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Backpacker
79 abonnés
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4,0
Publiée le 12 mars 2014
Intéressant et audacieux essai du créatif Alain Resnais de mélanger, dans un long-métrage, propos scientifiques comportementaux et jeux de trois acteurs principaux (Depardieu, Garcia et Pierre). Ce film fascine par son haut niveau intellectuel et sa réalisation qui n'a pas encore trop vieilli. Nonobstant, celle-ci aurait pu être plus dynamique et le montage plus harmonieux. Pour le reste, c'est une incontestable réussite.
Une collaboration entre un scientifique de renom (Henri Laborit) et un cinéaste tout aussi reconnu (Alain Resnais) a conduit à mettre en scène cette fiction sur la vie des hommes à travers les réflexions du chercheur. Ça n’a rien de la docu-fiction, ni du documentaire, mais l’objet cinématographique repéré en 1980 demeure un bel Ovni du septième art. Ça fonctionne encore très bien sur le mode d’un récit à trois têtes, bien différentes les unes des autres et issues de milieux tout aussi étrangers. Par le hasard de nos conduites sociales et affectives, elles vont se rencontrer, s’opposer ou s’aimer, selon la manière dont notre cerveau prend la mesure d’un environnement le plus souvent inconsciemment gravé dans notre mémoire. Avec un casting relevé autour de Gérard Depardieu, déjà, Nicole Garcia, Pierre Arditi, et Roger Pierre… Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
C'est encore une fois un bon exercice de style pour Alain Resnais. J'aime les exercices de style. Mais la structure démonstrative ici déployée est trop allongée, si bien que le concept fini par perdre en force. La rigueur de la démarche oblige quant à elle l'absence d'émotion. On aurait tout de même préféré quelque chose de plus sec.
J'ai l'impression que le montage contredit le propos. Voyez-vous, les humains sont dans un labo ; les relations sociales ne sont pas assez ustentialisées. La dialectique amène comme on le sait vers l'unité, l'idée, l'abstraction. L'esthétique du film devrait alors abonder en ce sens, sauf qu'elle semble au contraire déboucher (malgré la fin qui, pour le coup, rehausse un peu le ton) sur la multiplicité, le sensible, le concret. Dommage.
C'est un bon film trop mal pensé pour toucher en plein dans le mille.
Film délicat. De très bons acteurs, un réalisateur de premier choix. Reste un film avec une démarche pédagogique: cela plait ou non mais reste assez intéressant malgré la date du film.
Ou comment conjuguer la forme la plus expérimentale (une illustration virevoltante des théories de Laborie) avec l’émotion pure du souffle romanesque (une galerie de personnages bouleversants, des histoires croisées à forte intensité dramatique). Une fois de plus, Resnais fait se rencontrer les extrêmes pour créer une œuvre unique, ludique et réflexive, grave et onirique, théorique et fictionnelle. Plus que jamais, l’inconscient trouve ici à s’exprimer dans la structure même du récit (le montage est toujours mental chez le cinéaste) autant que dans les enjeux narratifs. C’est l’adéquation ultime de la forme et du fond, l’alliance de l’émotion et du discursif, dont on sort à la fois bouleversé et profondément questionné. Resnais est l’un des seuls cinéastes capable de créer avec autant d’audace et d’intensité de l’émotion qui fait réfléchir.
‘’Mon oncle d’Amérique’’ a un film assez étrange puisqu’il illustre les théories du professeur Henri Laborit, qui intervient lui même au cours de trois récits entremêlés pour expliquer ce que nous savons aujourd'hui du comportement humain. Le film se déroule en permanence sur trois niveaux : l'histoire racontée, les représentations mentales des protagonistes influencées par le cinéma et par leurs souvenirs propres, et des images d'expérience sur les rats n'ayant pas de rapport évident sur le moment, mais qui deviennent éclairantes sur le comportement des personnages à la fin du film. Cela pourrait être totalement fastidieux mais passé les premières minutes, le film le récit prend le pas sur la leçon l’un enrichissant l’autre et inversement. Que demande le peuple ? ‘’Et il a eu du succès de film ?’’ Mais oui ! ‘’Mon Oncle d'Amérique’’ a reçu de très nombreuses récompenses en 1980 et 1981. Présenté à Cannes, le film remporte le Grand prix du jury et le prix de la critique. Et toc !
Excellente oeuvre de Resnais où le film, la narration va servir à prouver les explications d'un professeur de psychiatrie comportementale. Le film est un outil narratif pour illustrer la théorie. Le film serait alors au service du documentaire cequi est particulièement novateur. Ainsi Resnais filme plusieurs scènes à temporalités enchevétrées qui démontrent que le comportement des individus est dicté par notre nature quand le comportement répond à des facultés proprement humaines mais que ce comportement s'inscrit toujours dans un cadre culturel, acquis et qui n'est pas inné. De là vont surgir plusieurs phénomènes psychiques comme l'inhibition , la colère, les maldies psychosaumatiques, le désir où même l'ambition qui est une tension de l'esprit vers un objectif. Resnais va alors varier les plans qui sont subjectifs quand il s'agit de comprendre, de voir les sentiments humains et les comportements et des plans objectifs quand il s'agira de les expliquer rationnellement. Depardieu joue de façon excellente et son rôle révèle de nombreux sentiments comportementaux: la jalousie, la rancune, l'ambition, la déception, l'envie. L'expérience avec les ras entraîne mêm une mélange de l'image du docuementaire et de l'image dela fiction. Cette symbiose inédite entraîne une absurdité puisque la tête humaine se transforme en tête de rat et montre le côté animal de l'homme dans ces comportements à merveil. En revanche les ébats politico-médiatique de Roger Pierre montre que la structure sociale et culurelle influe sur notre manière d'être. Resnais montre alors superbement que pour comprendre l'Hommme il faut être subjectif car l'univers de l'Homme est l'univers du sens. Les scènes filmée à l'île de Roger Pierre sont très intéressantes car elle montre l'Homme lâché dans son cadre naturel. Enfin Resanais réalise de façon superbe l'inhibition culturelle de l'Homme face à l'objet naturel de son désir. Au final un grand film passionnant qui à un côté très expérimental.
Alain Resnais a varié les registres dans ses films. Ici, il s'agit d'illustrer les théories comportementales d'Henri Laborit. Le propos inquiète; il évoque le documentaire à objectif pédagogique, ennuyeux et pontifiant. Eh bien il n'en est rien. Le savant mélange de scènes parcellaires de la vie courante , mettant en scène des personnages à priori sans relations, et d'explications théoriques devient vite fascinant; la mosaïque prend forme progressivement, une forme inquiétante quand à ce qu'elle montre de la nature humaine; d'autant plus inquiétante qu'elle fait référence à des éléments que chacun a vu ou vécu. C'est certes une vision pessimiste, mais portée par un film qui est une grande réussite.
Je m'attendais à voir un film long, ennuyeux, théorique, formel, imbuvable et j'ai été en fait positivement surpris. J'ai trouvé ce film en effet captivant malgré son postulat scientifique et ses coupures "laboritiennes". Certains passages sont même particulièrement émouvants car on finit par s'attacher vraiment au destin de ces personnages prisonniers de leur déterminisme, mais autrement plus libres de leur destin que des rats de laboratoire... Alain Resnais était fasciné par la contradiction de l'Homme pris entre deux feux entre le déterminisme, le destin, la fatalité et la liberté absolue. Son film ne tranche pas et laisse en fait profiter de leur liberté désespérée. Les "herbes folles" ne meurent jamais vraiment, comme l'art, la poésie, la vie...
Jamais vu ce Resnais. Très spécial comme tous les Resnais. Un peu de mal à rentrer dedans mais m’y suis fait sans m’en rendre compte. Belle distribution, Depardieu et Nicole Garcia tous jeunes. L’interprétation fait un peu théâtral, mais pas très gênant. Un montage particulier et une voix-off peuvent rebuter au début, mais le tout fonctionne parfaitement. Au final, assez fascinant. Une bonne surprise.
Comme dans tous ses films Alain Resmais essaie quelque chose et "Mon oncle d'Amérique" est une œuvre qui fait preuve d'une très grande originalité. L'histoire - ou plutôt les trois histoires qui s'entrecroisent - ne sont pas en soit d'une grande originalité, mais c'est leurs imbrications avec le discours scientifique du professeur Laborit qui donne à l'ensemble toute sa dimension. C'est une expérience cinématographique qui en plus permet au spectateur d'apprendre des choses passionnantes sur le comportement humain. C'est pas beau ça ?
La forme très originale mêlant théories scientifiques entre voix-off et pseudo-reportage, trois destins parallèles et images subliminales d'archives cinéma n'échappe pas à une certaine artificialité - même si les trajectoires individuelles (portées par des acteurs sobres nonobstant la voix toujours profonde de Gérard Depardieu) ainsi que les propos d'appui ne manquent pas d'intérêt. Je m'insurge surtout contre les expériences absolument cruelles menées ici contre des souris.
C'est un film intéressant par sa structure (alterner le récit d'histoires et de la Science) et par son contenu qui amène à réfléchir et se positionner. Cependant il n'est pas indiqué comment résoudre les problèmes évoqués concrètement ce qui laisse place à beaucoup d'imagination de la part des spectateurs ce qui pourrait les amener dans différentes directions qui peuvent être opposées. J'aurais aimé voir plus de prise de risque de la part du scientifique donc je reste sur ma faim.
Un film très enrichissant je dois le reconnaître, malgré quelques longueurs vite oubliées. Une expérience très différente de d'habitude mais qui permet de mieux cerner certain comportement. Les expèriences de Laborit sont sublimement représenter et expliquer. Une bonne surprise pour un film dont je n'attendais absolument rien.
Un film passionnant, lorgnant du côté du docu fiction, où l'intrigue sert ici le propos passionnant du scientifique Henri Laborit, dont la recherche porte sur l'analyse biologique des comportements humains. Alain Resnais propose donc dans sa narration d'illustrer le propos de Laborit et celui ci, comme toujours, invente un nouveau style sans ne jamais se perdre, toujours aussi juste et subtil, le tout servi par un casting remarquable.
En bref, au delà de l'oeuvre cinématographique qui est excellente, le film est important car il permet d'introduire à la science d'Henri Laborit de la plus belle et accessible des manières.