos particulièrement réussi, d’une drôlerie inattendue, au suspense haletant, passionnant et d’un érotisme latent extrêmement efficace, grâce à une mise en scène virtuose et deux acteurs en état de grâce. Si on est habitué à voir l’immense Mathieu Amalric parfait (même dans Quantum of Solace, il s’en sortait bien), c’est beaucoup plus une surprise pour Emmanuelle Seigner, que l’on n’attendait pas à ce niveau-là. Pas forcément une bombe, elle parvient à faire de son personnage insupportable un objet de désir insoupçonné et renforce alors totalement le film.

Un huis-clos très théâtral orchestré par Roman Polanski ? Money, baby. La Vénus à la Fourrure aurait dû avoir une récompense à Cannes tant le film est réussi. Tant pis, il se contentera d’un succès critique.
ninilechat
ninilechat

76 abonnés 564 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 18 novembre 2013
Ah! si le jury de Cannes avait eu le moindre début du commencement de la notion de ce qu'EST le cinéma, il aurait remis la palme d'or à Roman Polanski. Oui mais voilà, le sociologiquement correct exigeait que l'on remette, cette année, le prix à un film parlant d'homosexualité, et de préférence réalisé par un représentant d'une "minorité visible". Le con d'Irène, euh pardon, le con d'Adèle était donc taillé sur mesure.

Thomas, petit jeune homme très intello, très 5eme arrondissement, en couple avec une Marie-Cécile.... souhaite adapter au théâtre le sulfureux opus de Sacher Masoch. Les auditions sont terminées, il n'a pas, mais alors pas du tout trouvé sa Wanda quand arrive une postulante non programmée. Elle se présente comme une espèce de radasse inculte, tout en cuir et en jarretelles, totalement à l'opposé de l'aristocratique héroïne. Parce qu'elle est saoûlante, il accepte de lui faire dire la première scène; parce que l'acteur destiné à donner la réplique est parti, il accepte de lui servir de partenaire. Métamorphose: elle EST le personnage.

Polanski s'était déjà essayé au théâtre filmé avec le fort réussi Carnage. Ici il va beaucoup plus loin, deux personnages, une action qui dure exactement le temps du film et le décor unique d'un théâtre miteux. Et une mise en abyme extravagante où les deux interprètes vont peu à peu devenir leurs personnages. Je ne suis pas, en général, très fana de Mathieu Amalric (qui ressemble beaucoup au jeune Polanski!) mais là il est épatant dans le rôle de cet intello content de lui qui se fait peu à peu bouffer, phagocyter par la mante religieuse. Vanda -eh oui, elle porte, ou du moins elle affiche, le même prénom que l'héroïne, passe du texte à ses propres appréciations: le personnage alors se transforme, elle reprend tous les tics gestuels et de langage qui la définissaient au départ. Puis sans transition elle enchaîne, rentre dans Wanda. Et, le trouble est à son comble lorsqu'à la fin de la pièce, elle convainc le malheureux d'inverser les rôles: c'est elle qui jouera Séverin, et lui, Wanda. Là le spectateur ne sait plus où il est. Qui est donc est elle, cette intruse bien moins inculte qu'elle ne le prétend, et qui sait tant de choses sur Thomas....

C'est splendide de subtilité et d'intelligence. Il y a des hommes amoureux de leur femme qui la cachent. Et d'autres, qui l'exhibent. Polansky appartient à cette catégorie, :mais, bon dieu, qu'Emmanuelle Seigner est belle! forte, dure, elle a eu par le passé d'autres beaux rôles, mais dans celui là, elle explose, littéralement. On ne peut la comparer à personne (sauf, peut être, à Faye Dunaway dans ses meilleurs jours).

Du grand cinéma, du vrai cinéma, intelligent, subtil, dont on sort moins bête. A voir à tous prix.
Loskof
Loskof

397 abonnés 688 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 6 octobre 2014
Je crois que La Vénus à la Fourrure va rentrer dans mes meilleurs films parce que je n'ai jamais autant jubilé devant un film, en tout cas pas depuis longtemps et là pour le coup c'est un vrai 5/5 pour un film sans défaut.
La première chose qui frappe c'est la qualité d'interprétation. Mathieu Amalric est génial, comme toujours?, avec ses yeux hallucinés, son jeu sobre. Mais surtout Emmanuelle Seigner est formidable. Je crois avoir eu la même réaction que le personnage d'Amalric quand elle cesse d'être son personnage pour jouer celui de la pièce. Au début on se demande qui est cette fille bizarre qui surjoue presque, qui parait improbable et vulgaire. Du coup le choc est énorme, stupéfiant quand elle prononce la 1ère phrase de la pièce.
Ensuite c'est magnifiquement écrit, chaque phrase est méticuleusement écrite et sonne bien. Le film parle beaucoup, énormément pendant 1h30, il n'y a que du dialogues, et quand ceux-ci sont parfaits on touche au génie.
Le film joue parfaitement sur le métier d'acteur et de comédien, sur la réalité et la fiction, jusqu'où se démarque la personne et le personnage qu'elle joue, sur les rapports de soumission et de domination. On se perd presque sur les rôles joués, sur ce qui relève de la pièce et de la réalité. En plus le film joue subtilement avec cela lorsque les personnes n'ont plus rien à se dire ils enchainent sur la pièce, il n'y a pas plus déroutant.
Et la mise en scène de Polanski fait le reste, ce n'est pas du théâtre filmé, c'est bien plus que cela, le film alterne entre les plans sur la scène et ceux qui les gradins, les deux acteurs commentent régulièrement ce qu'ils sont en train de dire.
Et il y a encore tant à dire !
reymi586
reymi586

491 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 25 novembre 2013
Gé-nial ! Ça fait longtemps que j'avais pas pris autant de plaisir au cinéma. La Vénus à la fourrure est une vraie merveille. J'ai eu le sourire au lèvre du début à la fin devant ce film. Un rythme parfait et un grand Polanski à la mise en scène et aux dialogues. J'ai du mal à trouver mes mots pour décrire ça. Mathieu Almaric et Emmanuelle Seigner qui ne sont pas des acteurs que j'adore d'habitude m'ont littéralement subjuguer. Bref, je me suis fait assez comprendre, je ne peux que conseiller de courir pour aller le voir.
Charles G
Charles G

34 abonnés 627 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 21 novembre 2013
Dans la continuité des semaines précédentes, voici un nouveau film sélectionné au dernier festival de Cannes. Celui-ci est l’œuvre de Roman Polanski, illustre réalisateur qui, même quand son nom est entaché lors d'une affaire de mœurs, reste une référence dans le monde du cinéma. Très actif depuis le début des années 10, il s'agit de son troisième film après les bons The Ghost Writter et Carnage. Or, si le cadre de La Vénus à la Fourrure diffère de celui des deux précédents films, le thème et l'ambiance ont ceci en commun qu'ils traitent du malaise provoqué lorsque plusieurs personnes qui ne sont apparemment pas compatibles se retrouvent contraintes à la cohabitation dans un espace confiné. Ce dernier long-métrage pousse même l'exercice à l'extrême, puisque seulement deux personnages sont mis en scène et que l'espace confiné est une salle de théâtre vide. Autrement dit, aucun échappatoire n'est disponible, que ce soit spatial ou relationnel. Pendant une heure et demi, nous aurons l'occasion de voir l'excellent Mathieu Amalric et celle qui n'en finit plus de faire pleuvoir les éloges (après Dans La Maison), Emmanuelle Seigner, interagir, se rentrer dedans, rire, disserter, jouer sur scène, se remettre en question, se provoquer, plaisanter, tout cela pour le plus grand plaisir des spectateurs. Le film est rempli de lectures au second et au troisième degrés, ce qui crée une richesse formidable de niveaux d'interprétation. De la même façon, puisque nos deux comédiens s'évertuent à répéter une pièce de théâtre dans le cadre de l’audition de madame, nous avons le droit à une histoire (la pièce de théâtre) encastrée dans une autre (le temps de narration du film). Or, l'une comme l'autre sont rapidement passionnantes, et finissent inexorablement par se confondre de la plus intéressante façon qui soit. L'humour est au rendez-vous et les renversements de situation sont nombreux. Le spectateur est régulièrement suscité, bichonné dans son fauteuil par les prestations de haute volée des deux acteurs et par les clins d’œil scénaristiques. On prend son pied et on en redemanderait lorsque défile le générique de fin.
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