J'avoue qu'après Prometheus, quand j'ai vu "Produit par Ridley Scott", j'ai un peu flippé, mais certains facteurs pouvaient permettre de partir positif (le titre du film ne fait pas partie de ces facteurs...).
Évidemment, Before I go to sleep est un thriller psychologique qui parle de mémoire et d'amnésie, tout va donc se jouer sur ce qui est vrai, ce qui est faux, sur ses twists, ce qu'on devine, ce qu'on ne peut pas deviner, ce qu'on croit deviner à tort ou pas, et également sur la performance de ses acteurs pour rendre tout ça crédible.
Oscar du démarrage le plus rapide !
Direct, comme ça ! Cinq secondes de film, et on est parachuté au milieu de l'essentiel de l'intrigue, pas de préliminaires, on s'en fiche, on a pas le temps. C'est pas plus mal comme ça, certains films ont déjà prouvé que mettre une exposition de cinquante minutes avant que quelque chose d'intéressant se passe, ça ne sers à rien, mais enfin bref... Du coup, le film est beaucoup plus rythmé et beaucoup moins ennuyeux que prévu, la musique, bien que très classique dans le genre, aide également à ça.
Pour ce qui est de la réal, je trouve certains effets de lumière un peu étranges, très "jaunes" (Zack Snyder, sors de ce corps) mais peut-être que j'étais trop fatigué, RAS pour le reste, on ne jugera pas de la qualité des enregistrements vidéos réalisés par une caméra pocket, tout est expliqué par le film.
Le petit reproche qu'on peut faire si situe au niveau de la chronologie de l'oeuvre. En effet,
on nous met un petit panneau pour nous resituer après 5 minutes
, et plus rien après, et j'avoue qu'arrivé à la fin du film, j'ai été un peu surpris par les évènements. Tout cela n'est pas si important, mais ce serait dommage de perdre quelques spectateurs en route.
Mais bref, l'essentiel n'est pas là non plus.
Le film est très riche en rebondissements, on en voit certains venir, d'autres pas du tout, et Rowan Joffé parvient parfois également à nous aiguiller sur de fausses pistes. En moyenne, je dirais que le film arrive plus souvent à nous surprendre qu'on s'y attendrait. Ce qui est étonnant, c'est que beaucoup de films de ce genre nous embarquent directement et on commence à trouver des reproches sur la fin. Ici, on trouve des reproches sur le début qu'on remet en question au fur et à mesure que le film avance.
Pourquoi? Simplement parce qu'un scénario comme ça, bien que légèrement torturé, permet, au-delà des apparences, de prendre de très larges libertés. C'est simple, en admettant qu'une personne ne se souvient de rien
d'un jour à l'autre et en considérant qu'elle commence peut-être à guérir,
on peut excuser toutes les éventuelles incohérences, et en effet, je n'ai rien vu de très flagrant dans ce film hormis le détail chronologique, car il est vrai que Nicole Kidman,
après un certains temps d'accident, parvient soudain trèèèèès vite à rassembler des morceaux
. Mais encore une fois, une habileté scénaristique permet de justifier ça.
Pour en revenir à Nicole Kidman, malgré le petit coup de vieux qu'elle a pris (hum... surtout au niveau du visage), elle joue plutôt bien, mais celui qui m'as bluffé, encore et toujours, c'est Colin Firth. C'est quand même dingue les qualités d'acteurs qu'à ce mec pour nous rendre crédible chaque petit mot ou émotion.
On ressors donc de tout ça un peu chamboulé, mais en ayant passé un bon moment. Avant d'aller dormir est donc un thriller efficace, pas révolutionnaire, mais efficace.