La dernière aventure de Daniel Craig dans le smoking de 007, on l’attend depuis 6 ans. Après Spectre, où l’agent britannique faisait face au chef de l’organisation criminelle au cœur de la franchise, 007 prend sa retraite avec Madeleine Swann en Italie, à Matera. Mais une fois sur place, une série d’évènements vont bouleverser les certitudes de l’agent et l’embarquer dans une nouvelle mission des plus périlleuses. Film symbole de la pandémie de Covid-19, on a sacrément attendu avant de voir Mourir Peut Attendre. Plus de six bande-annonce en ligne, trois relances de promotions et un nombre incalculable de reports, Mourir Peut Attendre aura pris de plein fouet le Covid, à un point même où des reshoots ont eu lieu car les placements de produits du film n’étaient plus d’actualité ! Je suis donc allé au cinéma avec impatience, espérant voir un nouveau Casino Royale ou Skyfall, et pour dire au revoir à l’iconique James Bond de Daniel Craig.
Le film s’ouvre sur un flashback sur l’enfance de Madeleine Swann. Dans une ambiance glaciale et entouré par les couleurs bleutés et la neige immaculé, Cary Joji Fukunaga imite les codes du slasher dans une première scène sous tension, qui nous introduit le méchant principal du film, incarné par Rami Malek. Nous retrouvons ensuite James, et il ne faut pas attendre longtemps pour que la traditionnelle scène d’action de début de film commence. Et l’on en prend plein la vue ! Jouant avec l’architecture atypique de la cité italienne, le metteur en scène filme une incroyable course-poursuite en moto, avant d’embarquer dans l’Aston-Martin de 007 pour une scène de bagarre épique. Le générique du film, sans doute l’un des plus beaux des 25 films, est accompagné de l’incroyable chanson de Billie Eilish. Cary Joji Fukunaga place ce nouvel opus sous le signe du souvenir et de la mélancolie, enchaînant scènes d’actions incroyablement bien chorégraphiées et filmées, ainsi que moments plus calmes.
La photographie de cet opus n’est pas exceptionnel, mais fait totalement l’affaire. Les décors sont très variés et biens choisis, et la mise en scène de Fukunaga est propre et impeccable, s’autorisant parfois quelques folies. Mais la grande force du long-métrage, c’est ces personnages. Tous sont réunis pour dire adieu à la saga Daniel Craig : Moneypenny (Naomie Harris), M (Ralph Fiennes), Madeleine Swann (Léa Seydoux), Blofeld (Christopher Waltz), ou encore Felix Leiter (Jeffrey Wright). Cependant, de nouveaux protagonistes et antagonistes font apparition, et notamment deux nouvelles agentes : Paloma, incarné par Ana De Armas, et Nomi, interprété par Lashana Lynch.
Les scènes d’actions sont d’ailleurs l’un des gros points forts du film. On retiendra notamment la scène à Santiago, la meilleure du film sans aucun doute, parfaitement chorégraphié et où Ana de Armas et Daniel Craig sont tout simplement brillants. La course-poursuite dans la forêt en Norvège est également très bien exécuté, et on retiendra également le plan-séquence dans les escaliers, qui semble devenir un classique du film d’action depuis Atomic Blonde en 2018.
Les acteurs sont tous très bons. Comme dit plus haut, la quasi-totalité de la distribution des précédents films est de retour, et notamment Léa Seydoux, qui a ici droit à une vraie histoire d’amour avec Bond, pas le brouillon de relation bâclé qui nous était montré dans Spectre. Ana de Armas, en quelques minutes d’apparition, parvient à imposer sa présence en tant qu’agente cubaine haute en couleurs, et on est même déçu qu’elle ne bénéficie pas de plus de temps d’écran, tant son personnage est attachant. Lashana Lynch incarne bien Nomi, mais malheureusement, le manque de profondeur du personnage se ressent beaucoup.
Pour ce qui est des défauts, le film est long, très long, et si ce n’était pas le dernier James Bond de Daniel Craig, on ressentirait clairement un vide au milieu du film. Le méchant est également peu marquant, et l’interprétation de Rami Malek est clairement en dessous des autres membres du casting. Le scénario est également assez tordu, et à étonnamment une résonnance forte avec le Covid, alors qu’il a été tourné un an avant le début de la pandémie.
Cependant, ces défauts ne vont sans doute pas vous gâcher cette dernière aventure de Daniel Craig en tant que James Bond, qui est sans doute l’un des meilleurs films de la saga avec Skyfall et Casino Royale et un bel adieu de la part de Daniel Craig.