Rupert EVERETT a choisi de raconter les 3 dernières années de la vie de l’écrivain irlandais Oscar Wilde (mort à 46 ans en 1900) et qu’il interprète également.
Le titre fait référence, d’une part, à un recueil de nouvelles de l’écrivain, « Le Prince heureux et autres contes » « The Happy Prince and other tales ») (1888) et d’autre part, à la même histoire qu’il racontait à ses deux enfants et plus tard, à deux orphelins rencontrés à Paris.
Le film est bien réalisé, avec une belle photographie, une belle reconstitution des moments passés à Dieppe
(où Oscar Wilde prend le nom de Sébastien Melmoth)
, Naples
(où séjournent les 2 amants après une rencontre émouvante sur le quai de la gare de Rouen)
et Paris
(où il meurt à la suite d’une opération de la mastoïde droite, partie inférieure de l’os temporal et proche de l’oreille interne)
, à l’aide d’une caméra mobile, sans oublier la belle musique de Gabriel YARED mais « la mayonnaise ne prend pas ». Les flash-backs n’apportent pas grand-chose au scénario, d’autant qu’ils font peu référence au passé glorieux de l’écrivain (notamment sa tournée triomphale d’un an aux Etats-Unis en 1882) ; le réalisateur se contente de filmer la déchéance d’Oscar Wilde sans véritable mise en perspective : Oscar Wilde a poursuivi pour diffamation le père de son amant, Alfred Douglas, surnommé Bosie, fils du 9e marquis de Queensberry (qui lui reprochait l’affichage public de son homosexualité) et a perdu son procès, le conduisant à 2 ans de prison (à Reading). Malgré des scènes fortes
(transfert ferroviaire à la prison de Reading, poursuite à Dieppe par des anglais homophobes)
, Oscar Wilde, l’homme et non l’écrivain, n’est pas très sympathique, aliéné par ses pulsions sexuelles, son goût du luxe et son déni de la réalité. Idem pour son amant Bosie, de 16 ans son cadet, égoïste et narcissique. En fait, les personnages les plus intéressants sont Robbie Ross, ancien amant mais qui lui reste fidèle et essaye de l’aider et sa femme Constance (Emily WATSON), qui élève leurs deux enfants, prête à renouer le dialogue, sous réserve qu’il ne revoit plus son amant
et qui décède à 40 ans en 1898 sans l’avoir revu
.