Avis sur Les Demoiselles du pensionnat

Le hasard veut qu’après avoir fait la critique d’un film de Roy, L’Insolent, je m’attaque presque coup sur coup à la critique d’un de ses autres films, érotique cette fois, Les Demoiselles du pensionnat, une sorte de pseudo-film policier franchement pas génial du tout. Il est vrai que je l’ai surement vu dans sa version soft, autant dire qu’il ne reste donc plus grand-chose.
Le casting est emmené par une Karine Gambier assez pertinente, malgré son rôle en carton. Elle impose sa sensualité, son allure, et son jeu n’est pas trop mal, sans faire des étincelles. Autour d’elle gravitent des acteurs peu connus, et qui ne se montre franchement pas géniaux. A part peut-être l’actrice métisse dont je n’ai pas le nom vu qu’elle ne semble avoir tourné dans rien d’autres et qui malgré un surjeu sensible parvient quand même à sauver son personnage. Pour le reste ce n’est pas bon (tout spécialement tout le lot que l’on a au début du film qui laisse entrevoir le pire nanar), et les personnages n’ont aucune consistance.
Le scénario est très laborieux. En somme un « pensionnat » sert à des truands pour éduquer des filles à être de bonnes prostituées et la police cherche depuis longtemps à tenter de le faire fermer. Evidemment cela nourrit une pseudo-enquête policière totalement foireuse, qui ne présente vraiment aucun intérêt, et nourrit aussi un caractère érotique franchement complétement à la masse. Alors certes j’ai vu le film en version soft, peut-être que c’est mieux sinon, mais pour être honnête il n’y a vraiment rien d’érotique en fait si ce n’est quelques seins dévoilés. Du coup le film apparait exsangue, a fortiori avec ses dialogues indignes et son manque frappant de second degré, et ce n’est pas le pseudo-rebondissement final qui va raviver l’intérêt.
Visuellement on est dans le bien moche des années 70. Décors laids comme tout, couleurs grisâtre et baveuses, manque d’ambiance total si ce n’est d’arrière-cuisine de la famille Bidochon, il n’y a par ailleurs aucun effort de mise en scène de la part de Roy qui témoigne de la plus grande fainéantise, et la bande son est tout aussi laissée pour compte. Les Demoiselles du pensionnat n’est clairement pas à la hauteur d’un point de vue technique et esthétique et c’est très regrettable vu l’inanité déjà très sensible du fond.
En clair si vous voulez voir un bon film érotique des années 70 il vaut mieux éviter à tout prix Les Demoiselles du pensionnat, au moins dans sa version soft, mais enfin dans sa version hard je doute que ce soit beaucoup mieux et beaucoup plus intéressant. Le résultat est des plus faibles, et Roy m’apparait de plus en plus comme un réalisateur sans intérêt. 0.5.