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Un visiteur
4,5
Publiée le 28 avril 2020
A rapprocher lu livre "Des fleurs pour Algernon" Une très bonne vision du comportement humain où la fiction se mêle à l'étude de nos vies. Un film qui donne envie de revoir et de penser à nouveau.
"Ce qui m'intéresse, disait Resnais, ce ne sont pas tant les personnages, ni même l'histoire, c'est la construction dramatique. Une forme. D'un côté le discours théorique du savant ; de l'autre, des individus qui bougent et auxquels ces théories s'appliquent ou non – car ils gardent leur liberté." (Propos rapportés dans Le Guide des films de Jean Tulard, coll. Bouquins, éd. Robert Laffont) Cette forme-là, qui associe donc un discours scientifique à une fiction, tout en échos et en correspondances, est des plus originales. Une forme de cinéma expérimental, qui s'inscrit parfaitement dans la filmo riche en expérimentations de Resnais. Outre le fond (nourri de considérations très intéressantes sur le fonctionnement du cerveau et ses conséquences comportementales), c'est bien la construction dramatique qui mérite le plus d'éloges dans ce film, construction qui entremêle les interventions du professeur Laborit et les destinées des personnages, qui confronte quelques rats de laboratoire se débattant dans leur cage et quelques humains se débattant dans leur vie... Narration fragmentée, montage intelligent, au service d'une pensée analytique à la fois complexe et éclairante. Cette primauté de la construction dramatique sur les personnages et l'histoire donne par conséquent un film plus conceptuel que lyrique. Un peu raide et froid. Un peu artificiel dans son interprétation. Mais pas sans ironie ni touches surréalistes. C'est un parti pris, que l'on accepte ou pas. Si oui, alors cet Oncle d'Amérique offre une stimulation unique.
J'ai moyennement aimé ce film. J'ai trouvé l'histoire assez triste et le fait que le professeur commente les actions enlève à la fiction son caractère esthétique. Sinon les acteurs sont très bons et la maitrise de la réalisation est au rendez-vous.
Le projet en lui-même a quelque chose d’assez fascinant, en tout cas de très ambitieux, mais cette façon de traiter les personnages littéralement comme des rats de laboratoire au service d’une démonstration a quelque chose de rédhibitoire pour moi. C’est comme si le scénario visait un propos humaniste (contre l’aliénation sociale), mais par des moyens profondément anti-humanistes (mettre l’homme sur la table de dissection, nier la liberté d’action, tout regarder à travers le prisme du déterminisme de l’espèce, etc.). Ça me parle d’autant moins que le récit censé illustrer la théorie est terne et sans grand intérêt. Ça reste un projet intéressant, une tentative d’ouverture du cinéma sur la science (un peu comme ce que fait Richard Powers en littérature), mais c’est surtout un beau film de monteur, avec en prime quelques jolies pointes de surréalisme.
Pour ce qui est de la théorie Scientifique que le film met en valeur il vaut mieux directement lire le livre d’Henri Laborit « Eloge de la fuite » qui est passionnant. Sinon j’ai bien aimé l’originalité et l’ambiance du film avec un grand Gérard.
Ce film, réalisé par Alain Resnais et sorti en 1980, est très bon ! Je dois dire que c'est le premier film du réalisateur que je vois, je ne sais donc pas quel est son style habituel, s'il est plus marqué ici qu'ailleurs, mais en tout cas, c'est assez particulier ! Effectivement, dès le début, le film nous plonge dans quelque chose qui va à l'encontre du cinéma grand public et qui prévient en quelques sortes le spectateur, l'air de dire "attention, vous êtes bien devant un film d'auteur !". Pour autant, je ne prétend pas faire partie d'une élite préférant les films d'auteur aux films grand public, ce dont j'ai d'ailleurs horreur, mais j'avoue avoir été surpris par ce film et a avoir beaucoup apprécié ! C'est un film choral nous présentant les destins de quelques personnages qui vont donc à un moment s’entrecroiser. Bon, résumé comme ça, ça ne donne pas très envie mais c'est un peu difficile de résumer ce film dans son entièreté et je dois dire qu'aller le voir ne sachant pas vraiment de quoi ça parle fait un peu partie du charme du film. Ces destins ou ces histoires sont également entrecoupées par un fil conducteur documentariste nous expliquant les diverses phases du cerveau, comparant souvent les personnages et donc les humains en général, à des animaux ou rats de laboratoire. J'avoue que je trouve le tout très intéressant et même si certaines des théories présentées par le film ont été réfutées par des biologistes, j'apprécie la démarche et surtout toutes les métaphores que le film apporte sur la société. Cela fait réfléchir le spectateur car nous pouvons nous identifier au moins à un des personnages présents dans le film. Les relations sociales y sont également très bien traitées, avec une certaine dose de cynisme, correspondant très bien à l'ambiance générale du film. Le film est également entrecoupé par des images d'archives de "vieux" films, pouvant être les métaphores de l'état psychologique des personnages et pouvant également nous montrer l'amour que le réalisateur porte envers le cinéma. La réalisation est également très bonne et le montage, très expérimental, correspond très bien au film. "Mon oncle d'Amérique" est donc un film très intéressant !
Un film expérimental, théorique qui serait une sorte de démonstration comme au collège lorsqu'on résolvait un problème de mathématiques. Mais transcendé par le geste filmique dramatique et un peu trop théâtral mais souvent juste et beau.
Magnifique film d'Alain Resnais de 1980 illustrant le travail du neurobiologiste Henri Laborit. Mon Oncle d’Amérique mêle la comédie dramatique, le mélodrame, la fiction et la vulgarisation scientifique. Un entremêlement d'histoires et de destins commentés par le scientifique. Un croisement de morceaux de vie mis en parallèle avec les expériences d'Henri Laborit. Les personnages y sont des rats de laboratoires dont on décrypte les comportements, ils vivent, comme nous et choisissent, comme nous, les stratégies sociales qui sont les leurs : la lutte, la fuite ou l’inhibition. Un film prenant et instructif. Une trés belle mise en scène, une belle ambiance, des décors Bretons magnifiques, une durée généreuse, une belle affiche, un film certes un peu vieilli, à la fois beau et instructif, que demander de mieux ? envie de relire "Éloge de la fuite" d'Henri Laborit et revoir "Nos amis les Terriens", de Bernard Werber produit par Claude Lelouch en 2007.
L'homme est-il supérieur à l'animal ? Notre vie est-elle déterminée par notre enfance ? Nos comportements sont-ils toujours liés à ses hypothétiques conséquences ? Autant de questions traitées dans un montage virtuose par Alain Resnais, qui illustre son concept sociologique à travers trois histoires qui finissent par se regrouper. Après une entame franchement laborieuse où la voix-off occupe une place prépondérante, le film laisse plus de place à la fiction et convainc par son travail d'exemplification. Toutefois, on peut se demander si "Mon oncle d'Amérique" est vraiment plus qu'un brillant exercice théorique, accompli malgré quelques redondances – la leçon aurait pu être plus concise –, si l'on examine de plus près l'attention que porte Resnais à ses personnages. Nul doute qu'il s'agit là de réaliser avant tout un "film de mise en scène" mais force est également de constater que la fiction, donc l'écriture, n'est pas négligée, loin de là. Pourtant, le sentiment dominant de voir un effort de connexion entre le destin des personnages et le concept (la théorie) l'emporte sur l'intérêt des trajets sentimentaux et professionnels mis en scène (l'incarnation et l'émotion), ce qui pose une limite majeure à un film qui mérite indéniablement d'être vu mais qui, en faisant prévaloir la rigueur de son système formel, ne s'autorise aucun débordement.
Un film qui tient autant au charme désuet de ses acteurs, devenus chacun depuis deux grand du cinéma français, a une exception près, qu'à son scénario habilement ficelé.
Les interventions fréquentes du professeur Henry Laborit viennent entrecouper le drame qui se joue entre être déchirés. Tantôt par la morale, et les choix insupportables qu'elle présuppose, tantôt par les besoins sociaux de respectabilité et l'inhibition de l'action qu'elle influe.
C'est un de ces films bavard mais sans être sentencieux, si nécessaire, encore aujourdh 'ui.
A voir pour ceux qui sont passionnés par les drames humains, la théâtralité, les scénarios qui font sentir tout le poids de leur "écriture"
A éviter pour les froids, les cyniques et les blasés, qui ne pensent que du mal du cinéma et y préfère le divertissement.
C'est un film intéressant par sa structure (alterner le récit d'histoires et de la Science) et par son contenu qui amène à réfléchir et se positionner. Cependant il n'est pas indiqué comment résoudre les problèmes évoqués concrètement ce qui laisse place à beaucoup d'imagination de la part des spectateurs ce qui pourrait les amener dans différentes directions qui peuvent être opposées. J'aurais aimé voir plus de prise de risque de la part du scientifique donc je reste sur ma faim.
Une collaboration entre un scientifique de renom (Henri Laborit) et un cinéaste tout aussi reconnu (Alain Resnais) a conduit à mettre en scène cette fiction sur la vie des hommes à travers les réflexions du chercheur. Ça n’a rien de la docu-fiction, ni du documentaire, mais l’objet cinématographique repéré en 1980 demeure un bel Ovni du septième art. Ça fonctionne encore très bien sur le mode d’un récit à trois têtes, bien différentes les unes des autres et issues de milieux tout aussi étrangers. Par le hasard de nos conduites sociales et affectives, elles vont se rencontrer, s’opposer ou s’aimer, selon la manière dont notre cerveau prend la mesure d’un environnement le plus souvent inconsciemment gravé dans notre mémoire. Avec un casting relevé autour de Gérard Depardieu, déjà, Nicole Garcia, Pierre Arditi, et Roger Pierre… Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
On entre tout de suite en mode « perplexité » quand démarre Mon oncle d'Amérique. On nous présente différents personnages que rien ne relie sur le moment, à propos desquels il faut retenir tout un tas d'informations, et une voix off du psychologue Henri Laborit comble les trous avec un semi-documentaire plutôt étrange. Mais il y a quelque chose de tout à fait inexplicable : les inserts de scènes de vieux films de Jean Marais et Gabin. Ce départ tumultueux laisse des séquelles négatives sur le reste de l'œuvre.
Heureusement, le film en lui-même, une fois qu'on est entré dedans et qu'on a mis de côté les transitions pas toujours très fluides entre ces éléments constitutifs hétérogènes, est de bonne qualité. Il ne faut pas occulter le fait que l'histoire tourne autour d'une contrainte psychologique, et cette dernière est très bien scénarisée. Les rôles sont précis et magnifiquement interprétés, et s'enroulent autour d'aspects en théorie rébarbatifs de la vie professionnelle qui s'agencent très bien. On ne peut pas le blâmer d'être expérimental.
Un film qui peut s'avérer ennuyant, mais qui via sa forme reste intéressant et singulier. Construit sous forme de documentaire scientifique cette oeuvre qui est à réserver à des intellectuels ne ressemble à aucune autre.
Une oeuvre d'étude des comportements. Un travail de laborantin. Intéressante comme sur les bancs nous nous passionnons des cours mais pas du contenu, nous nous enthousiasmons pour la méthode mais nous comprenons qu'il n'y a pas d'usage à le retenir. Un film qui s'observe mais ne s'apprécie pas ou très peu. Une oeuvre donc totalement à part dans sa filmographie.