Plusieurs raisons nous incitaient à aller voir le long-métrage de Rowan Joffé, Avant d’aller dormir. D’abord, un casting alléchant qui ne s’est pas avéré décevant : Nicole Kidman, Mark Strong et Colin Firth. Il s’agit en outre d’une adaptation d’un texte de S. J. Watson.
Depuis quatorze ans, le personnage campé par Kidman se réveille, sans savoir où elle est, ni qui est l’homme qui se tient à ses côtés. Depuis quatorze ans, sa mémoire ne peut subsister qu’une journée, et tout s’efface le soir venu. Suivant les conseils d’un docteur (M. Strong), elle commence à tenir un journal intime sous forme de vidéo, dans un cadre thérapeutique. Et par dessus tout, il lui a été conseillé de tenir ce journal secret… Au fil de son enquête, elle se rend compte que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être.
Comme le synopsis le suggère, les atouts d’Avant d’aller dormir sont une intrigue prompte à fournir bien des situations à suspense ; ainsi qu’une ambiance cernée par le doute et les théories psychologiques, permettant aux comédiens de démontrer leur potentiel. Il faut admettre que l’intrigue happe l’attention du spectateur, qui sera incertain plus d’une fois. La mise en scène, elle aussi, se montre déroutante, par l’intermédiaire d’effets de déjà-vus ou de flash-back oppressants. Autant dire qu’Avant d’aller dormir est un film intelligent, mais qui n’exploite peut-être pas suffisamment le potentiel proposé par son scénario.
Si les effets de suspense et les retournements de situation sont présents, nous ne doutons pas qu’ils auraient pu être mieux menés, et beaucoup plus mis en valeur. Sans être lisse, le film manque de ce je ne sais quoi, cette étincelle qui fait défaut à bien des long-métrages, actuellement. Et bien entendu, le final peut ne pas convaincre chacun.
Au reste, on en retiendra une réelle tentative d’offrir un film à suspense transcendant, (qui ne se révèle être certes qu’un pale reflet d’une œuvre hitchcockienne), ainsi que la prestation des comédiens ; notamment Colin Firth, qui prouve de plus en plus qu’il a bien des cordes à son arc. On ressort quoiqu’il en soit de la salle un peu songeur, tant au sujet de l’intrigue, que sur soi-même ; cela fait-il au moins un pari de tenu.