Salons de massage est un métrage érotisant allemand, mais de ceux qui finalement se montrent très soft, tant qu’on ne sait pas vraiment si on est réellement dans de l’érotisme. Comme pas mal de films du genre, ce film souffre un peu de ne pas avoir choisi où se placer sur l’échiquier, entre la comédie grivoise, ou la grivoiserie comique.
En effet, ceux qui voient le métrage pour son caractère érotique seront déçus. A moins qu’il existe une version hardcore, ce que je ne crois pas, ils n’auront au mieux que quelques femmes (et hommes aussi) dénudées, mais portant souvent un string ou équivalent, et juste des séances de massages coquins ou de rondes dans le jacuzzi ! Inversement, ceux qui veulent se marrer un coup avec une comédie gauloise, seront aussi assez déçus. Malgré quelques séquences assez marrantes (dont la fameuse ronde, ou encore la démonstration de massages), Salons de massage n’a rien d’extraordinaire niveau humour. C’est assez basique, prévisible, c’est plus la bonne humeur des interprètes et la « nanardise » de certaines situations qui fait qu’on s’amuse un peu, mais ça manque foncièrement d’imagination. Et puis j’ai trouvé le film plutôt répétitif, doté d’un humour redondant et empesé. Quant à l’histoire, elle n’a pas vraiment d’intérêt, noyé bien vite dans la paillardise bon marché.
Le casting a aujourd’hui pour principal curiosité de permettre la découverte d’un acteur peu connu en France, Lukas Ammann, célèbre pour ses 104 ans bien sonnés ! Pas jeune déjà dans ce film, il détonne un peu avec son physique et ses allures d’hommes élégants qui ne sont pas sans rappeler des acteurs comme Christopher Lee ou Peter Cushing. Il se démarque pour cela et un jeu assez subtil, entouré qu’il est d’interprètes à la précision hasardeuse, mais qui semblent s’amuser beaucoup manifestement ! Les actrices sont nombreuses, et je salue ce choix toujours sympathique car il introduit de la variété, d’avoir eu recours à des interprètes de toutes origines. Des caucasiennes, une asiatique (ben oui, pour un film sur les salons de massage !), une noire… Peu de grosses stars du genre, mais tout de même la assez connue Astrid Boner. Globalement les actrices sont tellement nombreuses à défiler qu’elles ne sont quasiment là que pour se promener poitrine dénudée. A noter tout de même une curiosité côté féminin, Rosl Mayer, sorte d’équivalent d’Ammann, qui intervient pour l’une des scènes « drôles » du film, mais qui ne se déshabille pas tout de même !
Formellement rien de bien génial. Entre l’érotisme diffus mais peu sensible, les décors faibles composés d’intérieurs sans grand relief de salons de massage, la photographie aux teintes chaudes trop appuyées, et une mise en scène anecdotique (la scène de la ronde est l’une des plus stagnante que je connaisse pour une danse de ce genre !), pas grand-chose à récupérer. Même la bande son n’est pas spécialement une réussite.
Salons de massage est un film qui finalement vire à l’anecdotique dans le genre. C’est une sorte de film de potes qui retranscrit assez bien l’ambiance libérée du temps, mais qui ne fait pas grand-chose d’autre en fait ! Oui, je crois que parler d’une tranche de vie d’un groupe hippie ça collerait assez bien à l’atmosphère du métrage. Farces de copains, nudité sans acte, mise en scène typée « film de vacance », tout y est ! 1.5