Un film très étrange, qui soigne l'esthétique , la mise en image , mais dont le scénario est un peu laissé de côté et au final n'est pas crédible du tout.La montagne québequoise , les lacs, les rivières ,les pistes de ski sont magnifiquement filmées , avec une image très claire, très contrastée, au cadrage très soigné . Une attention particulière aussi est porté aux bâtiments , à l'architecture moderne ( c'est le job du héros principal, architecte designer) comme un très beau catalogue sur papier glacé. De même pour les plans assez surpernant de sport : Le swing de golf filmé au ralenti, superbe .La doublure de Mélanie Thierry au tennis, les jeunes filles qui jouent au foot, le héros au hockey . Tout cela est filmé de manière très clinique,très documentaire , original d'une certaine manière. Mais l'histoire ne tourne pas rond. Cette "fausse passion" soudaine n'est pas crédible. Le héros fait l'amour à sa maîtresse , il lui dit qu'il l'aime ,et le lendemain il l'abandonne . La maladie schizophrène de Thierry n'est pas claire non plus, la peur de son attirance homosexuelle est étrange, presque risible . De nos jours cela parait un peu énorme. Même le mari est surpris , le baiser fait à une autre femme n'était pas si grave, surtout dans un mileu bobo libéré, pourquoi voudrait-elle se suicider ? . Et puis le final est complètement absurde. Alors que Mélanie Thierry est guérie , que la maîtresse est abandonnée, on découvre 10 ans plus tard que nos héros ont divorcés, à contre-courant de la narration du film. On a l'impression que Arcand s'est perdu, et tourne un peu en rond. Le film reste agréable à regarder grâce au très bon jeu des acteurs, sutout des actrices : Marie Josée Croze illumine l'écran , comme d'habitude , excellente en lesbienne trompée, et les scénes de sexe avec Mélanie Thierry et Mélanie Merkovski sont belles , filmées en plan fixe, caméra éloignée, mais serrant les corps au plus près.