Traci Lords est l’une des rares actrices X à avoir fait une solide reconversion dans le cinéma traditionnel. Et même si elle a rarement joué dans des films significatifs, elle est en général un atout dans les films qu’elle tourne. C’est le cas dans Intent to Kill. Traci Lords livre une prestation sobre, musclée, et qu’elle prend avec beaucoup de sérieux et d’application. Peut-être pas aussi crédible dans l’action qu’aurait pu l’être une Cynthia Rothrock par exemple, elle assume bien son personnage, et use avec modération de ses charmes, beaucoup plus de ses poings. Il est appréciable que le film ait vraiment utilisé l’actrice comme une héroïne d’action, et pas comme une sexy girl faisant quelques cascades. Autour d’elles quelques seconds rôles émérites comme Yaphet Kotto, le débutant Scott Paterson, pas de grandes vedettes, pas de grands noms, mais des acteurs à « gueule » dans un film qui mise beaucoup sur la virilité et l’action musclée.
Le scénario est très simple, et parfois le film donne l’impression d’être un succession de scènes d’action. Honnêtement le fond n’est pas très crédible, et on rigole parfois (l’ouverture du film), mais au moins c’est rythmé, violent, parfois d’une étonnante noirceur, parfois c’est plus drôle de voir Lords tataner des mecs. On sent un film simple mais généreux, qui aurait tout de même mérité clairement plus de tenue pour vraiment marquer les esprits, mais on retrouve cette ambiance appréciable noire et violente des polars urbains de l’époque, et c’est plaisant.
Formellement c’est très propre. L’association Pépin-Mehri a fait plus dans la production que dans la réalisation, et c’est encore une fois le cas ici, où la réalisation est confiée à un petit réalisateur sans grande renommée, mais qui propose un spectacle référencée, avec des effets de mise en scène qui rappelleront les classiques du genre (Terminator par exemple !). Quelques bons ralentis, de l’action bien visible, quelques plans un poil tarabiscoté mais enfin rien de méchant, et quelques corps à corps qui cherche parfois maladroitement à cacher les limites de Traci Lords, avec une ambiance sombre, doté d’une photographie pas vilaine et de décors limités mais plutôt bien utilisés. Là-dessus on hérite d’une bande son planante très rétro mais qui colle bien au film, à son atmosphère.
Personnellement je ne regrette pas le visionnage de ce film. En général la présence de Traci Lords est l’assurance de se retrouver face à un produit honorable, et c’est le cas ici. De l’action, un peu de charme, une ambiance glauque, un petit divertissement de belle facture. 3.