Ce film a réellement été encensé par la critique ? C’est impressionnant de voir comment on peut rendre totalement impuissante la critique pro, la décrédibiliser au plus haut point en leur offrant des films de ce genre qui sont d’une grande médiocrité, mais qu’elle se retrouve incapable de remettre à leur place, à cause de leurs sujets, de leurs réalisateurs, ou de leurs acteurs.
Car oui, L’Inconnu du lac est encore une fois un film sur l’homosexualité traité de la façon la plus nulle qui soit ! Je vais finir par croire que les homos et les épouvantails sont les grandes victimes d’un cinéma incapable de les mettre en scène de façon satisfaisante !
L’Inconnu du lac c’est quoi : et bien une succession de blabla et de pseudo-scènes de nudité (car on ne verra sur le plan sexuel pas grand-chose) dans la première partie, qui curieusement reste presque la plus intéressante, et une pseudo-enquête avec toujours un peu de nudité dans une seconde partie qui s’achève de manière pathétique. Aucun sens du récit, aucun rebondissement, des dialogues outrageusement convenus, une fin médiocre, L’Inconnu du lac est un supplice niveau histoire, tant c’est du vide, du creux et encore du vide. La partie « enquête » du film est un ratage monumental, s’en est gênant pour les acteurs et le réalisateur !
Si l’on n’est pas assommé par le fond incroyablement mauvais, on pourra l’être aussi par la prestation désastreuse de Jérôme Chappatte, acteur qui ne risque pas de surgir de l’anonymat avec des prestations aussi médiocres ! Là il bat des records. C’est bien simple, dès qu’il apparait en tant qu’inspecteur, on rigole à gorge déployé tant on dirait davantage un anorexique timoré et tiqué (la main sur la joue), qu’un inspecteur ! En plus il est seul, il débarque de nulle part, c’est aberrant. Même si certains autres acteurs sauvent l’honneur, comme Patrick d’Assumçao, et même dans une moindre mesure Pierre Deladonchamps (mais sûrement pas Christophe Paou), le ridicule monumental de Chappatte, qui offre une prestation que je mets aisément dans le top 10 des plus énormes ratages du cinéma, plombe largement la deuxième partie du film.
Finalement, qu’ai-je retenu de « récupérable » dans ce film ? La photographie et la perspective atmosphérique que saisi bien Guiraudie. On entend le vent, on voit le vent dans les arbres, et la luminosité de l’image (sauf une dernière partie d’une obscurité illisible) permet de capter une ambiance attractive et qui tranche avec la tension (malheureusement très très basse cette tension) des relations humaines ! Néanmoins, sans musique, dans le contexte d’un huis-clos, ce film déjà lassant par son manque de fond n’en devient que plus ennuyeux. Et si Guiraudie aime nous servir de la nudité pour faire passer le temps, ben c’est très insuffisant.
En clair, vous avez envie de vous ennuyer, regardez L’Inconnu du lac. Un film dans lequel il ne se passe rien, et avec des loupés qui frôlent l’innommable. Comment Guiraudie n’a-t-il pas pu reprendre Chappatte un minimum lorsqu’il le voyait faire autant n’importe quoi, quand il le voyait tellement hors-sujet ? Bref, quelques belles images, un peu de perspective atmosphérique, ça peut passer dans une bande annonce, mais c’est insuffisant pour faire ce que l’on appelle un film. 1